RIP RICHIE HAVENS (1941 - 2013)

 

"J'ai ouvert le festival de Woodstock alors qu'il était prévu que je passerais en cinquième position. Je me suis demandé ce que je faisais là. Non non, pas moi, pas en premier. J'ai cependant dû monter sur la scène, car il n'y avait personne d'autre pour passer en premier". 

Il aura fallu un embouteillage monstre et des  retards de stars pour que Richie Havens accède à la célébrité ! Nous avons tous en tête les images de Woodstock, où Richie Havens hurlait son "Freedom", le dos courbé sur sa guitare acoustique, filmé en contre plongé par les opérateurs. Un triomphe, des rappels, une foule en transe devant ce phénomène folk, qui a embrasé la pelouse de Woodstock en 1969. Richie Havens était de Brooklyn, il est de la génération des Beatniks, chante dans le Greenwich Village des protest-singer, enregistre un premier disque en 1965. Il se produit dans les grands festivals des années 60 (Newport, Monterey, Miami), se faisant une spécialité de reprendre les titres des autres, à la mode folk. Son plus gros succès discographique, il le doit aux Beatles, et au "Here's come the sun" repris en 1971. Partout où il passe, concerts, festivals, émissions de télé, Richie Havens déchaine les passions, par l'authenticité de ses interprétations, par son jeu de guitare qui fait parfois croire qu'ils sont plusieurs et une voix incroyable qui prend aux tripes, aux incantations sauvages comme plus "soul". 40 ans on the road, à prêcher la bonne parole folk, et une bonne vingtaine d'albums dont le dernier "Nobody left to crown" en 2008. Invité sur le dernier album du bluesman Bill Perry (décédé prématurément en 2007), il reprend un titre des Stones "No expectation". La chanson de Keith Richards est déjà bonne au départ, mais chantée par lui, c'est à pleurer !! On se souvient aussi de sa venue au festival de Cannes en 2008, invité par Sean Penn pour la cérémonie d'ouverture. A noter aussi son implication dans l'écologie, notamment par des actions auprès des enfants. 
Richie Havens avait 72 ans, il est mort chez lui, d'une crise cardiaque et est parti "knocker on Havens door". So long !

Phrase galvaudée s'il en est, mais qui s'applique pour une fois tellement bien : un grand chanteur populaire nous a quittés ! Et dans ces cas-là, point de longs discours, on le réécoute...    

 "Freedom" à Cannes 2008 (superbe !), suivi de  "no expectation" avec Bill Perry (immense !) :