L’autre jour (c’était je crois
le 1er avril… souvenez-vous en cliquant ici... ) on vous
disait qu’on recevait au blog des wagons de disques. On exagérait juste un
petit peu (j’t’avais dit Rockin’ que ça se verrait…) disons… quelques palettes…
par jour… C’est par ce
biais que nous est tombé dessus ce disque du groupe PAGANELLA, et je ne vous
cacherais pas qu’il tourne assez souvent en ce moment. Addictive cette petite
chose !
Les PAGANELLA sont un trio,
composé de Delphine Audevard, qui chante et tient la basse, de Sylvain
Sentenach à la guitare, et du nouveau venu Jonathan Lamarque à la batterie.
Pour cet album, Guillaume Delor-Aprile est venu participer aux chœurs.
Et en lisant les petites
lignes, on découvre que Denis Barthe, ex batteur de NOIR DESIR, réalise le
disque, une "caution rock" non négligeable, et plus crédible qu'une production Farmer ou Zazie...
PAGANELLA, originaire d’Agen, a
sorti un premier disque en 2008 J’AI PAS VU LA NUIT PASSER (j'aime bien ce titre). Dans la continuité,
ils sortent BINGO, avec 12 titres, format court, en trio pur et dur. Et c’est d’abord
cela qui fait plaisir, à la première écoute, ce son clair, chacun des trois
instruments prenant ses espaces, sans gimmick ni rajout inutile, une seconde
piste guitare de temps à autre. Mais on n’a pas affaire non plus à une
production « punk rock » ou « garage ». C'est un rock bien enrobé
de pop. Une pop à l'anglo-saxonne, pas celle acidulée et piquante de SUPERBUS (quoique parfois, dans les refrains la parenté
n’est pas loin, ou dans les oh oh (« Bingo ») et je n’ose citer LIO
époque POP MODEL, mais y’a de ça parfois aussi, voix féminine oblige ?). Les tempos ne trainent pas en route, le groupe déploie même parfois une énergie grunge (« L’envie de
disparaître » qui peut rappeler THE BREEDERS) sur des chansons courtes mais
fournies, et un bel effort est côté mélodique, ce côté pop, au sens où
les airs se retiennent. Le fait que PAGANELLA soit mené au micro par une chanteuse, accentue cette sensation de légèreté, une voix
qui n’est pas agressive, au service de textes par contre loin des champs de
fleurs et des petits oiseaux, et des considérations bubble-gum !
Les textes justement, j’aime
bien, il y a un ton, un style, avec une scansion travaillée, articulée, pas de syllabes qui débordent, des jeux sur
les sonorités des mots, qui claquent parfois, phrases rythmées comme ces
octosyllabes au début de « Le goût du fiasco » qui ouvre l’album
: Le danger venait des Bee Gees / Et des seins de Samantha Fox (sur un pattern
de batterie disco justement !). Ou des refrains comme Le gouvernement est
un mari jaloux / Le chef de l’Etat est une épouse trop possessive ! (« Intimités »).
Je ne vois pas trop où ça nous mène, mais j’aime bien ! Ou encore Pourquoi toujours vouloir partir /
alors qu’on est si bien / à ne rien faire / à l’ombre du frêne (« A l’ombre
du frêne »). Pourquoi un frêne en particulier ? Ché pas, mais une
fois de plus, ce choix incongru (mais qui en vaut un autre, je n'ai rien contre les frênes !), et cette image bucolique qu'il renvoie, ça me plait !
Ce qui est agréable dans la
formule trio, c’est de n’avoir parfois que la ligne de basse, bien ronde, avec
la batterie, sur les couplets (« Bingo »), et quand elle entre, la
guitare tranche, quelques riffs bien sentis (« Comme une éponge »).
Alors dans un disque tenant du Rock, désolé, mais j’attends toujours un peu de
chorus, et je regrette leur absence ! On aurait aimé parfois des
titres moins carrés, qu’on s’échappe, développe, à l’image de ce qui se passe
sur la fin, avec deux titres enchainés « Artisan du corps » et « Que
ce soit classe », le refrain du premier étant repris à la fin du second,
qui est un instrumental joyeusement noisy, aérien, une basse qui vrombit, des
lacérations de guitares, qui renvoie au temps fiévreux des délires soniques du
MC5, voire des envolées d’un Blackmore ou d’un Page sur « Whole lotta love »
ou « Dazed » (toutes proportions gardées, hein). Et qui se conclut
sur un sacré solo de guitare bien rock’n’roll comme on aime ! Ben j’aurais
bien aimé en avoir un ou deux autres comme ça, où on laisse les musiciens se
barrer un peu. Le rock de PAGANELLA puise dans les années 90 plus que 60 ou 70, pas de racines blues à l'horizon...
Vraiment une belle surprise, un
disque très agréable, de bonnes chansons, tout est bien fait, que dire de plus,
sinon : bravo !
Pour écouter autre chose, acheter les cd's... http://paganella.fr/site/paganella.htm
Et pour écouter le dernier clip "Le goût du fiasco" et les fameux seins de Samatha Fox ! http://www.youtube.com/watch?v=RF20iytWbuw
Pour écouter autre chose, acheter les cd's... http://paganella.fr/site/paganella.htm
Et pour écouter le dernier clip "Le goût du fiasco" et les fameux seins de Samatha Fox ! http://www.youtube.com/watch?v=RF20iytWbuw
Le clip White Stripien rouge et noir "Bingo".
"Comme une éponge" en live
salut
RépondreSupprimermerci pour cette chronique Luc! pour info et pour pour le plaisir de l'oeil et des oreilles, le nouveau clip de "Le goût du fiasco" est tout chaud et sort juste des tuyaux: http://www.youtube.com/watch?v=RF20iytWbuw
Enjoy
Merci pour cette info, j'intègre le lien à la chronique de suite !!
RépondreSupprimerVoilà pourquoi le Déblocnot est (presque) devenue indispensable car il n'y a pas grand monde d'autre pour nous faire découvrir des artistes comme PAGANELLA que perso je ne connaissais pas. Très bon groupe rafraichissant mais qui possède un réel talent. Quand à Delphine Audevard, dans la version live de "Comme une éponge" elle me rappelle par moments et par certaines des ses attitudes Chrissie Hynde quand elle était jeune (Aghrr, là je craque..)
RépondreSupprimerBravo à Luc B. et à toute l'équipe pour ce com.
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