A 37
ans le 29 octobre 1966, Jacques Brel fait ses adieux sur la scène de l’Olympia (Même
si son dernier concert sera à Roubaix en mai 1967). Après un ultime rappel, et
20 minutes d’applaudissement d’un public qui le réclame, il revient sur scène
en peignoir pour un ultime adieu. Adieu à la scène, oui, mais l’abbé Brel, comme
l’avait surnommé Georges Brassens ne disparaît pas dans une retraite cachée à l’autre
bout du monde, du moins pas encore.
En 1967 sous la coupe de l’ancien
avocat André Cayatte, Brel passe devant la caméra dans
«Les risques du métier» avec le rôle de
Jean Doucet. Un instituteur accusé de tentative de viol et d’attouchement auprès
de certaines de ses élèves. La pédophilie à l’époque n’était pas omniprésente
dans l’actualité, donc le sujet était sensible. Le combat de cet homme contre
de fausses accusations est un rôle en or pour Brel. Une brochette d’acteur
comme Emmanuelle Riva qui sera sa femme à l’écran
ou encore Delphine Desyeux, que l’on avait pus
découvrir un an plutôt dans le feuilleton télévisé «l’âge
heureux». Sortie
en décembre 1967, le film fera le très bon score de 3 523 573 entrées. Premier
succès pour le Brel
acteur.


Au début de l’été 1969, on tourne «Mon oncle Benjamin» de Edouard
Molinaro. Jacques Brel est l’homme en
habit rouge, Benjamin Rathery médecin de campagne principalement des pauvres, roturier, ripailleur, ivrogne,
coureur de jupons, en deux mots un bon vivant. L’action se passe sous le règne de Louis XV.
Benjamin Rathery qui se dit l'égal des nobles, est amoureux que d’une seule fille. Malgré sa réputation de
fabriquant de cocus, il poursuivra de ses assiduités Manette (Claude jade) la fille de l’aubergiste et aura quelques
problèmes avec le marquis de Cambyse (Bernard Blier).
Pour
les besoins du film Brel gardera la longueur de cheveux qu’il
avait quand il jouait « L’homme de la Mancha».
Un film avec des scènes hilarantes, paillardes mais pas vulgaires, avec les fesses
de Bernard Blier et de Jacques Brel en gros plan, une
belle affiche alléchante ou l’on peut y retrouver Paul
Frankeur, Armand Mestral, Rosy Varte, Paul Préboist, Alfred Adam
et son chien «Fontenoy». Sortie en salle en novembre 1969, 2 722 179
spectateurs iront le voir.

«Les assassins de l’ordre».
Marcel Carné demande à Brel de jouer le rôle du juge d’instruction
Bernard Level. L’histoire commence par l’arrestation d’un garagiste soupçonné
d’un casse et qui ressortira du commissariat quelques heures plus tard pour être
transporté à la morgue. Sa veuve porte plainte et le dossier est confié au juge
Level (Brel)
avec ordre de gérer l’affaire au mieux. Il acquiert la certitude que la victime
a été violentée dans les locaux de la police. Malgré la pression qu’il subit,
il parviendra à faire inculper les policiers incriminés. Il devient un symbole
pour les étudiants (Nous sommes après les événements de mai 68) et pour la
presse. Mais finalement, les policiers seront acquittés.
Sortie dans les salles en mai
1971, il n’aura pas le succès escompté malgré le sujet délicat et sensible pour
l’époque et la belle brochette d’acteurs que Marcel Carné a choisie. Il recevra tous de même une récompense avec le Prix des Spectateurs
au Festival International du Film à Moscou en juillet 1971. En France 1 142 534 d'entrées en font
pour l’instant le plus mauvais Box Office pour l’acteur Brel
Brel le réalisateur

Sortie
en février 1972 cette première réalisation sera un bide complet malgré le duo Brel-Barbara.C’est pourtant un film sensible, joué tout en
finesse. Malheureusement, il est tombé trop vite aux oubliettes. A rajouter a
l’affiche, Danièle Evenou dans le rôle de
Catherine la jeune femme dévergondée. Pas de box office pour ce film à
redécouvrir.

Ce film
«Alimentaire» pour Jacques Brel suite à l’échec de «Franz» ne marchera pas mieux dans les salles
que sont prédécesseur. Pour l’anecdote, signalons que tous les extérieurs ont été tournés
dans la forêt de Paimpont en Bretagne et que deux jeunes futurs talents, en
plus de Isabelle Huppert, apparaissaient à
l’écran : Gérard Darmon et Diane Kurys.
Retour du succès


Une anthologie de scènes loufoques et décalées, un Lino Ventura
excellent en tueur calme et zen mais débordé par les évènements. Un Brel qui
fait des merveilles en emmerdeur de service, résultat : 3 354 756 entrées
pour cette comédie que l'on ne se lasse pas de voir et de revoir. Une version tournée en 2008 par Francis Weber avec Patrick Timsit et Richard Berry n'arrivera pas à égaler celle de Edouard Molinaro.

Film d’une grande tendresse,
empreint d’une poésie typique de Brel, on peut y entendre la chanson «L’enfance» qui résume bien l’atmosphère du
film. Une multitude d’acteurs de talent. Danièle Evenou,
Juliette Gréco, Gabriel
Jabbour, Charles Gérard, Michel Piccoli pour ne citer que ceux-là. Encore un coup
d’épée dans l’eau pour le Brel réalisateur malgré l’aide de Claude Lelouch dans
la réalisation. Le film sera un demi-échec malgré trois nominations à
cannes : Grand prix, Prix du jury et Prix spécial du public.
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Mort Schuman - Jacques Brel |
En
1974 le cinéaste Québécois Denis Héroux tourne
le documentaire «Jacques Brel est toujours vivant
et il vit heureux à Paris». Jacques Brel sera coscénariste de ce film. La comédie
musical d’origine était jouée à Broadway depuis janvier 1968 et restera à
l’affiche pendant plus de quatre ans. Un des acteurs et adaptateur des morceaux
restera célèbre en France, Mort Schuman.
Le dernier film avec Jacques Brel est récent. C’est un documentaire
de 2011 réalisé par Jacques Lévy. «Tu sauras qui je suis : Brel, Barbara et Franz».
Un film de 52 minutes sur le tournage de «Franz».
Il est dommage que ce dernier qui rassemblait deux monstres sacrés de la
chanson française soit complètement passé inaperçu.
Inutile de rajouter qu’il composera pratiquement
toutes les musiques et écrira les chansons des films auquel il participera.
La
suite ? Tout le monde la connait. En 1974, Jacques Brel apprend qu’il est
atteint d’un cancer. Il abandonne tous et part sur son voilier l’Askoy
direction Les Marquises. Il reviendra à Paris en 1977 enregistrer son dernier
et ultime album «Les Marquises», il retourne
dans son île avant l’échéance de la faucheuse qu’il ne craignait pas. Il fera
son ultime voyage en métropole pour y mourir en octobre 1978. Il repose au
cimetière d’ Atuona au Marquises avec Gauguin
comme dernier «pote» pour l’éternité.
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