lundi 31 mars 2014

REMEMBER JEFFREY LEE PIERCE - (27/06/1958-31/03/1996) par Philou





En mémoire de Jeffrey Lee Pierce (1958-1996) et de son œuvre....

Qui se souvient en 2014 encore de JEFFREY LEE PIERCE et de son GUN CLUB (à part moi et une poignée de gunners) ????


Jeffrey Lee Pierce, était le chanteur torturé du GUN CLUB, groupe mythique dont personne ne parle mais que tout le monde connaît ( n'est ce pas Jack, Nick, Franck, David Eugene, Michael, Bertrand...... ?).
Un constat qu'avait par ailleurs souligné Cypress Grove, le guitariste londonien, qui l'accompagnait en 1992 sur son magnifique album de blues, "Ramblin' Jeffrey Lee & Cypress Grove With Willie Love" : "Jeffrey est régulièrement cité comme une influence majeure d'artistes célèbres comme les White Stripes, les Pixies ou REM. Mais peu de gens connaissent l'homme et sa musique"


Fan de blues du Delta, de reggae, de jazz et de Creedence Clearwater Revival, adorant Debbie Harry, Jeffrey Lee s'est transformé au fils des années, à l'aide de petites doses d'amour, de beaucoup de désespoir, de haine, d'alcool et de (beaucoup) de drogues, en une sorte de vieux blues man solitaire, déchu, ruiné et lessivé bien avant l'heure.

Le jour de sa mort, le 31 mars 1996, la presse française rock, pourtant bien plus présente que de nos jours, n'en fera pas beaucoup état. Un bel hommage dans les Inrockuptibles (avant qu'il devienne un sous-Télérama pour bobos), quelques lignes dans Best et dans Rock'n Folk, un article peu élogieux et rempli de clichés dans Libération (aujourd’hui moribond) qui titrait : "Jeffrey Lee Pierce, mort d'un loser. Il avait eu son heure de gloire au début des années 80 avec Gun Club".....faut pas la ramener quand on ne sait pas de quoi on parle !!!!

Heureusement, au milieu des années 2000, le label Flow Records aura la lumineuse idée de ressortir les albums du Gun Club ("Lucy Jim", "Mother Juno", "Danse Kalinda Boom", "Divinity","Pastoral Hide and Seek", "Ahmed's Wild Dream" , sans oublier ceux de Jeffrey Lee Pierce en solo, "Wildweed" et "Ramblin' Jeffrey Lee & Cypress Grove with Willie Love". Très difficiles à dénicher en CD jusque là, ils seront en plus augmentés d'enregistrements Live et d'inédits.

JLP pendant les séances d'enregistrement de "Mother Juno" (1987)

Comme un bonheur n'arrive jamais seul et pour ne pas oublier JEFFREY LEE PIERCE et le GUN CLUB, un grand merci à Tony Chmelik alias Cypress Grove qui a eu l'idée de sortir en  début d'année 2010, "We Are Only Riders", un album en forme d'hommage de différents artistes qui ont côtoyé ou admiré le chanteur du GUN CLUB.
Au menu, Nick Cave, Debbie Harry (Blondie), Mark Lanegan (Screaming Trees, Mad Season, Queens Of The Stone Age), Lydia Lunch, David Eugene Edwards (Sixteen Horse Power, Wovenhand), Dave Alvin (The Blasters), Mick Harvey, The Raveonettes, The Sadies, Johnny Dowd, Crippled Black Phoenix et bien sur Cypress Grove qui ressuscitent tout au long des 16 chansons de l'album (15 inédits), l'âme torturée de JEFFREY LEE PIERCE


Jeffrey Lee Pierce en 1992

Un 2ème volume intitulé "The Journey is Long" a vu le jour en avril 2012. Toujours aussi passionnant et une nouvelle fois initié par le guitariste Cypress Grove, cet album est aussi réussi que le précèdent et se révèle toujours aussi émouvant.
Cette compilation propose des chansons inédites, pour lesquels les artistes ont dû même parfois achever le travail d'écriture commencé par JEFFREY LEE PIERCE. Des essais inachevés retrouvées sur des démos, sur des maquettes et sur des notes rédigées par le chanteur du GUN CLUB.
Grâce au travail fourni par les différents musiciens qui ont collaboré à ce projet, avec en tête d'affiche, Nick Cave, Steve Wynn, Mark Lanegan, Bertrand Cantat, Debbie Harry, Vertical Smile, The Jim Jones Revue, Tav Falco..... pour ne citer que les plus connus, le fantôme de JEFFREY LEE PIERCE, devrait hanter pour un sacré bout de temps encore, les territoires perdus du punk blues urbain et de la country crépusculaire du bayou.


Pour ceux n'ont pas encore entendu de JEFFREY LEE PIERCE , il n'est jamais trop tard pour bien faire et je vous recommande de vous plonger sans tarder dans son univers et dans les disques du GUN CLUB et plus particulièrement dans "Fire Of Love", "Miami" ou dans "Mother Juno". Si vous n’êtes pas trop déprimé, vous pouvez également essayer "Lucky Jim", le dernier album du Club sortit en 1993.
En laissant derrière lui un patrimoine musical aussi riche que sous-estimé, tout ce que j'espère, c'est qu'il ne reste pas qu'un artiste de plus oublié au fin fond des années 80-90 et qu'il soit un jour reconnu à sa juste valeur..... mais bon, moi j'ai tous ses disques et cela maintenant 18 ans que le fantôme du chanteur destroy s'invite chez moi très souvent et continue de me fasciner.

Conseil de Philou, si vous n'êtes pas prêt à affronter l'Amérique puante et poisseuse, les sortilèges vaudou, les fantômes sur les autoroutes désertes, les tueurs fous, le sexe, la mort, les flammes de l'amour, la haine, la folie, les hymnes funèbres .... passez votre chemin, Jeffrey Lee et son Club ne sont pas pour vous.




                              Gun Club "miami" (1982)
                              Gun Club "mother juno (1987)
                              Gun Club & Jeffrey Lee Pierce "Live/ Best Of & Bootlegs
                              Gun Club "fire of love" (1981)
                              Gun Club "las vegas story" (1984) 
                              Gun Club "lucky jim" (1993)  
                              Gun Club "larger than live" (2008)

Vidéo : "Mother  Of Earth" (1982) de l'album MIAMI.

"I've gone down the river of sadness, I've gone down the river of pain....
Oh, Mother of Earth, the wind is hot, I tried my best but I could not and my eyes fade from me in this open country". (Jeffrey Lee Pierce)

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