DALLAS FRASCA "Sound painter" (2013) par ROCKIN-JL

- Sonia, mon petit, vous avez vu Monsieur Rockin ? Vous croyez qu'il acceptera mes notes de frais, en rapport au violon JB Vuillaume à 428 000,50 € que j'ai trouvé sur ebay et offert à Hilary Hahn ??
- Euh pas sûr M'sieur Claude, déjà qu'il a tiqué pour la nouvelle tireuse à bière du Philou... Il a l'air assez énervé. Tenez ce matin il s'est pointé avec les cheveux rouges... Ah depuis qu'il a chroniqué ce punk, Pat Kebra, il est plus le même...
- Les cheveux rouges ? Bah vous savez c'est un vrai caméléon, vous vous rappelez le jour où il a chroniqué Christophe Maé ? Il était arrivé au bureau avec une chèvre ! Bêééééé !! Pourvu qu'il ne parle jamais de l'autre stupide bimbo, Débila ou quelque chose comme ça, il viendrait sans sa tête mais avec de gros lolos en silicone...
- Oh Monsieur Claude !!.......mais chuuut le voilà...

Non, rassurez vous les amis je n'ai pas viré punk (encore qu'il n'y aurait aucune honte à ça, plutôt virer punk que pilier de boite décérébré admirateur de David Guetta ou  intégriste  fan de Frigide Cinglé), si la chanteuse dont il est question a les cheveux rouges, difficile toutefois de prouver sa filiation aux Sex Pistols, encore qu'on puisse trouver quelques réminiscences punk, surtout dans l'état d'esprit.  Ce trio australien en est à son second album, le premier "Not for love or money"(2009) lui ayant valu l'award de meilleur artiste de l'ile-continent. Un combo mené par sa flamboyante chanteuse Dallas Frasca, qui tâte également de la guitare, secondée de ses 2 acolytes, Jeff Curran à la guitare et Pete McDonald aux drums. L'Australie nous a depuis des décennies régulièrement fourni de sacrés groupes de AC/DC à Midnight Oil en passant par les Angels, Hoodoo Gurus, Cold Chiesel et son hurleur Jimmy Barnes, INXS, Radio Birdman , WolfMother, Died Pretty pour ne citer que ceux qui me viennent spontanément à l'esprit, autant dire qu'il y a au pays des kangourous et de Kyllie Minogue (!) une sacrée tradition de rock qui dépote dans laquelle Dallas Frasca s'inscrit, sans être un clone des groupes pré-cités. 
Mais écoutons plutôt.

"All my love" qui ouvre commence en bluette pop acoustique mais ce n'est qu'un leurre car il va virer au hard blues au beat minimaliste et pachydermique, avec un refrain pop et de brusques accès de violence, un vrai hit en puissance! Quand je parle de blues, il faut comprendre un delta blues moderne, à la pulsation hypnotique et vicieuse comme un serpent mortel du bush, le blues de Boo Boo Davis et des descendants de RL Burnside, croisé avec celui de barjots bien de chez nous, Jésus Volt. Autre titre du même tonneau de blues frelaté "Better without you", à noter l'absence de basse comme dans le blues évoqué.
Le reste sera également bien burné, aux influences heavy rock 70's évidentes, on pensera à Black Sabbath pour le climat lourd de certains titres ("One man woman") et au Led Zeppelin de "Dazed and confused" ou "Whole lotta love" sur "Coming home" et surtout "Biros of wisoom"; nul doute que la miss aux cheveux de feu a beaucoup écouté un certain Robert Plant...et une certaine Janis Joplin (les bluesy "Freedom" et "Hey mama").
 "Ain't no fury", qui clôture l'album nous permet enfin de nous reposer avec une ballade slow qui il y a encore 20 ans aurait fait un malheur dans les boums (parait que ça existe plus les boums et les slows, savent plus s'amuser les djeuns..).

Au final que penser de cet ovni? Déjà, à la première écoute ça surprend un peu car ce n'est pas forcément une musique facile d’accès; puis une fois qu'on y est rentré on est pris par la puissance et le groove sauvage qui s'en dégage, par le chant rageur de Dallas et son univers impitoyable (NDLR. Rockin a été mis à l'amende suite à ce calembour miteux; avec nos excuses) . Le son est brut, voire cradingue (enregistré live en studio), les arrangements (les quoi?) sobres, les riffs directs, on l'a vu plus haut les références sont à chercher entre le blues, le heavy des seventies, mais aussi le hard des 80's, plus des touches funk ou pop; bref, un truc à peu prés inclassable mais en ce qui me concerne une des claques rocknrollesques de l'année.
(En tournée en France bientôt , dont à Cognac début Juillet)