Alors je vais me prêter au jeu aussi et faire quelques ajouts à la liste de Bruno, certains disques qu'il a oublié involontairement et d'autres sciemment, car après tout qui dit sélection dit faire des choix...
(les live de Bruno part I et part II )
Alors par ordre chronologique car il n'est pas question de faire ici un classement voici 26 autres albums live qui valent le détour, ce qui portera à 70 notre petite rétrospective, 70 pour les seventies , normal!
Doors "absolutely live" (1970), pour moi le grand oublié de Bruno car c'est tout simplement mon live préféré de tous les temps, un peu foutraque certes, mais c’est ça qui faisait la magie des Doors. La pochette, l'originale, avec un Morrison pas encore barbu et bouffi et dégageant un magnétisme animal, les versions dantesques et fleuves de "Célébration of the lizard" ou "When the music's over", le public, tout fait la démesure de cet album! Sublime, Fabuleux, Monstrueux !
lire Luc sur le sujet: Luc prend les portes
Butterfield blues band "live" (1970), ça aussi c'est du tout bon, Butterfield était un harmoniciste prodige, le rival de Charlie Musselwhite, et un des bluesmen blancs les plus crédibles, accompagné de son band il nous offre un festival d'harmonica et de blues bien balancé. Ecoutez ce solo d'intro sur "Everything's going be allright", un must tout simplement.
Joe Coker "mad dog and englishmen" (1970) , Luc nous en ayant longuement parlé je renvoie à sa chronique: Joe Cocker & "Mad dog" Luc
Jimi Hendrix "band of gypsys" (1970) date! 1er janvier 70! Celui là à quelques heures prés il atterrissait dans les live des années 60 ; que dire qui n'ait été dit sur ce live du Voodoo Child, accompagné de Buddy Miles et Billy Cox pour une déflagration où blues, hard et funk partouzent en une joyeuse fusion. Ah, ce "Machine gun" où la guitare du Voodoo Child se fait mitraillette pour dénoncer le Vietnam, monstrueux! Plus sur Hendrix: lire Voodoo Bruno & Cherokee Luc
Delaney & Bonnie "On tour with Eric Clapton" (1970) un superbe album un peu méconnu qui voit le duo formé par le guitariste Delaney Bramlett et sa femme Bonnie accompagné d'un Clapton en grande forme et d'une belle brochette de musiciens pour une fiesta à base de blues, de rythm'n'blues, de sudiste (certains titres sonnent Allman Brothers) et un medley final de titres de Little Richard; à redécouvrir.
Free "live " (1971), le rock bluesy qui flirte avec le heavy, la guitare de Paul Kossof, la voix de Paul Rodgers, le tube "All right now", tout ce qui a fait la grandeur de Free est là, mais ça manque un peu de pêche, presque trop sage, faut dire que ça sent le sapin pour le groupe et hélas pour Kossof...un témoignage intéressant cependant. Sur Free, lire Philou: il est libre Philou
Johnny Hallyday "palais des sports 1971" (et 1976) j'en entends certains ricaner; ils se trompent et ils n'ont certainement jamais écouté ce live de Jojo qui n'a pas grand chose à envier à un "Mad dogs & englishmen" par exemple, choristes de luxe (Nanette Workman, Doris Troy, Juanita Franklin, Madeline Bell), musiciens (Jean Pierre Azoulay guitare, Polnareff au piano, Direction d'orchestre Tommy Brown, cuivres) , choix des titres ("Fils de personne" "Fille de la nuit" "ma jolie Sarah"), et un Johnny en grande forme . (Le "Palais des sports 1976" est quasi aussi bon, juste un poil en dessous, nous en reparlerons un de ces 4 dans un spécial "live made in France")
Creedence Clearwater Revival "live in Europe" (1972). Enregistré en 1971 sous forme de trio puisque Tom Fogerty a quitté la barque et que le band est sur la fin ce live passe selon certains pour être un faux live recorded en studio avec bruits de foule ajoutés. Toujours est il qu'il égrène les tubes ("born on the bayou", "Suzie Q", "Fortunate son", "Bad moon rising", "Proud mary", "up around the band"..) et en fait un bon best of. Pour tout savoir sur Creedence, lire la story du Philou: Creedence par Philou et sa chemise à carreaux
Dereck and the dominos "live in concert" (1973) la version live de l’éphémère super groupe autour de Eric Clapton et Duane Allman, je renvoie encore une fois vers Luc: Luc B et Layla.. Bémol, Allman n'est pas là c'est ballot et Layla non plus, par contre la version du "Little Wing" d'Hendrix est à tomber..
Rory Gallagher "irish tour "(1974) Un des grands live symboles de cette époque. accompagné de sa rythmique imparrable (Gerry McAvoy- Rod de Ath + Lou Martin au piano) l’irlandais fait rugir sa Strato pour un festival de blues rock énergique et énervé mais pas encore hard rock. "Tattoo Lady"," Craddle rock","I wonder Who" (de Muddy Waters), "As the crow flies" (de TJ White) "One million miles away", "Walk on Hot Coals"," Too much alcohol" (de JB Hutto) la set list est simplement magique. Rory nous a quitté il y a prés de 20 ans déjà et il nous manque .
April Wine "live " (1974)- 4eme album et 1er live du groupe canadien formé autour du guitariste chanteur Myles Goodwyn, un band qui existe toujours et aura connu le succés dans les 70 's au Canada et aux States, notamment avec un excellent album "The nature of the beast"(1981). April Wine fut un des gros bras du hard rock canadien, dans le style mélodique (ne pas confondre avec rock fm!) Soli omniprésents , melodies qui restent gravées dans les neurones, grosse énergie étaient leur marque et ce live le retransmet bien. Quelques trés bon titres comme leur hit "druthers", ou 'cat's claw" et "you could have been a lady", perso j'adore ce live brut de pomme injustement jamais cité dans les live des seventies. Je le réhabilite donc ici pour la postérité..
Beck Bogert & Appice "Live"(1974) - Cela n'engage que moi mais ce BBA , supergroupe composé du génial guitariste Jeff Beck appuyé par une des plus grande rythmique de l'histoire du rock (Bogert/Appice de Cactus et Vanilla Fudge) m'a toujours laissé sur ma faim, et je lui préfère largement le Jeff Beck Group ou Cream. Disons le tout net ce live frôle parfois la cata, Carmine Appice n'est pas un grand chanteur, aucun solo à rallonge ne nous sera épargné, même Beck en rajoute des caisses (avec sa talk box notamment). Le BBA mettra la clé sous la porte après cette tournée japonaise et on comprends mieux pourquoi...Restent quelques solos pas piqués des hannetons.
Mott the Hoople "live" (1974) Je dois bien être le seul puisque je n'entends jamais personne parler de ce groupe mais j'aime bien Mott The Hoople; catalogués glam le groupe de Ian Hunter vaut mieux que cette étiquette un peu péjorative, mélangeant à son rock un peu théâtral (qui évoque parfois Queen) des touches hard, soul, pop ou rock'n'roll; à noter qu'un fan nommé ...David Bowie leur donna un titre devenu hit "All the young dudes", entre autres hits on trouve ici enregistré à Broadway "Golden age of rock'n'roll"' "Roll away the stone", "Marionette" "Sweet Jane" (Lou Reed), "Crash streets kids". Prendre la version deluxe avec en cd bonus un concert à l'Hammersmith.
Santana "Lotus" (1974) Voila un live fabuleux, d'abord triple vinyle disponible uniquement au Japon et ici en import avant que le CD ne le rende plus abordable en 1991. Certainement le meilleur live d'un Santana au sommet de son art, latino, funky, jazzy , avec percussions tribales, et cette guitare reconnaissable entre toutes (quel son!). C'est beau à se relever la nuit pour réécouter "Black magic woman" Oye como va""Samba pa ti" ou "Toussaint l'ouverture", magique je vous dis! (Pour être tatillon certains passages trop "trip mystique" peuvent être lassants à certaines oreilles)
Van Morisson 'it's too late to stop now" (1974) - 7eme album de Van the Man après son départ de Them ce double live enregistré en Californie et à Londres lors de sa tournée 73 est magnifique. On y trouve Soul, rythm'n'blues, blues, celtique, des cuivres, des violons, des reprises superbes de ray Charles ("I believe to my soul"), Sam Cooke, Sonny Boy Williamson, Willie Dixon plus une douzaine de compos de Van dont le fameux Gloria, succés de Them..
Bob Dylan "the Bootleg Series vol. 5 : Bob Dylan Live 1975"
un live formidable, exhumé en 2002, qui nous montre un Dylan en grande forme, sauvage même, sur la tournée de 1975 "Rolling Thunder Revue", "Mr tambourine man", "Blowin in the wind", "Knockin on heaven's door", "on more cup of coffee", tous les grands titres sont là (22 au total) et surtout une version de "Hurricane" monstrueuse (ah ce violon de Scarlett Rivera!), Joan Baez chante sur 4 titres et Roger McGuinn (Byrds) sur Knockin' + livret de 54 pages plein de photos inédites. Dylan à son best, accompagné d'un band d'une douzaine de musiciens qui dépote, dont Mick Ronson à la guitare. Un live qui fait figure de best of. + livret 56 pages plein de photos inedites. (pour en savoir plus sur le Zimm' lire les 327 chroniques que Philou lui a consacré, voir notre index)
"Frampton comes alive" (1976), direction la chronique de Philou, show me the way...Philou comes alive..
Rainbow "on stage" (1977)- 3eme album après 2 albums studio du groupe formé en 75 par Ritchie Blackmore, en rupture de Deep Purple; avec Ronnie James Dio au chant, Cozy Powell aux futs, Jimmy Bain (basse) et Tony Carey (claviers). Que 6 titres pour ce double live, dont 4 dépassent les 10 minutes, avec des versions rallongées laissant place à l'impro et aux passages quasi "prog". Un must du hard 70 qui n'a pas à rougir de la comparaison avec "Made in Japan" de qui vous savez, faut dire qu'avec Dio au chant et Blackmore à la guitare nous avons 2 pointures alors à leur sommet.
Albert King "Live at Montreux" (1977)
Après sa riche période Stax (66-74), le King (1923-1992) rejoint le label Tomato(1974-79) pour lequel il enregistrera plusieurs albums qui sont parmi les moins bons de sa discographie -même si ils sont bons quand même, comme "New Orleans Heat" - la faute à trop d'arrangements sophistiqués et parfois lourds et de cuivres et choeurs qui finissent par dénaturer sa musique. Mais sur scène le Roi met tout le monde d'accord, comme ici à Montreux en 1975. C'est du grand Bebert qui nous balance 10 titres accompagné de 3 cuivres, de Louisiana Red à la seconde guitare et de Rory Gallagher sur "as the years go passing by" . Dans la set list on trouve des classiques de son répertoire comme "blues at sunrise"," kansas city", un enorme" Stormy Monday" et un sublime "I will play the blues for you" où Lucy (sa guitare) nous envoie un solo à n'en plus finir dont les notes semblent vouloir envelopper tout le Lac Léman..
On se rappelle de ce géant (au propre comme au figuré ) pour son chant profond et surtout pour son toucher inimitable de guitare qui le faisait surnommer le Velvet Bulldozer, le bulldozer de velours...voila qui résume bien le mélange de puissance et de douceur de King Albert.Grand live de blues.
Aerosmith "live bootleg" (1978) - Conçu pour couper l'herbe sous le pied des nombreux pirates qui circulent alors, ce live titré "Live Bootleg" en forme de clin d'oeil est un vrai best of live du gang de Steven Tyler et Joe Perry. Aérosmith remplit alors les stades et enchaine les hits, de "Back in the saddle", à "Walk this way"(et sa talk box, version qui plane au dessus de la daube rap avec Run dmc) en passant par "Sweet emotions", Toys in the attic", "Dream on", "Mama kin" sans oublier leur épaisse cover du "Come together" des Beatles. A noter 2 titres enregistrés dans des conditions plus intimistes, pour une radio, une reprise de Calvin Carter "I ain't got you" ( popularisé par Jimmy Reed, Animals, Yardbirds) et le funky "Mother popcorn" de James Brown (avec un sax ). Et un torride "Train kept a rollin" (de Tiny Bradshaw, repris par Yardbirds et Led Zep) en guise de conclusion.
Bob Marley "Babylon by bus" (1978)- Et pourquoi pas, tant le "pape du reggae" a dépassé les frontières du genre pour s'imposer au grand public et tant son souvenir demeure 33 ans après sa mort (voila qui ne nous rajeunit pas!) . Ce double live fut enregistré lors du "Kaya tour" en Europe notamment au Pavillon Baltard en Juin 78 et est classé par le mag Rolling Stone 4eme live de tous les temps. J'aurai tendance à être d'accord avec ce classement flatteur tant ce live m'accompagne depuis 35 ans (et ça ne me rajeunit pas non plus!!) alors que je ne suis pas plus que ça fan de reggae. Mais là c'est différent et le gamin blanc que j'étais (et demeure) fermait les yeux en balançant la tête et se téléportait direct à Kingston par la "Marley airline", un rhum arrangé dans une main, un tarpé dans l'autre, au son des "Positive vibrations"..
Eric Clapton "just one night" (1979) Luc nous en a parlé ça me fera du boulot en moins: Just one night with Luc
Ganafoul "route 77" (1979); tiens des français, le gang emmené par Jack Bon nous balancait un brulot de rock gorgé de blues, écoutez donc ce "saturday night" du gang des lyonnais et vous aurez tout compris. 9 titres sans reprises, influences Status Quo, Gallagher, Foghat, ZZ Top, pour un brulot comme rarement entendu dans l'hexagone.
"Muddy Mississippi Waters live" (1979) le testament du parrain du Chicago blues, produit par et avec le regretté Johnny Winter, avec James Cotton, Jerry Portnoy, Pinetop Perkins, un must de blues live, un déluge de slide, d'harmonica et de standards du blues, Indispensable à toute discothèque bluesy!
Pat Travers "Got for what you know" (1979). Le canadien fut un des "guitar- heros" de seventies, avec des albums recommandables comme "Makin magic"(1977). Ce live où il est accompagné d'une sacrée équipe avec Pat Thrall (guitare), Mars Cowling (basse), et Tommy Aldridge (drums) le présente en grande forme pour une orgie blues rock flirtant avec le hard et le funk; ça sonne, ça groove et Pat fait chauffer sa Gibson à ébullition.
Neil Young "live rust" (1979) - On n'allait pas oublier le "loner" et son cheval fou pour terminer cette sélection. Sorti fin 79, 5 mois après "Rust never sleeps". Aprés 5 titres peperes en acoustique (dont "comes at time", "after the gold rush" ," My my hey hey") on va aller crescendo dans l'intensité avec les 4 suivants ("When you dance I can really love", "the loner","the needle and the damage done","Lotta love") pour arriver au déluge électrique où le Crazy Horse lache la bride sur les 7 derniers titres , avec des énormes versions de "Sedan delivery", "Powderfinger", "Cortez the killer", "Like a hurricane" ou "Hey hey my my" version électrifiée, qui font mieux comprendre son influence à venir sur la vague grunge.
Additif- Je reçois à l'instant un mail d'un lecteur qui me dit "c'est bien joli de nous donner envie d'acheter plein de CD's mais on ne cotise pas au MEDEF nous ; alors lesquels choisir". C'est effectivement une bonne remarque, alors si je dois en choisir 5 de cette liste: le Doors, le Hendrix, le Santana, le Dylan et pour le 5eme je vous laisse le choix entre le Muddy Waters si vous êtes branché blues, le Bob Marley si vous portez des dread locks, le Rory si vous êtes accro au blues rock, le Rainbow si vous êtes hardos, le Johnny si "Ah que vous aimez Johnny" et si aucun de ces choix ne vous convient prenez donc le Delaney & Bonnie, il ne vous décevra pas.Voila.
"Irish Tour" de R Gallagher et "On stage" de Rainbow...
RépondreSupprimerOui à mettre dans le top 50 ( ? ) !
Je suis un peu plus réticent dans le choix sur le live d' Aerosmith.
Pour les jeunes plein d'acné je recommande le DVD du concert de IRISH TOUR de 1974, en intégral !
Ouaip, le Aerosmith n'est pas vraiment à la hauteur de ce monument du Rock US. Pas étonnant dans un sens, sachant qu'ils étaient dans leur pire période "Toxics twins".
SupprimerCela me contrarie fort d'avoir omis Hendrix, Creedence, Joe Cocker et Pat Travers... ('suis fini...)
RépondreSupprimermais non mais non....et je suis sur que malgré nos 70 live quelqu’un va se pointer et nous dire "et untel il pue des pieds?"...
SupprimerEt si vous faisiez un sondage sur un classement des dix lives a emporter sur une île accompagné d'une platine vinyle marchant à l' énergie solaire et d'une chèvre ?
RépondreSupprimerUn très beau florilège vraiment.
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