Coup de projecteur sur...
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yyyyy |
Rira bien qui rira le dernier
- Tiens Bruno tu tombes bien ! Voici justement la crème préventive contre l'urticaire que tu m'avais demandée l'autre jour.
- (d'un ton quelque peu ombrageux) C'est
combien ?
-
Non laisse, t'es gentil, c'est pour moi… Rockin est là ?
-
Naaan ! (déjà parti).
-
Luc alors ?
-
Une urgence lui aussi.
-
(Mmm ! Z'ont surement dû avoir vent de ce que ...)
-
Tiens Claude, tu tombes bien ! Tu connais Depeche Mode ?
-
Dépêche qui ?!!
-
Chuuuuuuuut !!! Tu veux nous faire virer ou quoi ?
-
Non désolé Vince, connais pas.
-
('...tain me sauves encore la vie le Toon)… Heu ! Tu pourrais m'aider à la mise
en page de cet article ?
-
Pas de Problème Vince, de toute façon avec ce temps, j'ai tout mon temps. Mais
je m' dépêche...
-
Chuuuuuuuuuut !!! Euh merci Claude, c'est vraiment cool de ta part.
-
A plus !
Poil à gratter
- Ah ! Ah ! Ah ! Oh ! Oh ! Oh ! Hi ! Hi ! Hi !
Pardon
! Non mais là je ris parce que rien que d'imaginer la tête de certains en
apercevant subitement le nom de DEPECHE MODE s'afficher pour la première fois
ici sous leurs yeux... Oui là ! Au sein d'un blog aussi sérieux que celui là.
Rien que d'y penser, je l'avoue, je me marre. Qui plus est, quand on connaît
d'ordinaire mon penchant pour les musiques velues. Entendez par là, celles avec
des guitares, des guitares, et encore des guitaaares !!!
Tenez ! Je n' me suis pas
trompé, j'en vois déjà là-bas qui s'agitent nerveusement. D'autres encore,
comme pris de convulsions (oui, non mais là, c'est quand même dégeu les gars !
Une moquette toute neuve en plus !). Ou encore celui là, sujet à de soudaines
démangeaisons.
Alors
je sais, et j'entends même d'ici bruisser quelques uns d'entre vous sur le fait
que j'aurais délibérément cherché à vouloir faire mon malin, ou à faire mon
intéressant au sein de cette rédaction. D'autant que vous avez raison ! Comme
la plus part de ceux qui travaillent ici, au Déblocnot', DEPECHE MODE est l'archétype
même du groupe que je me serais fait un malin plaisir de démolir il n'y a
encore pas si longtemps. En définitif, cela n'aurait servi à rien et je
n'aurais finalement fait qu'ouvrir une porte déjà ouverte depuis longtemps. Car
de ce côté là, on peut dire que dès le début, les Modes en auront pris plein
les dents et comme personne. Relisez donc la presse Rock de l'époque et vous
vous apercevrez vite que les journalistes n'y allaient pas avec le dos de la
cuillère pour étouffer dans l'œuf ces musiciens en herbes adeptes de musiques synthétiques.
Et pour avoir relu tout récemment certains de ces papiers... Croyez-moi, pour
dézinguer, ça dézinguait sévèrement. Quant à nous autres, nous les non-fans,
nous ne donnions bien sûr jamais notre part au chat pour y allez de tous les
quolibets à l'encontre de ces quatre gamins originaire de Basildon. Dépêche Moche ou Des Pèdes Moches étant les thermes les
plus outrageusement répétés aussitôt que nous en avions l'occasion. Il faut
dire que rien que du côté de leur dégaine pour le moins ambigu (look Sado Maso
tendance homo), les anglais étaient quand même assez haut en couleur. N'est ce
pas Monsieur Gore ? Quoique dans ma chapelle (celle du Hard), mes héros de
l'époque n'étaient pas mal non plus. Ah
les p'tites Tafiolles ! Bandes de Tarlouzes va !!! (Ta gueule Frigide !)
Il
aura ainsi fallut que s'écoule plus d'une vingtaine d'années, pour que, au
hasard de quelques circonstances, la passion qui me lie désormais à ce groupe
se fasse (du moins à partir de l'album Music for the
Masses (1987)).
Lentement mais sûrement, comme dirait l'autre.
Entendons
nous bien, la musique de leurs débuts continuera de m'insupporter jusqu'au
bout. Je reste d'ailleurs absolument convaincu que si les Modes en étaient restés à
produire ce genre de ritournelles sautillantes, aux arrangements minimalistes
issues de leurs 5 premiers albums (en gros jusqu'à la parution de Black Celebration - 1986), DM n'aurait assurément pas survécu à la
décennie suivante. En cela, Music for the
Masses et plus encore l'indéboulonnable Violator
(1990) montraient déjà les contours distincts d'une
formation enfin tournée vers l'âge adulte. Dès l'ores, en s'éloignant
progressivement de cette musique robotiquement rythmée, autant que mécanique et
froide, la formation, sous la plume de Martin Gore,
la voix de Dave Gahan et les savants
travaux de musicien arrangeur qu'était Alan Wilder,
DEPECHE MODE
installerait pour les années a venir son nom au rang des formations parmi les
plus influentes de la musique contemporaine. Demandez donc à des artistes aussi
variés que Moby, Trent Reznor, ou notre frenchy Mylène
Farmer ce qu'ils en pensent. Même Johnny
Cash aura repris, sur l'un de ses derniers albums, le fameux "Personnal Jesus". L'un des titres les
plus emblématiques du groupe, et que Martin Gore
avait initialement écrit en pensant au surnom qu'avait attribué à Elvis Presley la petite amie de ce dernier.
D'une ère synthétique... À une sainte éthique
A
l'aube des années 90, et suite au retentissant succès de Violator,
les membres de DEPECHE
MODE vont pourtant avoir bien du mal à gérer ce colossal succès.
C'est en effet vers cette période que les premières difficultés vont commencés
à apparaître.
Alors
qu'Alan Wilder commence à s'acharner sur le
bien fondé du rôle que tiendrait Andy Fletcher
au sein du groupe (même s'il est vrai qu'il est un piètre musicien, son rôle au
sein du groupe étant ailleurs), Martin,
de son côté, picole toujours beaucoup, tout en ne manquant pas la moindre
occasion pour aller faire "la bringue" dans les Clubs des alentours.
Des heures à rester enfermé dans un studio ? Martin
Gore n'est pas fait pour ça, et il n'y a bien qu'Alan Wilder qui s'attèle à cette tâche,
non sans passion…
Dave Gahan quant à lui n'est certainement pas en
reste. Car depuis quelques temps, l'homme commence à plonger doucement mais
sûrement dans la drogue.
Aux
côtés de ses nouveaux amis, dont certains membres des Red
Hot and Chili Peppers (Anthony Kiedis
en tête), ou ceux du groupe Jane's Addiction,
Gahan "le beau gosse" est sans
conteste celui qui, par ses actes d'autodestruction, va changer à jamais
l'image, l'histoire et la musique du groupe.
Au
moment de mettre en route l'élaboration du successeur de Violator,
Gahan, le visage et le corps déjà très
aminci (recouvert de tatouages), les cheveux longs augmentés d'un bouc, impose
très vite la direction qu'il souhaiterait faire prendre au groupe. Celui qui
allait voir à 14 ans les Clash en concert,
celui qui au même âge fréquentait déjà le commissariat de police pour des
délits divers, celui-là donc veut aspirer désormais à être considéré comme le
chanteur d'un groupe de Rock à part entière.
Déconstruction
Sacré
Put*** d' Bord*l de Mer** ! C'est la tête de ceux qui se trémoussaient sur les
compos dansantes du groupe de Basildon 10 ans auparavant que j'aurais voulu
voir au moment de la découverte de Songs of Faith
and Devotion. Un disque qui tranche avec le reste de la
discographie du groupe. Car même si les claviers restent forcément très
présents, ils sont utilisés à des fins beaucoup plus subtiles. Les rythmiques
mécaniques des débuts ont définitivement laissé leurs places à des tempos plus
ambiancés. Pour la première fois dans l'univers de DM, la Soul Music et le Blues
s'invitent copieusement sur un album du groupe.
Tiens
! Mais qu'est ce que j'entends là ? Le son d'une authentique batterie ? Bah oui ! Car DEPECHE MODE, en plus d'avancer
ses pions, ne se refuse rien. Une vraie batterie est jouée part endroits par Alan Wilder en personne. S'ajoutent à ces
nouvelles combinaisons de très beaux chœurs gospel (écoutez donc "Comdemnation" ou mieux encore "Get Right with Me"). Plus tard, ce
sont même une quarantaine de cordes (violons et contrebasses) qui viendront
soutenir le chant de Martin Gore
sur l'épuré et torturé "One Caress".
J'en passe et j'en oublie. Ce disque est en tout cas celui qui aurait pu mettre
le groupe en danger auprès de ces fans purs et durs. Au contraire, c'est tout
l'inverse qui va se produire. L'album est salué de toute part, même et surtout par
ceux qui avaient naguère tant vilipendé et conspué le groupe. Et si danger il y
a, il est bel et bien à chercher ailleurs.
A
ce stade là en effet, tout pouvait porter à croire que tout allait pour le
mieux dans le meilleur des Modes. L'extraordinaire tournée marathon du
Devotionnal Tour de 1993, immortalisé sur le non moins superbe DVD Devotionnal, en témoigne aujourd'hui
encore.
Mais
ce serait oublier que tout succès, aussi massif soit-il, à aussi souvent son
revers. Parlez-en aux membres de Metallica.
Tandis
que Andrew Fletcher est lui déjà passé par la
case hôpital pour cause de dépression, Gahan
accélère sa descente aux enfers en passant cette fois ci à l'héroïne. Sa
traversé en direction d'une mort certaine, et à laquelle il échappera
miraculeusement par 2 fois, n'empêcheront pas Alan
Wilder d'annoncer son départ du groupe dès la fin de cette
dernière tournée pourtant couronnée de succès. Justement, Wilder,
a ce moment précis de sa carrière, à l'intime conviction de ne pas avoir été
reconnu à la hauteur de son implication au sein du groupe. Et ce depuis son
intégration en 1982 en remplacement du premier leader des DM, Vince Clarke, parti juste
après leur premier album. Il est vrai qu'entre les claviers joués en grande
partie par lui, les chœurs, la batterie jouée sur l'album comme sur la dernière
tournée, sans compter sur ses heures passées en studio jusqu'au bout de la
nuit, tandis que Martin Gore allait faire la
fiesta et Dave se défoncer, et l'on comprend
alors bien mieux les raisons de son départ.
Les Modes ?! Quel Modes
?
A
ce stade de sa carrière, le groupe n'a pas d'autre choix que de se ressaisir
très vite s'il veut pouvoir espérer continuer à intéresser les foules. Mais en
ces périodes de troubles et de vraies dissensions, était-ce bien là la
préoccupation première du désormais trio DEPECHE MODE ?
C'est
ainsi que, sans annoncer la moindre dissolution du groupe, Dave, Andy et Martin vont chacun poursuivre
leur chemin (artistique ou non) dans leur coin pendant un très long laps de
temps. 4 années séparent en effet Songs of Faith
and Devotion de son successeur. Quant à la prochaine, et
hypothétique tournée du groupe, les fans devront même patienter 4 ans de plus.
Autant dire une éternité.
DEPECHE MODE en veille,
cela ne signifiait nullement que le groupe soit à conjuguer au passé. Le
Capitaine Gore
trouvera d'ailleurs le temps d'élaborer durant ce temps ce qui l'on considérera
alors comme l'album le plus sombre des DM.
Fortement
encouragé et poussé par son management qui somme les 3 hommes d'essayer de voir
si la magie opère encore entre eux, il faut aussi savoir que durant
l'enregistrement d'Ultra, Dave
Gahan n'était toujours pas pleinement sortie de ses histoires
d'addiction. L'album qui finalement verra le jour dans le courant de l'année 1997, s'avèrera donc assez éprouvant à
réaliser, surtout pour son chanteur.
Sur
fond de colère, de tristesse et de désappointement, les qualités d'Ultra n'en demeurent pas moins très
présentes. Quel put*** de son en plus !!! Après plusieurs écoutes attentives,
une évidence s'impose à moi : Jamais le nom de DEPECHE MODE ne m'était apparu
aussi inapproprié pour qualifié aujourd'hui la musique de ce groupe. Retour à
un son Electro Rock pour le groupe d'accord, mais un Electro Rock ô combien
sourd, lourd et ambiant. S'il me faut le définir succinctement, je vous dirai
qu'Ultra est un album en forme d'état des
lieux, de bilan, en même temps que celui du pardon.
"Pardon les amis ! C'est vrai que sur le plan
strictement personnel, on a salement merdé" semble nous dire à
chaque phrase un Dave Gahan souvent touchant,
ironique sur lui même, et presque méconnaissable vocalement sur ce disque. Avec
la violence d'un titre comme "Barrel of Gun",
son chant possédé et sa guitare saturée, Dave Gahan
en aura une nouvelle fois surpris plus d'un. Même si Dave
Gahan chante que "le feu brule encore" sur le dernier
titre de l'album, le très joli "Insight", Ultra
montre malgré tout à quel point la formation reste fragile, et son avenir
toujours assez incertain.
Construction Time Again
Depuis
le départ d'Alan Wilder, les DEPECHE MODE
ont aussi fait le choix d'aller là ou l'inspiration et leurs aspirations les conduisaient,
sans se soucier du degré de succès qui pourrait découler d'une telle démarche.
Ainsi le groupe ne se prive plus d'impliquer et d'intégrer à ses compositions
des éléments extérieurs au groupe tels que des producteurs, des arrangeurs, des
musiciens tous disposés à apporter leurs contributions savantes à l'univers
complexe d'un groupe qui, malgré une direction musicale totalement opposée à
celle de ses débuts, continue de créer l'enthousiasme au quatre coin du monde.
La preuve, tandis que la plus part des formations issues des années 80' sont
pour beaucoup disparues depuis des lustres, DM investira le Stade de France très prochainement
(ce 15 Juin 2013 pour être exact)
alors qu'un Simple Minds par exemple (que
j'aime tout autant) se produira lui dans un bien plus modeste Zénith à Paris.
Allez comprendre... La dévotion à ce stade là, ça ne s'explique même pas.
Une
chose est sûre en revanche. DEPECHE MODE dans le déblocnot'... Il est
absolument certain que je vous en reparlerai un de ces jours. Excitante
perspective, si elle en est.
Clip 1: "Enjoy
the Silence" extrait de Violator
Clip 2: "In
your Room" extrait de Songs of Faith and
Devotion
Clip 3: "Useless"
extrait de Ultra
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