On
a appris ce matin la disparition de l’acteur Robin Williams, et depuis, les
hommages pleuvent de partout. La mort de l’acteur nous apparait d’autant plus
tragique, qu’il s’agirait (à priori) d’un suicide. Et un gars qui fait rire les
gens, ne peut pas être malheureux au point de se suicider. Pourtant si.
Et
Robin Williams n’est pas le premier de la liste à trainer sa misère
existentielle et ses angoisses dans le petit monde des comiques. Je pense à Jim
Carrey ou Owen Wilson, qui trainent leurs névroses depuis pas mal de temps, ou
John Belushi et son coup de piquouze de trop. Et on pourrait remonter jusqu’à
Buster Keaton, grand amoureux de la bouteille, qui s'est noyé dedans, ou Max Linder qui dézingua avant de se dézinguer lui-même. Le décès de Williams me
rappelle celui de Philip Seymour Hoffman, l’année dernière, qui avait lui aussi replongé
dans ses démons opiacés, suite à de trop grosses pressions professionnelles.
Robin
Williams attirait les foules sur son simple nom. Il était la drôlerie incarnée. Partout, en toute circonstance. Showman complet. Les producteurs le savaient,
et bien souvent ne s’embêtaient pas à soigner les scénarios. Comme avec Louis
de Funès, en France, pour un RABBI JACOB, combien de GENDARMETTES ? Une
fois le contrat signé, on peut s’arrêter de bosser, le principal est acquis :
la vedette.
La
liste des films où a joué Robin Williams est donc assez impressionnante,
quantitativement. Lié par contrat, poussé par ses agents (qui touchent au
passage, CQFD) Robin Williams était le type d’acteur qui tournait tout et n’importe
quoi, parce que ça rapporte, et tant pis si ça ne lui plait pas, t'as signé mon gars. Trois films
sont attendus avant la fin de l’année, et on suppose que ce rythme effréné,
plus la pression et l’alcool n'ont pas arrangé un terrain déjà dépressif.
Robin
Williams était un comédien en caoutchouc, grimaçant, jouant de son corps, de sa
gestuelle, comme tous les grands acteurs comiques. Pas étonnant qu'on le découvre en alien-robot, à la télé, puis en personnage de cartoon : POPEYE
de Robert Altman, en 1980. Après LE MONDE SELON GARP de George Roy Hill, c’est GOOD MORNING
VIETNAM (1987) qui le rend célèbre. Ensuite, les premiers rôles ou les
participations s’enchainent. Citons LE BARON DE MUNCHHAUSEN et THE FISHER KING de
Terry Gilliam, puis son autre titre de bravoure LE CERCLE DES POETES DISPARUS
(1989), auxquels beaucoup vouent un culte, et qui personnellement m'ennuie… Le réalisateur Kenneth Branagh lui confie des rôles à contre-emploi,
dans DEAD AGAIN, HAMLET.
Il incarne un Peter Pan adulte pour Steven Spielberg dans HOOK (1991) avec Dustin Hoffman. Il cabotine comme pas permis, avec un De Niro pas en reste, dans le pénible L’EVEIL, car le clown doit savoir émouvoir aussi. Il grimace dans L’HOMME BICENTENAIRE, BIRDCAGE, et une liste de navets impressionnante. L'excuse est de prétendre que les films s'adressent aux enfants... Il gagne un oscar avec WILL HUNTING (1997) de Gus van Sant, mais c’est dans des rôles sombres qu’il marque les esprits, dans INSOMNIA (2002) de Christopher Nolan, avec Al Pacino, ou PHOTO OBSESSION, la même année, où il campe un psychopathe.
Il incarne un Peter Pan adulte pour Steven Spielberg dans HOOK (1991) avec Dustin Hoffman. Il cabotine comme pas permis, avec un De Niro pas en reste, dans le pénible L’EVEIL, car le clown doit savoir émouvoir aussi. Il grimace dans L’HOMME BICENTENAIRE, BIRDCAGE, et une liste de navets impressionnante. L'excuse est de prétendre que les films s'adressent aux enfants... Il gagne un oscar avec WILL HUNTING (1997) de Gus van Sant, mais c’est dans des rôles sombres qu’il marque les esprits, dans INSOMNIA (2002) de Christopher Nolan, avec Al Pacino, ou PHOTO OBSESSION, la même année, où il campe un psychopathe.
Au
rayon comédie, on ne peut que souscrire au succès d'une MADAME DOUBTFIRE joliment troussée (sic) par Chris Columbus (1993)
[bien qu’on soit en droit de préférer TOOTSIE] et JUMANJI, reste 20 ans après un
excellent divertissement fantastique. LA NUIT AU MUSÉE est plutôt réussi, mais
il n’y tient qu’un tout petit rôle.
Robin
Williams me faisait l’effet d’être une sorte de Michel Serrault américain (ils
ont LA CAGE AUX FOLLES en commun), issus du cabaret, la télé, clowns, improvisateurs, passant allégrement et sans complexe du
comique outrancier et grimaçant, aux rôles classiques, ou dramatiques. Mais je ne suis pas certain qu’il
ait croisé sur sa route des metteurs en scène qui ont vraiment su, ou pu exploiter son
talent, qu’il avait immense. RIP Robin.
En écoutant l'info sur une station de radio au midi qui donne place aux commentaires des auditeurs, la station commence par R et fini par L, j'ai entendu bon nombre de commentaires qui disaient ; c'était un monument du ciné, puis, un auditeur a laché froidement un commentaire, en disant que cet acteur était un peu au dessus de la moyenne, et que dès le début de sa notoriété, il enchainait des rôles à son image, instable et dépressif, dont l'humour lui permettait d'échapper à son quotidien de dépressif.
RépondreSupprimerJ'ai réfléchi, j'aime cet acteur, un grand acteur ! mais si on creuse un peu, ce témoignage n'est pas si éloigné de la réalité.
Il devait être super malheureux, cela se sent dans certains films, mais bon, c'est juste mon avis.
pas d'accord quand tu écris "le pénible L'Eveil", j'ai aimé ce film. C'est "good morning viet-nam que je trouve penible". Mais les films qui mes resterons, seront deux rôle dramatique "Photo obsession" et " Au-delà de nos rêves" oscar des meilleur effets speciaux visuels 1999
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