Derrière
ce patronyme un rien provocateur, bravache, (qui serait plutôt
une réponse aux formations US un rien vantardes, mais pas
forcément bonnes) se cache la réalisation du projet de
Simon « Shuffle » Boyer : de réunir des
potes musiciens pour s'éclater sur scène sur de bons
vieux blues.
Une
sélection de musiciens au long-cours, pouvant s'enorgueillir
d'un riche parcours professionnel. Tous ont acquis une expérience
certaine de la scène, parfois en tant que sidemen. Certains
ont accompagné des pointures telles que Chuck Berry, Louisiana
Red, Zora Young, Dana Gillepsie, Mike Sanchez.
Ainsi,
Youssef Remadna (chant « lead » &
harmonica), Anthony Stelmaszack (chant & guitare), Stan
Noubard-Pacha (guitare), Julien Brunetaud (chant & claviers),
Thibaut Chopin (Chant, contrebasse & harmonica) ont été
réunis par Simon pour participer ensemble aux joies du Blues.
The
French Blues All Stars est un orchestre relativement cossu qui
injecte une bonne dose d'énergie dans ses interprétations,
en prenant soin de ne jamais les étouffer par un excès
de notes. Les premières écoutes donnent l'impression
d'un orchestre de Jump-blues bien chargé en électricité,
mais cela va bien au-delà :
ça
swingue (« When I Had Ididn't Need »), ça
pulse (« Shame, Shame, Shame », « Aladin
Boogie »), c'est même parfois terre-à-terre,
rampant (« Can't Hold out Much Longer »), ça
envoie le bois (« Look like Twins »). Une
véritable fiesta.
Toutes
les interventions solistes sont de purs desserts à consommer
sans modération (sans risque de cholestérol car sans rajout de divers épaississants douteux ou autres émulsifiants), avec mention spéciale aux envolées
d'harmonica qui ont le don de mettre le feu, même en mode
slow-blues. Ce serait apparemment le fruit de Youssef. A savoir que
ce gaillard est parti parfaire ses « études »
de Blues à Chicago, ce qui explique pourquoi son instrument et
sa voix sonnent si authentiques.
On
peut regretter que sur cet album il n'y ait que des reprises,
toutefois, et fort heureusement, la sélection ne s'est pas
cantonnée aux grands classiques, aux œuvres éculées,
rabâchées. Hormis « Shame, Shame, Shame »
de Jimmy Reed et « Who's Been Talkin' « de
Howlin' Wolf, sans faire pour autant dans l'obscur, ce « French
Blues All Stars » a fait l'effort d'aller dépoussiérer
des pièces peu ou prou connues d'un public lambda.
Sinon, bien évidemment, pour l'amateur quelque peu éclairé, des pièces comme "A Man and the Blues", "So Many Tears", "Sweet on you Babe" sont tout autant des incontournables que celles déjà mentionnées.
Sinon, bien évidemment, pour l'amateur quelque peu éclairé, des pièces comme "A Man and the Blues", "So Many Tears", "Sweet on you Babe" sont tout autant des incontournables que celles déjà mentionnées.
Résultat
: on a vraiment l'impression d'écouter la performance d'une
grosse machine rodée, digne d'une formation d'authentiques
vieux briscards ricains. Les musiciens se renvoient la balle, se
respectent mutuellement, aucun n'essaie de faire de l'ombre à
ses partenaires. Ici point d'amateurisme ou d'un quelconque à
peu près, c'est du haut-vol. Une musique parfaitement
équilibrée où tous les instruments sont aisément
discernables, à tel point que l'on a parfois du mal à
croire qu'il s'agit bien d'un enregistrement live. Du travail de pro.
Un
groupe qui a l'étoffe pour s'exporter outre-atlantique.
Certes, certes, on peut légitimement leur reprocher de ne pas avoir prit la peine de composer quelques pièces personnelles. Néanmoins, les disques de Blues, de Blues-rock ou de Jazz ne comportant peu ou pas du tout d'originaux sont pléthores, et cela ne les a pourtant pas, parfois, empêché d'être portés aux nues. Alors pourquoi devrait-on faire la fine bouche devant ce réellement bon enregistrement live ? Parce qu'ils sont français ?
Ce "LIVE IN PARIS" a fait l'objet d'une sortie CD tardive - la matière est la somme du meilleur de deux prestations effectuées les 12 et 16 avril 2011 - pour, apparemment, avoir une carte de visite pour les concerts de 2012 et 2013 ; et peut-être aussi afin d'avoir quelque chose à vendre à la sortie.
Anthony Stelmaszack |
Certes, certes, on peut légitimement leur reprocher de ne pas avoir prit la peine de composer quelques pièces personnelles. Néanmoins, les disques de Blues, de Blues-rock ou de Jazz ne comportant peu ou pas du tout d'originaux sont pléthores, et cela ne les a pourtant pas, parfois, empêché d'être portés aux nues. Alors pourquoi devrait-on faire la fine bouche devant ce réellement bon enregistrement live ? Parce qu'ils sont français ?
Ce "LIVE IN PARIS" a fait l'objet d'une sortie CD tardive - la matière est la somme du meilleur de deux prestations effectuées les 12 et 16 avril 2011 - pour, apparemment, avoir une carte de visite pour les concerts de 2012 et 2013 ; et peut-être aussi afin d'avoir quelque chose à vendre à la sortie.
- When I Had I Didn't Need (Cornelius Green) - 5:16
- Shame, Shame, Shame (J. Reed) - 4:23
- A Man and The Blues (Buddy Guy) - 7:35
- Sweet On You Babe (Billy Boy Arnold) - 5:43
- Look Like Twins (McKinley Morganfield) - 9:44
- Can't Hold Out Much Longer (M. Jacobs) - 6:17
- My Eyes On You (Buddy Guy - W. Dixon) - 5:28
- Who's Been Talking (Chester Burnett) - 5:48
- Aladdin Boogie (Amos Milburn) - 4:18
- So Many Tears (Lowell Fulson) - 4:54
Chronique publiée dans BCR La Revue.
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