RIP JJ CALE (1938-2013), par Rockin JJ-L

 

 

JJ Cale est mort ce 26 Juillet 2013 d'une crise cardiaque à 74 ans, au Scripps Hospital de La Jolla, à San Diego (California).

Cette triste nouvelle m'inspire 3 coups de gueule !!!
- Contre la mort : merde, c'est bon là, tu peux pas nous les laisser encore un peu nos musiciens ? Tu comptes vraiment nous laisser avec Justin Bieber, Lady Gaga et Christophe Maé ?
Et si tu t'intéressais plutôt aux stars en toc de la téléréalité ? Comment ? Sont trop jeunes pour mourir ? Et trop cons ? Certes...
- JJ Cale c'est quand même un des zicos les plus importants de ces 50 dernières années même si cet abruti de grand public n'en a jamais entendu parler; alors pourquoi que sa mort elle  passe si inaperçu dans les médias ? Elle est où la spéciale sur le service public? Quand je vois les caisses qu'on a fait sur cet imposteur de Mickael Jackson. Que ces médias crèvent la gueule ouverte, étouffés par leur audimat sacré.
- Vous avez remarqué, quand un mec casse sa pipe, tous les sites de grands médias relaient les mêmes 10 lignes, écrites par un gus qui est autant journaliste que moi petit chanteur à la croix de bois, et qui ne connait rien de l’œuvre de l'artiste en question;
ça m'enneeerve!!

Ouf, ça va mieux, excusez moi, c'est que la disparition de JJ Cale  a le don de plomber sérieusement mon humeur..

Bon, si vous lisez Le Deblocnot' il y a de fortes chances que vous connaissiez JJ Cale et de toute façon vous avez lu ailleurs les 10 lignes dont je parlais plus haut. Vous connaissez donc l'histoire, la reconnaissance qui arrive avec les titres mythiques repris par Eric "Slowhand" Clapton, "Cocaïne" et "After midnight",  (je vous invite d'ailleurs à relire le papier que je consacrais à "Cocaïne" l'été dernier (CLIC !) son influence (et le mot est faible) sur Mark Knopfler et ses Sultans du Swing (Dire Strait !), la réputation de paresseux du bonhomme et son peu de gout pour la célébrité et les paillettes, l'album en 2006 avec son fan de toujours, Clapton bien sur "The Road To Escondido"(2006).
Que dire de plus sur le roi du style Laid-Back (décontracté), sa voix trainante et sa guitare de velours qui n'ait été dit ? Voici ce qu'en pense Neil Young : "Le jeu de guitare de J.J. a eu une influence énorme sur le mien. Son doigté est incroyable. Ça me laisse baba".
 JJ n'était pas forcément un grand interprète (chant parfois un peu endormi, voix devenue un peu rauque, mais loin d'être désagréable) et il en avait bien conscience "Mon truc à moi c'est décrire des chansons" et des chansons il en a torché des bonnes l'animal! Outre les 2  classiques indémodables pré-citées, me viennent à l'esprit "Call Me The Breeze" (repris par Lynyrd Skynyrd), "Mama Don't", "Magnolia", "Crazy Mama", "Cajun Moon", "Travelin Light", "Don't Cry Sister", "Carry On", "Boilin' Mot", "Mississippi River" et j'en oublie. De toute façon tout ses albums sont de qualité et chacun recèle en outre 2 ou 3 perles dans ce style reconnaissable entre mille, entre country, blues, rock souvent cool mais aussi parfois plus old school, et jazzy par l'esprit et la virtuosité, aux riffs simples et évidents dont "Cocaïne" est le meilleur exemple.
  Pas si feignant que ça et bien loin d'être le paresseux complaisant décrit dans la presse le

JJ, outre ses 16 albums studios de 1972 à 2009, soit quasi un album tous les 2 ans en moyenne, il aura également apporté sa pierre à pas mal d'enregistrements d'autres artistes dont Léon Russell, Garfunkel sans Simon, Bob Seger, Neil Young, Simon sans Garfunkel,John Hammond, Christine Lakeland (sa compagne), Tony Joe White, Eric Clapton, sans oublier notre Eddy Mitchell national, sur sa très bonne reprise de "Aprés Minuit" (1978 de l'album du même nom) où il pose ses notes magiques. Toujours en France comment ne pas parler de la formidable reprise des Stocks de Christophe Marquilly de "Cocaïne" sur leur "Enregistré en public" (1982) et puisqu'on parle de reprises la liste de ceux qui ont repris ses titres remplirait un bottin, de Santana à Johnny Cash en passant par Freddie King, Poco, John Mayall ou ... Francis Cabrel.
Le souvenir que je garde de JJ Cale, c'est une interview dans je ne sais plus quel mag, le reporter a rendez vous avec JJ dans un bled paumé du Texas, celui ci se pointe au volant d'une caisse pourrie, une vieille  américaine de 5 mètres de long, et l’emmène jusque chez lui, via une plombe de piste défoncée jusqu'à un mobile-home où règne un parfait bordel. Tout JJ est là, bohème alors qu'il aurait pu avoir une villa à Beverly Hills à coté de celle de  notre PDG, Luc B, simple alors qu'il aurait pu choper le melon qu'ont certains qui ne lui arrivent pas aux orteils, mais tout ça il s'en tapait, les potes, une téquila, sa gratte, son rockin-chair, c'était sa vie, loin des paillettes, des tournées lucratives ou des disques de commande.

Il est parti définitivement peu aprés minuit mais sa mémoire vivra encore longtemps, tant que des groupes -des anonymes aux plus connus- feront vivre ses chansons pour toujours ....

RIP JJ Cale, merci pour tout et bon repos éternel.

Mes 5 albums préférés :
1- Shades (1980)
2- Grasshoper (1982)
3- Troubadour (1976)
4- Naturally (1972)
 5- Travel-Log (1989)

 "Don't cry sister cry", difficile pourtant de pas chialer aujourd'hui