Aujourd'hui je vous propose une petite virée en Suisse, ce qui nous permettra d'alimenter notre compte à la City Bank of Geneva et de découvrir le dernier album de notre ami le guitariste/chanteur Richard Koechli, tout frais récipiendaire du Swiss Blues Award 2013. Nous avions quitté Richard il y a 2 ans avec "Howlin' with the bad boys" (clic!) , un superbe album (d'ailleurs nominé à notre Deblocd'or 2011), hommage aux pionniers du blues. Ce nouvel opus, "Still Howlin'", a été capturé live sur les planches et se présente comme la continuité avec pas moins de 14 titres (1h20) , dont 6 tirés de "Howlin' with the bad boys" et 8 reprises de standards du blues (et du rock).
Richard y est en solo (avec ses guitares ses bottlenecks et son blues!) sur 2 titres, en trio sur 5 autres avec sa rythmique Michael Dolmetsch(basse, claviers)/ Fausto Medici (drums), et en sextet sur 7 autres ( les mêmes plus Dani Lauk, l'harmonica, Heini Heitz, guitare acoustique, Michael Haefliger, E-bass).
 |
| Richard et Heini Heitz |
Coté reprises nous aurons une belle version de "You got to move" de Fred McDowell (celui repris par les Stones sur Sticky fingers"), une longue interprétation du "After midnight" de JJ Cale, plus lente que celle de Clapton, "Key to the highway" de Big Bill Broonzy, "Before you accuse me" de Bo Diddley joué seul à la slide, "Freight train" de Elisabeth Cotten(1895-1987, repris auparavant entre autres par Sonny Terry, Joan Baez, Taj Mahal, cette chanteuse guitariste créa un style unique de toucher de cordes, le "Cotten picking"), "It hurts me too" de Tampa Red popularisé par un autre maitre de la slide, Elmore James, "Blues stay away from me" des Delmore Brothers (un duo country de l'Alabama des années 30 -40) , un titre qui balance bien, et "Mystery train" qu'on ne présente plus (de Junior Parker, enregsitré par Sam Phillips dans les studios Sun, repris par Elvis bien sur, mais aussi Paul Butterfield, Dylan ou les Doors, a true classic!) ici dans une reprise personnelle, tout en toucher, assez irrésistible, avec un harmo entêtant, d'ailleurs tout au long de l'album j'ai kiffé (ben quoi, on peut être chroniqueur blues et parler djeuns!) cet harmoniciste sobre, qui apporte ses lignes discrètes quand il faut (Dani Lauk).
Les 6 autres titres sont donc extraits de "Howlin' with the the bad boys", "easy road" et son ambiance laid back, "Won't you be my savior" plus ragtime, "in the spirit", superbe instrumental entre Elmore James et Ry Cooder, idéale BO d'un road trip au coucher de soleil sur la higway, le boogie "Leave your toys at home" dédié à John Lee Hooker, le folk countrysant "Blues police song" et pour finir 11 minutes de boogie et de bonheur avec "Howlin' with the the bad boy" et son final de folie avec un beau passage d'orgue, emballement final et hurlements de loups clins d'oeil à Howlin'Wolf !
Un bien bel album, avec plein de styles abordés, un choix judicieux de reprises, et qui baigne dans une atmosphère intimiste et chaleureuse, roots et sans chichis; amateurs de guitar-heroes bruyants passez votre chemin, avec Richard "Coeur de blues" c'est le feeling qui est de mise. Le genre de truc qui nous fait dire "Oui au blues pour tous!", et qu'aucune Putride Cageot ne se mette en travers de notre route!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire