Le garçon à la lunette ronde et au sourie jovial né en mars 1948 à Paris dans le faubourg Saint Antoine -quartier très connu pour ses menuisiers et ébénistes- est tout ce que l’on peut appeler un excentrique. En colonie de vacances, il rencontrera un certain Jacky Jackubowicz qui plus tard fera les beaux jours des enfants du rock et du club Dorothée. Il passe le bac «philo» pour ensuite, en 1968, s’inscrire à Assas, la fac de droit. Cette année là sur trois milles étudiants, il n’y aura que trois redoublants… dont lui ! De toute manière, il s’ennuie sur les bancs de l’université et abandonne très vite ses études. Il vivra de petits boulots (Garçon de café, pigiste, démonstrateur, photographe, marchand de journaux, marchand de légumes, vendeur de meuble à la foire de Paris…). Il fera son trip hippie en rejoignant Kaboul depuis la ville de Goa en jeep. Il se retrouve par hasard engagé comme enseignant chargé d’expliquer la publicité dans un cours privé et dévore un bouquin «La pub au service de l’entreprise». La pub qu’il découvre en même temps que ses élèves et qui sera son futur métier.
Ayant très vite compris comment tournait le système, il fait le tour des agences. Sa facilité à écrire des spots et des jingles va le faire repérer par l’agence J.Walter Thompson. Il est engagé comme concepteur-rédacteur. L’expérience ne durera qu’un an car ses slogans, bien qu’originaux, ne trouvent pas preneur. En 1974, il fonde, avec son ancien directeur de création de chez Thompson, sa propre agence Gatkess Production. Après des débuts difficiles, l’univers des deux hommes trouve ses premiers amateurs et plusieurs grandes marques viennent sonner à la porte de leur petite entreprise. Eram, Phildar, Saupiquet (C’est comme une fête qui s’mange entre amis !), Garbit (C’est bon comme là-bas dit !!), Lee Cooper et aussi Banga (Y a des fruits, y a de l’eau ♫ ♪ ♫). Richard Gotainer à la rime facile et le langage enfantin, la bonne recette pour faire une bonne accroche du client cible d'un produit de grande consommation.
C.Engel - R.Gotainer |
C’est en 1976 en enregistrant des
pubs, que se formera le duo Gotainer/Engel. Claude Engel, guitariste de renom qui
a accompagné France Gall, Francis Cabrel et qui aussi fera partie du groupe Magma, écrira la plus part des titres de Richard. Le premier 45 tours sort en
1976 «Je rêve que je vais» et «L’homme à l’auto». Vous pouvez essayer de
chercher cette pépite, mais il est très rare.
Gotainer, un fils très spirituel
Gotainer, un fils très spirituel
Il
sort son premier album en 1977 «Le forgeur de tempos» C’est le carton immédiat, on
retrouve des morceaux qui sont maintenant des classiques gotaineriens comme «Le moustique»,
«Polochon
blues» (un
de mes préférés) et «Le taquin et la grognon» (Non, non ! Il
n’y a pas d’erreur ! C’est bien LA
grognon !). Ce sera le premier 33 tours d’une longue série, Il avait
encore les cheveux longs (Genre dreadlocks sur la pochette). Il est accompagné par Claude Engel qui
compose la musique de tous les titres.
1979,
le deuxième opus sort «Contes de Travioles». Avec le hit «Tout foufou» et
la chanson «Halleluyah» avec une introduction musicale de 1minutes 20 et ce
vieux de la montagne qui s’éclate en scandant la ronde des gros mots
entrecoupée d’Halleluyah ! En juillet 1980, il fait la première partie de Coluche au café de la gare. Rien ne sortira en 1980,
hormis trois 45 tours qui feront un tabac sur les ondes «Primitif»,
«Chipie» (Casse-toi,
reviens, t’es loin, fous le camp) et « Le sampa» (C’est sympa). On
le retrouve en train de la chanter à la fin du film de Claude
Berry «Le maître d’école» avec Coluche.
Ce sera sont premier disque d’or. Tous ses titres se retrouvent dans un album
sorti en 1981 «Grand succès».
Encore un album à succès «Chants Zazous» avec «Le mambo du
décalco» et surtout «Les trois papis» et puis une partie complètement
consacrée aux quatre saisons (Non Claude ! Rassure-toi, Vivaldi n’a rien à voir dans l’histoire) avec «Youpi, c’est
l’été».
Un simple en 1984 «Le youki» Le p’tit chien à sa
mémère qui fera un succès. En 1985 sort «Poil à la pub» avec 85
jingles qu’il a écrits pour la télévision et les ondes radios avec certains
inédits refusés par les annonceurs. L’année suivante, il figure sur un album
collectif «La fugue du petit poucet» avec Renaud,
Jacques Higelin, Fabienne
Thibeault, Alain Souchon...etc.
au profit de la Croix-Rouge Française.
Gotainer, une enfant de la télé et
des salles obscures
Une
petite pause dans la chanson après un «Femme à lunette» qui aura son petit succès
auprès des opticiens érotomane pour ce consacrer au cinéma. Nous sommes en 1989
et le scénario de son film est enfin achevé «Rendez-vous au tas de sable».
Sortie fin janvier 1990 le film n’aura pas le succès escompté. Son succès de
l’année sera la naissance de son fils Léo.
Entre 1990 et 1995 il sortira six albums dont un
live «Le
Gotainer Band» avant de revenir au cinéma et à la télévision. En 1997 il
joue dans «Divine poursuite» de Michel
Deville et en 1998 «Hygiène de l’assassin» de François Ruggieri issue d’une nouvelle de Amélie Nothomb avec Jean Yanne
à ses coté. Même si la télévision et le cinéma lui ont pris du temps, cela ne
l’a pas empêché de continuer à enregistrer et à tourner avec ses spectacles.
En 2008 sort «Espèce de Bonobo» avec le désopilant «Quéquette blues». A ce jour
sa dernière galette est un live de 2010 «Comme à la maison». Quand reviendra cet
amuseur public à textes dégagés ? Après des problèmes de santé en 2010, il
avait du annulé une série de concert et son passage au francofolies. Le 5
fevrier 2013, Richard
fait un texte pour ses fans. Extrait de son site :
"J'ai deux nouvelles. La première est semi-rigolote : Je nous refais
une petite mais assez malencontreuse récidive de polype sur la corde vocale. En
soi – pour ceux qui s'inquièteraient pour ma santé - ce n'est pas grave. Grave,
non. C'est juste con. Très con, voire très très con car nous allons devoir
annuler les spectacles prévus en Régions, en Belgique ainsi que le Trianon
programmé pour le 25 mai prochain. Et
ce, jusqu'à nouvel ordre. Je
sais, moi aussi j'ai les boules. Malheureusement, c'est comme ça. Le parcours, pour l'avoir déjà fait,
je le connais : j'en ai pour 9 à 12 mois pour retrouver la forme vocale. Et bien soit, je vais en profiter
pour écrire et préparer un nouvel album. Pour ceux qui s'en réjouissent, on
dira que c'était ça la deuxième, et j'espère, bonne nouvelle. Soyez un peu patients, ne m'oubliez
pas, j'arrive. Richard Gotainer."
On t'attends Richard!
On t'attends Richard!
*
Est ce que je l'ai encore ce fichu 45T de Gotainer ? "Primitif". J'adorais ce truc avec cette voix trafiquée. Le vocodeur avant l'heure en quelque sorte.
RépondreSupprimerCe type a toujours eu un univers complètement à part et qui n'appartient décidément qu'à lui. Cool d'en avoir parlé ici Pat.
Je démissionne !
RépondreSupprimerJ'aime ses chansons déjantées, et la musique, évidemment les paroles prennent le dessus, s'il s'agissait de chansons en anglais on verrait que la musique est super..
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