- B'jour M'sieur Claude, Leonard Bernstein ? West Side Story ? Waouh, ça
va swinguer aujourd'hui…
- Heuuu, pas vraiment ma p'tite Sonia, plutôt un disque inattendu pour le
chef américain, une œuvre mystique du compositeur autrichien…
- Hummm, Bruckner, en effet, un peu sévère le bonhomme, il y a déjà eu
des chroniques sur ses monumentales symphonies…
- Oui, la 5ème symphonie par Gunther Wand et la 4ème
par Sergiu Celibidache, on continue le parcours en changeant de chef, pas
toujours les mêmes…
(10' plus tard)
- M'sieur Claude… J'ai trouvé la vidéo de ce live à Vienne en 1990 sur
Youtube et le CD est dispo sur Deezer…
- Super Sonia, au moins je ne vais pas faire que disserter sans
illustration sonore… merci beaucoup !!!
- À propos,
ma petite augmentation…
La
9ème symphonie
fut ma première rencontre avec le compositeur autrichien à la fin des années
60. J'avais emprunté le vinyle d'un enregistrement isolé de
1966 de
Karajan
à
Berlin. Je ne commençais pas par le plus facile, mais ce fut un choc, ce genre
d'expérience qui prophétise que, pour une raison inconnue, la musique
classique sera la compagne musicale d'une vie. À l'époque, on boudait encore
cette musique aux accents teutons et les disques étaient peu nombreux.
Eugen Jochum
et
Bernard
Haitink
achevaient leurs intégrales,
Zubin Mehta
démarrait sa carrière en flèche en gravant à 29 ans l'imposante symphonie
avec la
Philharmonie de Vienne
! Un disque qui a encore ses adeptes.
Presque 50 ans plus tard, les enregistrements sont pléthores. Le CD a
permis d'exhumer les gravures allemandes des années 30-40. La musicologie a
mis de l'ordre dans les multiples révisions des œuvres du maître de
Saint-Florian qui, totalement incompris de son temps, tentait de "percer" en
réécrivant sans cesse ses partitions. Il y a un débat chronique et intello
entre les fans d'une interprétation au mieux spirituelle, au pire sulpicienne de cette
9ème symphonie, et les autres mélomanes préférant des interprétations moins mystiques et
plus speed qui mettent le magique contrepoint brucknérien en avant. Je me
fiche totalement de ses querelles snobes, il existe de belles réussites dans
les deux camps ;
Bruckner
possédait plusieurs visages : un homme profondément croyant, mais aussi un
homme d'origine modeste attaché à la terre et à la simplicité.
Donc, pour illustrer mon article, il fallait faire un choix. Entre la
chevauchée énergique de
Siegmund von Hausegger
en 1938 (55') et la méditation transcendantale d'un
Celibidache
à
Munich (1h20), les choix de manquent pas. Avec
Bernstein, on bénéficie à la fois une grande émotion spirituelle qui sied à cet
ouvrage d'essence mystique, (il faut s'attendre à des tempos retenus (66')),
et un travail en détail sur l’architecture musicale. En prime : la beauté
sonore de la
Philharmonie de Vienne
et une prise de son live de bon aloi… Le choix étant fait, c'est parti
!
- En fait, M'sieur Claude, on a le beurre et l'argent du beurre…
- Heuu, je ne l'aurai pas dit comme cela Sonia… Quand même...
Je ne reviens pas sur l'homme
Bruckner, le vieux garçon timide, admirateur de
Wagner, et qui entra en musique comme on entre en religion (clic). La
9ème symphonie
sera son chant du cygne. Il mourra avant d'en avoir entendu la première
exécution en 1902. D'ailleurs,
il n'existe que 3 mouvements "officiels", la symphonie est restée inachevée.
Une légion de musicologues a reconstitué un final "exécutable" à partir de bribes de manuscrits laissées par le compositeur autrichien.
Pour ma part : "Bof". J'y reviendrai plus loin…
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Quant à
Bernstein, nous avions déjà rencontré le maestro américain lors d'un article
consacré aux ballets de
Darius Milhaud
(La création
du Monde
et
Le Bœuf sur le toit). Il s'agissait d'un disque réalisé avec
l'Orchestre National de France, une référence dans ce répertoire. J'avais zappé sur la bio de
Bernstein
dans l'attente d'une chronique sur
West Side Story. Ce projet étant encore dans les cartons, je profite de ce disque
Bruckner
pour aller à la rencontre d'une des personnalités musicales majeures du
XXème siècle.
Né en 1918,
Leonard Bernstein
fréquente Harvard, apprend le piano et la direction d'orchestre. La présence
aux USA de compositeurs ou d'artistes de renom fuyant l'arrivée du fascisme
et du nazisme en Europe va lui permettre de côtoyer les plus grands comme
Fritz Reiner,
Dimitri Mitropoulos
et
Serge
Koussevitzky. Très vite le désir de composer le gagne et, chose rare, il va briller
tant dans la direction d'orchestre, que dans l'écriture de ses partitions.
Leonard Bernstein étant américain, il n'est pas contraint à s'inscrire dans un style précis,
une école, un dogme, clivage très européen entre musique savante et... les
autres genres, manie qui a encore la vie dure. La célébrissime comédie
musicale
West Side Story
de 1957 cohabitera dans ses
créations avec trois symphonies inspirées de la tradition juive.
En parallèle, l'hyperactif musicien écrira des ouvrages de pédagogies,
formera nombre de jeunes chefs comme
Michael
Tilson Thomas
(clic), et occupera même un poste de conseiller à la culture dans un
gouvernement. De 1958 à
1973, il anime à la télévision
les "Young People's Concerts", des émissions destinées à initier la jeunesse à appréhender la musique
classique. Nous, on a "The Voice", ou, comment des juges "arrivés" qui
chantent des niaiseries arbitrent des apprentis stars qui chantent plus ou
moins justes… Pfff.
Son nom est intimement lié à
l'Orchestre Philharmonique de New-York
qu'il conduit de 1958 à
1969 et avec lequel il
enregistre pour CBS comme un forcené
Mahler,
Sibelius,
Strauss
et tant d'autres... Une réédition a été proposée dans une centaine d'albums
il y a quelques années par Sony Classical avec, en visuel, des
aquarelles originales et habiles du Prince Charles de Galles (Très
sympas les pochettes pour une fois).
Dans les vingt dernières années,
Leonard Bernstein
dirigera les meilleurs orchestres de la planète :
Vienne,
Amsterdam,
Berlin…
et confiera au disque un nouveau testament d'un niveau superlatif. Ce disque
Bruckner
de mars 1990 est, à ma
connaissance, le seul qu'il ait consacré à ce compositeur. Sa direction
suggère un au-delà tel que l'imaginait le mystique
Bruckner, et on peut y ressentir les prémonitions d'un artiste usé par tant de
labeur. Le 14 octobre 1990, il
s'écroule face à ses musiciens, sur le podium, victime d'une crise
cardiaque. Le destin d'un
Molière et d'un
Giuseppe Sinopoli, aimer son public jusqu'à l'extrême… Quand on voit le septuagénaire en
transe sur la vidéo à la fin de l'adagio, on sait que diriger un orchestre
est épuisant !
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La
9ème
de
Bruckner
: "le ciel et une image de l'éternité…"
(Celibidache)
Bruckner
avait travaillé plus de 3 ans sur sa monumentale 8ème symphonie,
de 1884 à 1887 pour la version originelle. Le chef
Hans Levi la rejette comme injouable, et c'est à cette époque,
désespéré, songeant au suicide, que
Bruckner
ébauche sa
9ème symphonie. La
8ème, remaniée jusqu'en 1890 pour la version définitive, ne sera
créée qu'en 1892 avec… succès par
Hans Richter
à
Vienne. Cette 8ème
et avant-dernière symphonie est une synthèse des recherches de
Bruckner
sur les possibilités mélodiques quasi infinies offertes par la technique du
contrepoint et par l'imaginaire romantique.
Bruckner
travaille ainsi de front sur les transformations à apporter à sa
8ème
et sur la genèse de la
9ème. L'humiliation de 1887 ralentit son travail, tant à cause des accès
dépressifs, que par l'obligation de "bricoler" d'autres œuvres mineures pour
se nourrir. Pour la nouvelle œuvre en gestation, il abandonnera la culture
épique et romantique des symphonies précédentes pour se tourner vers
Dieu qui en sera le
Dédicataire. L'ouvrage baigne
dans une métaphysique et une spiritualité cosmique inconnue jusqu'alors dans l'univers symphonique (quand les interprètes savent transcrire cette
transcendance au-delà des notes, cela va de soi). Le travaille de
composition va durer réellement de 1890 à 1893 pour les trois
mouvements connus. On a souvent considéré que la maladie, d'autres activités
annexes (écriture de
Helgoland) n'avait laissé le temps à Bruckner que d'esquisser quelques mesures
éparses du final ; chose étrange puisqu’il a disposé de 3 ans avant sa mort
!
Une autre théorie se fait jour depuis peu.
Bruckner
avait déjà tellement épuisé les ressources les plus sophistiquées du
contrepoint dans les finals des
5ème
(clic) et
8ème symphonies, que, chercher à aller plus loin encore, aurait demandé un travail d'une
difficulté inouïe pour, tout compte fait, écrire un morceau d'une durée et
d'une complexité telles, que le final aurait été tout à fait impénétrables
par le grand public. En résumé ce travail n'était-il tout simplement pas…
impossible à entreprendre !
Ces dernières remarques sur l'ambition liée à la composition expliquent
pourquoi je ne vais pas, comme à l'accoutumée, tenter de commenter de
manière détaillée l'architecture des différents mouvements (P.G Langevin l'a fait très bien). S'intéresser aux principaux principes et motifs de
l'architecture de l'œuvre et "s'amuser" à les repérer dans quelques passages
me semble, j'espère, plus approprié pour entrer dans l'univers étrange et
mystérieux de cette musique. L'orchestration de
Bruckner
ne s'est jamais très enrichie par rapport à celle de
Beethoven. Il y a même un recul par rapport à la
8ème symphonie
où l'on pouvait entendre harpes, triangle et cymbales. Donc ici : 3/3/3/3, 8
cors dont 4 alternent avec des wagner-tuben dans l'adagio, 3 trompettes, 3
trombones et un tuba basse, plus des timbales évidement.
1 – Feierlich (Solennellement), Misterioso
: Quand on a la prétention de composer des mouvements symphoniques qui
approchent la demi-heure sans chercher à assoupir les mélomanes, il faut
regorger d'idées…
Bruckner
utilise une forme sonate trithématique (et non double). Les 3 thèmes
principaux sont élaborés et s'étirent sur plusieurs mesures. Cette solution
permet par un travail contrapuntique pointu (inversion, miroir, etc…)
d'obtenir une extrême fantaisie dans l'exploitation de ce matériau
thématique, une technique qui maintient le suspens.
Et puis tout se joue dans les premières minutes. L'introduction expose les
habituels trémolos des violons comme si
Bruckner
voulait faire surgir toute l'œuvre d'un sombre néant originel. Des accords
de bois et cors apportent une première lumière spectrale d'où surgit le
premier thème aux 8 cors, fortissimo et à l'unisson, noble et solennel. Ça
jette ! (Ah les cors de la
philharmonie de Vienne
et leur vigueur
cuivrée.) [0'48"] Un second groupe martial de motifs aux cordes se développe
en crescendo pour aboutir à un tutti titanesque des cuivres [2'30"], c'est
l'affirmation du second thème qui servira de leitmotiv à tout ce mouvement.
On ne peut pas louper ce climax, c'est dantesque.
Bruckner
se rejoue la Création divine en quelques mesures… Une brève pause (que
Leonard Bernstein
respecte à la lettre) fait place à une mélodie survitaminée en pizzicati, un
passage lyrique presque pastoral, dansant. C'est dans cette partie que
Bruckner
modèle déjà son troisième thème, non pas dans sa forme brute, mais inversée
suivant une des règles de contrepoint, encore une entorse surprenante et
contraire à la tradition. La vingtaine de minutes qui va suivre ne sera que
développements enchanteurs de tous ces éléments. Il y aurait tant à dire sur
les ruptures de tempo, les crescendos abrupts (Bruckner
ou l'impulsion de Dirac musicale…). De l'obscurité à la lumière. [24'35"] La
coda démarre dans un silence religieux (c'est le cas de le dire) pour se
développer en apocalypse sonore, avec son martèlement des timbales, comme si
Bruckner
voulait précipiter par musique interposée la fin des temps et rejoindre son
cher créateur.
Leonard Bernstein
accomplit un miracle dans ce que d'aucun pourrait considérer comme une
musique "barbaresque et teutonique". Le chef se fait penseur et, usant d'un
élégant rubato, surprend à tout instant. Il aplanit toute velléité de
longueurs parfois perceptibles dans des interprétations sous des baguettes
moins inspirées. Il transfigure les couleurs de cet
orchestre de Vienne
([12'19] – ces sonorité si étranges et énigmatiques). Le chef américain,
n'étant pas de l'école germanique (par définition), délimite chaque motif,
cisèle chaque mesure dans son unité de temps, et les merveilles de la
partition reprennent une à une leurs places. Dans ce disque hallucinant, la
direction de
Bernstein
représente l'antithèse du pathos-legato emphatique qui "tue" parfois la
poésie et les couleurs de cette partition. Son rubato est pertinent car il
égaye cette musique parfois taxée de "sévère". Et cela restera vrai pour
toute la durée de la symphonie…
2 – Scherzo
:
Bruckner
a écrit plusieurs Scherzos pour sa symphonie. Dans l'édition
Nowak choisie par le chef, il
est relativement bref, même si en 12'
Leonard Bernstein
prend son temps. On entend souvent marteler les accords initiaux dans des
films ou des génériques TV. Le
Trio, très vif, est romanesque, donc insolite dans cette œuvre
dramatique.
3 – Adagio
:
Bruckner
commence l'adagio final par une longue phrase paisible aux cordes. Le
premier thème est exposé rapidement avec puissance mais sans violence. Le
compositeur est déjà détaché du monde terrestre. Une page de presque trente
minutes d'une beauté stupéfiante pour une musique a priori âpre. On peut
imaginer une prière, un hymne, l'évocation des meilleurs souvenirs
terrestres en opposition avec les visions célestes.
Bernstein
apporte sa paix, sa lumière intérieure. Quel souci du détail, de la mise en
place dans l'approche d'une forme d'extase… Mais je me répète…
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La discographie est fort généreuse de nos jours. On a cru bon de rééditer pour les "archéologues" du disque
la lecture de
Siegmund von Hausseger
de 1938, "exécutée" en 54'.
C'est intéressant mais autant écouter ce chef-d'œuvre sur un smartphone avec
un réseau faible. Je suis de ceux qui pensent que la Hifi à été un
révélateur pour
Bruckner, grâce la transparence apportée aux discours, à la mise en valeur de
l'étagement complexe des plans sonores, des jeux d'orchestration et de la
dynamique. N'oublions jamais que
Bruckner, même s'il n'a laissé aucune partition pour l'orgue, était un organiste de
génie, et que ses symphonies sonnent souvent comme un orgue dont les jeux
seraient les divers pupitres de l'orchestre. Donc je ne suggère que quelques
CD modernes, et en stéréo comme chante
Eddy Mitchell.
En 1966,
Herbert Karajan
signe l'un des ses meilleurs disques
Bruckner
(l’intégrale des années 70-80 lorgne vers un
Wagner
un peu trop dru). C'est sidéral au sens galactique, surhumain et poignant.
L'orchestre philharmonique de Berlin
offre ses couleurs diaphanes pour évoquer l'infini. (Dgg
– 6/6)
Des quatre interprétations gravées par
Gunther Wand, la dernière en 1998 (86 ans)
avec la
Philharmonie de Berlin
est l'exemple même d'un chef qui a peaufiné toute sa vie son osmose avec un
compositeur fétiche (RCA –
6/6).
Enfin
Sergiu Celibidache, adepte de la phénoménologie et de la culture Zen, étire sur 80 minutes
son interprétation métaphysique à la puissance 10, avec la
Philharmonie de Munich. On découvre ainsi de nouveaux détails de cette dentelle orchestrale, mais
il est préférable de se mettre sous relaxation profonde pour tenir la
distance. On flotte avec bonheur dans l'éther de la pensée fusionnelle entre
Bruckner
et le chef, ou on décroche en soupirant. Pas de demi mesure ! (1995
- EMI – 5/6)
En 2012, avec la
Philharmonie de Berlin,
Simon
Rattle
a enregistrée la symphonie complétée par la dernière mouture du final
reconstitué par les musicologues
Samale,
Phillips,
Cohrs et
Mazzuca. De vous à moi, c'est
une curiosité, mais où est le génie de
Bruckner
?!? 22' sans magie alors que les dernière mesures de l'adagio nous
transporte vers l'éternité… Un travail courageux, mais le quatuor d'érudits
s'est trompé de symphonie. Par ailleurs, l'interprétation de
Rattle
reste bien en retrait de celles citées avant, sans parler de celles des
Jochum,
Haitink, voire
Mehta. (EMI – 3/6)
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Les trois mouvements en playlist...
Magnifique vidéo de la 9 ème de Bruckner par le non moins grand Bernstein ! Je préfère celle-ci à la version de Karajan chez Dgg en 1976 (A l'époque, ce sont les couvertures qui m'avaient attirées avec le dessin d'aile d'oiseau de différente couleur). La version de Gunther Wand, je ne demande qu'a gouter ne connaissant pas .
RépondreSupprimerComme je l'avais écris sur Amazon à propos de cette intégrale de Karajan aux pochettes "ailées" que j'avais notée *** :
Supprimer"Paradoxalement, rééditer cette intégrale ne participe guère à l'hommage justifié que la firme Dgg lui a consacré. Les réussites des cette édition seventies sont rares (la 3ème et la 5ème peut-être) ; l'orchestre gronde et tonne dans une conception déjà remise en cause à l'époque. La prise de son trop proche assourdit et masque tout le jeu des nuances à mettre en avant pour fluidifier la riche et complexe polyphonie propre à cette musique."
"En résumé, je pense que si Dgg avait, à l'instar d'un double album consacré à Brahms, panacher en puisant dans les meilleures versions du patrimoine (7 et 8 à Vienne et la 9 de 1966) et en considérant que les 3 et 5 de l'édition présente sont de très haut niveau, j'aurais commenté de manière totalement différente et attribué 4*."
Je me demande si Bernstein a commis un mauvais disque dans sa carrière ?
"Je me demande si Bernstein a commis un mauvais disque dans sa carrière ?"
RépondreSupprimer"Mauvais", à ce niveau de qualité et de notoriété, c'est rarement le cas, quels que soient les artistes considérés. Mais des disques contestables, chez Bernstein, il y en a à la pelle :
• son disque Elgar avec l'orchestre de la BBC, accueilli avec incrédulité en Angleterre, qui s'y connaît assez bien en matière d'Elgar ;-) Les musiciens de l'orchestre ont parlé de farce, à l'époque, et du dédain assez ostentatoire que le chef leur avait montré : Nimrod d'Enigma en plus de 6 minutes, c'est "just a joke", quand on sait qu'Elgar en mettait moins de trois pour diriger la même variation;
• une "Carmen" de Bizet exotique et très étirée;
• des Mahler bourrés de tics interprétatifs et très loin de la geste simple et efficace de chefs comme Kubelik, Haitink ou Walter;
• ledit Bruckner, où la symphonie est "surexposée" alla Bernstein ;-) Avec le même orchestre, le live d'Herbert von Karajan, du 25 juillet 1976, propose une interprétation nettement plus recommandable (DGG);
• les derniers enregistrements de Sibelius, avec Vienne, pas désagréables mais étirés, étirés, étirés... sans doute au-delà du raisonnable ;-)
Magnifique blog au demeurant !!! Je reviendrai souvent !