Il y a quelques mois, alors que
je furetais dans une librairie, mon regard a été attiré par un livre de Paul
Colize « Back up ». La couverture accroche mes yeux et je
plonge dans le résumé du roman. Ni une, ni deux, le voilà dans mon panier…
Quelques mots sur l’auteur, que
je viens de découvrir, et je ne pense pas m’arrêter en si bon chemin… Né en
1953, à Bruxelles, Paul Colize est consultant en management et organisation.
Il attrape le virus du polar dans
sa tendre enfance, car, explique-t-il dans une interview, sa grand-mère lisait
beaucoup de polars et l’envoyait lui chercher des romans à la bibliothèque, lui
interdisant de les lire. Sur le chemin pourtant, il les feuillette… bien lui en
a pris, car on serait passé à côté de quelque chose !
L’histoire du
roman :
Berlin,
1967. Les quatre membres du groupe rock Pearl Harbor meurent les uns
derrière les autres à différents endroits et dans des circonstances suspectes.
La police ne voit rien d’étrange dans ces morts et classe l’affaire.
Bruxelles,
2010. Un SDF est renversé par une voiture à la gare du midi. L’homme ne
meurt pas mais souffre du Locked In Syndrome (il ne peut communiquer qu’avec le
mouvement de ses paupières). Il est transporté dans un Centre de Soins Spécialisés
où un kinésithérapeute, Dominique, va tenter de faire la lumière sur cet homme,
dont on ignore l’identité et que l’on surnomme « X midi ».
Quel lien entre ces 2 affaires ? Les familles
des victimes engagent un journaliste pour essayer de comprendre ce qui s’est
passé. Intrigué par cette affaire, il décide de mener l’enquête.
De son côté, X-midi se souvient : son enfance à
Bruxelles, sa mère, l’entrée dans sa vie du rock’n’roll, sa passion pour la
batterie, et sa fuite à travers l’Europe lorsqu’il déserte pour échapper au
service militaire. Le narrateur nous dévoile peu à peu son histoire, sa vie de
batteur, son errance à travers de grandes villes européennes, les concerts, la
drogue, les mauvais trips, son amour pour une chanteuse puis cet enregistrement
qu’il fait au pied levé avec un groupe de rock, et qui va sceller son destin.
Un titre enregistré qui ne sera jamais commercialisé et qui semble ne jamais
avoir existé…. Pourquoi ?
On suit avec avidité ces 2
histoires parallèles qui sont bien évidemment liées, même si on ne sait
comment, et qui ne vont pas tarder à se rejoindre, entre Londres, Berlin et
Paris.
« Back up »
n’est pas seulement un bon polar, l’intrigue d’ailleurs n’est pas
nécessairement très originale, puisqu’on devine assez vite le fin mot de
l’histoire. Ce qui rend ce roman exceptionnel et génial c’est justement cette
immersion dans une époque et un univers.
Le roman est truffé de références
rock, d’anecdotes, on a la sensation d’y être tant l’auteur nous transmet sa
passion pour la musique. Sexe, drogue et rock rythment les pages de ce livre
mais pas seulement. C’est vivant, enfiévré, on assiste à l’émergence de
plusieurs courants, le rock’n’roll bien sûr, puis les beatniks, la liberté des
années 60 et l’insouciance de cette époque, puis les dérives des années 70 pour
toute une génération en quête d’identité.
l'auteur |
Tout tourne autour de la musique,
mais je n’en dirai pas plus…
Un roman que j’ai littéralement
dévoré et adoré, doté d’une excellente construction passé-présent. Les
personnages sont bien travaillés, l’intrigue a de quoi réjouir n’importe quel
amateur de polar, et surtout, la musique transpire sur chaque page du livre, et
ça, c’est réellement fantastique.
Allez, une petite mise en bouche,
pour le plaisir : « Dès les premiers
accords, un fourmillement a parcouru mon corps. J’ai ressenti une irrésistible
envie de me lever, de bouger, de gesticuler, de remuer mon cul et tout ce qu’il
y avait moyen de remuer. Je ne comprenais pas pourquoi ces quelques notes
provoquaient un tel effet. C’était cela, le rock’n’roll. J’ai monté le volume.
La guitare de Chuck m’emportait. Ma mère s’est mise, elle aussi, à remuer le
derrière. Mon frère est arrivé, l’air ébahi, en se demandant ce qui se passait.
Il s’en est mêlé.
Nous
nous sommes retrouvés tous les trois au milieu du salon, à danser comme des
sauvages. Nous avons poussé le volume au maximum. Nous riions, nous criions,
nous en avions mal au ventre. Ce jour là, le rock est entré dans ma vie pour ne
plus en sortir. »
Jubilatoire et excellent !
NDLR :Un livre qui devrait enchanter les fidèles lecteurs du Deblocnot, satisfait ou remboursé (sur le salaire de Foxy)
NDLR :Un livre qui devrait enchanter les fidèles lecteurs du Deblocnot, satisfait ou remboursé (sur le salaire de Foxy)
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