Pas facile pour un nouveau groupe de se lancer dans
l'aventure et de se faire une place, il en faut de la passion, du travail, et
de la conviction, en tous cas cela mérite respect et attention. C'est ce que je
me suis dit en recevant cet EP 5 titres d'un quatuor toulousain au nom qui
sonne bien , "Bellegarde" ; la musique sonne bien aussi d'ailleurs,
du rock à guitares, en français, carrément énergique et bien joué- quelque part
entre Noir Desir et le power rock/pop british- et aux paroles
bien ciselées. Un EP qui s'écoute facilement et qu'on a envie de remettre, et
ça c'est bon signe !
Mais pour en savoir plus sur nos lascars le mieux est
de leur donner la parole :
- Bonjour Bellegarde, pouvez-vous vous présenter; quels sont les musiciens
qui composent le groupe ? Et quels ont été vos parcours musicaux avant
Bellegarde ?
Bonjour, Bellegarde est un groupe de chanson/rock chanté en français qui a vu le
jour fin 2012, composé de Mathieu (chant-guitare), Frédéric (basse-chœurs),
Franck (batterie-chœurs) et Pierre (guitare). Nos parcours sont variés,
différentes formations, du punk à la chanson, des festivals aux cafés concerts.
- suite de la question; qui écrit et compose, ou est-ce un travail
collectif ?
Les 2 mon général !
Mathieu compose et écrit dans un esprit folk, brut, guitare-voix. Quand
quelque chose se passe, que la chanson
est là, c’est un travail collectif d’arrangement qui s’engage.
- en 2 mots d'où vient ce nom, nous il nous a plu, il claque bien, et
l'arbre de la jaquette aussi.
De nulle part en particulier. Il n’est ni attaché à un élément concret, ni
à une histoire particulière. Nous cherchions avant tout une image, une idée qui
pouvait laisser partir l’imagination: un nom qui ferait sens pour nous, un truc
qui claque.
L’arbre est arrivé comme une suite logique. Frondeur et protecteur, fragile
et imposant, sans pour autant forcer l’imagination, juste la retenir.
- Vous jouez un rock nerveux qui semble influencé par Noir Desir ou
Bertignac mais aussi les groupes anglo saxons pop/rock à guitares, alors
justement quels sont les influences, qu'écoutez vous et où vous
situeriez-vous dans la scène Rock française actuelle ?
Noir Désir c'est ce qui revient le plus souvent. C'est extrêmement flatteur
- rassurant en terme de ligne éditoriale - mais c'est bizarrement très loin de
nos influences. Bellegarde s'est la rencontre entre un univers indie/punk très
marqué anglo saxons (Fugazi, Les Thugs…) et un univers plus traditionnel,
disons chanson (Dominique A…).
Dans le paysage actuel on se situerait comme un groupe de rock qui chante
en français, qui prend autant de plaisir sur un live de Skip the use que sur un
concert de Batlik ou de Volo.
- Vous "maltraitez" vos guitares. Avez-vous un matériel de
prédilection ou est-ce que pour vous peut importe la gratte ?
Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse !
Un bon crunch, des lampes bien chauffées, un basse/batterie bien rond et
présent, la voix qui fixe le cap, beaucoup d'envie - tout est là - et en avant
!
Bellegarde a sorti un 1er format démo pour se lancer 3 mois à peine après
sa création. Une résidence en début d'année et les concerts qui ont débuté fin
mars. Il s'agit de se construire et de se donner le temps de l'épaisseur. Un
nouvel enregistrement est dans l'air, sans doute sur un format court.
- Et est-ce difficile pour un groupe nouveau né de trouver des engagements,
d'enregistrer, comment ça se passe? le "marché" est difficile en ce
moment. Est ce difficile de faire du rock en France en 2013 ?
La donne a changé, c'est évident. On est sur du "buzz", du
"nombre de vues" sur des plateformes de vidéos et des
"like" sur des réseaux sociaux…Ce qui est dommageable c'est quand
cela s'érige comme une fin en soi ou pire, comme un crédit universel.
Il s'agit d'aller vite sans savoir où, d'être à la mode du moment: c'est un
peu du prêt à porter qui aurait oublié que tout le monde finit toujours par
retrouver son bon vieux jean Levi's ! Et en face il y a des professionnels peut
être plus rétifs à s'engager aux côtés de projets au format plus classique, qui
acceptent le temps, en marge de ces phénomènes media.
Alors "est-ce que c'est difficile": tout dépend où on place la
difficulté… ce qu'on en fait et si on s'y arrête.
- Vous avez choisi de vous exprimer en français, ce qui est un choix que
nous apprécions, mais pourquoi, beaucoup de groupes français préfèrent rocker
en anglais, pour mieux faire passer vos textes?
Envie d'être compris, déjà entre nous quatre et de partager nos titres
au-delà de la bande son. De plus, la question du choix de la langue ne s'est
pas posé: les chansons étaient déjà habillées comme ça et ça nous allait bien.
- Vous êtes de Toulouse. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur la scène
musicale de cette ville ? Elle était très active de la fin des années 70 aux
années 80, mais maintenant ?
Beaucoup d'associations, beaucoup de groupes de tous styles et de moins en
moins de lieux alternatifs et de cafés pouvant accueillir des musiques
amplifiées… rien de bien nouveau, non ?
- On sait que des grands noms sont issus de cette ville - Nougaro,
Paul Personne (avec Backstage et Bracos Band auparavant), Zebda, les Ablettes,
Art Mengo, les Rapetous -, mais est-ce que pour vous il y aurait d'autres
artistes qui auraient mérité d'être plus médiatisés, reconnus à un niveau
national?
Dans les années 90, sans doute Diabologum.
- Et bien merci, on vous souhaite
réussite, quelque chose à ajouter ?
Un grand merci à toi pour ton intérêt pour
Bellegarde et de nous offrir un espace d'expression.
NB- écouter et se procurer le
CD par ici: http://cd1d.com/fr/album/bellegarde
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