mercredi 31 juillet 2013

FRENCH BLUES ALL STARS "Live in Paris" (2013) by French Bibi Single Star



     Derrière ce patronyme un rien provocateur, bravache, (qui serait plutôt une réponse aux formations US un rien vantardes, mais pas forcément bonnes) se cache la réalisation du projet de Simon « Shuffle » Boyer : de réunir des potes musiciens pour s'éclater sur scène sur de bons vieux blues.

Simon "Shuffle" Boyer

     Une sélection de musiciens au long-cours, pouvant s'enorgueillir d'un riche parcours professionnel. Tous ont acquis une expérience certaine de la scène, parfois en tant que sidemen. Certains ont accompagné des pointures telles que Chuck Berry, Louisiana Red, Zora Young, Dana Gillepsie, Mike Sanchez.
Ainsi, Youssef Remadna (chant « lead » & harmonica), Anthony Stelmaszack (chant & guitare), Stan Noubard-Pacha (guitare), Julien Brunetaud (chant & claviers), Thibaut Chopin (Chant, contrebasse & harmonica) ont été réunis par Simon pour participer ensemble aux joies du Blues.

     The French Blues All Stars est un orchestre relativement cossu qui injecte une bonne dose d'énergie dans ses interprétations, en prenant soin de ne jamais les étouffer par un excès de notes. Les premières écoutes donnent l'impression d'un orchestre de Jump-blues bien chargé en électricité, mais cela va bien au-delà :
ça swingue (« When I Had Ididn't Need »), ça pulse (« Shame, Shame, Shame », « Aladin Boogie »), c'est même parfois terre-à-terre, rampant (« Can't Hold out Much Longer »), ça envoie le bois (« Look like Twins »). Une véritable fiesta.

Youssef Remadna

     Toutes les interventions solistes sont de purs desserts à consommer sans modération (sans risque de cholestérol car sans rajout de divers épaississants douteux ou autres émulsifiants), avec mention spéciale aux envolées d'harmonica qui ont le don de mettre le feu, même en mode slow-blues. Ce serait apparemment le fruit de Youssef. A savoir que ce gaillard est parti parfaire ses « études » de Blues à Chicago, ce qui explique pourquoi son instrument et sa voix sonnent si authentiques.

     On peut regretter que sur cet album il n'y ait que des reprises, toutefois, et fort heureusement, la sélection ne s'est pas cantonnée aux grands classiques, aux œuvres éculées, rabâchées. Hormis « Shame, Shame, Shame » de Jimmy Reed et « Who's Been Talkin' «  de Howlin' Wolf, sans faire pour autant dans l'obscur, ce « French Blues All Stars » a fait l'effort d'aller dépoussiérer des pièces peu ou prou connues d'un public lambda.
Sinon, bien évidemment, pour l'amateur quelque peu éclairé, des pièces comme "A Man and the Blues", "So Many Tears", "Sweet on you Babe" sont tout autant des incontournables que celles déjà mentionnées.

     Résultat : on a vraiment l'impression d'écouter la performance d'une grosse machine rodée, digne d'une formation d'authentiques vieux briscards ricains. Les musiciens se renvoient la balle, se respectent mutuellement, aucun n'essaie de faire de l'ombre à ses partenaires. Ici point d'amateurisme ou d'un quelconque à peu près, c'est du haut-vol. Une musique parfaitement équilibrée où tous les instruments sont aisément discernables, à tel point que l'on a parfois du mal à croire qu'il s'agit bien d'un enregistrement live. Du travail de pro.
Un groupe qui a l'étoffe pour s'exporter outre-atlantique. 


Anthony Stelmaszack


     Certes, certes, on peut légitimement leur reprocher de ne pas avoir prit la peine de composer quelques pièces personnelles. Néanmoins, les disques de Blues, de Blues-rock ou  de Jazz ne comportant peu ou pas du tout d'originaux sont pléthores, et cela ne les a pourtant pas, parfois, empêché d'être portés aux nues. Alors pourquoi devrait-on faire la fine bouche devant ce réellement bon enregistrement live ? Parce qu'ils sont français ?

Ce "LIVE IN PARIS" a fait l'objet d'une sortie CD tardive - la matière est la somme du meilleur de deux prestations effectuées les 12 et 16 avril 2011 - pour, apparemment, avoir une carte de visite pour les concerts de 2012 et 2013 ; et peut-être aussi afin d'avoir quelque chose à vendre à la sortie.


  1. When I Had I Didn't Need (Cornelius Green) - 5:16
  2. Shame, Shame, Shame (J. Reed) - 4:23
  3. A Man and The Blues (Buddy Guy) - 7:35
  4. Sweet On You Babe (Billy Boy Arnold) - 5:43
  5. Look Like Twins (McKinley Morganfield) - 9:44
  6. Can't Hold Out Much Longer (M. Jacobs) - 6:17
  7. My Eyes On You (Buddy Guy - W. Dixon) - 5:28
  8. Who's Been Talking (Chester Burnett) - 5:48
  9. Aladdin Boogie (Amos Milburn) - 4:18
  10. So Many Tears (Lowell Fulson) - 4:54

Chronique publiée dans BCR La Revue.

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