Une nuit au poste
Ghosts in the machine
Nous
sommes en 2007 et le légendaire trio
anglais qu'est THE POLICE vient de se
reformer le temps d'une tournée à travers le monde pour quelques 150 dates.
Super !!!! M'étais-je alors écrié.
Ne
comptez quand même pas sur moi pour vous donner mon point de vue sur la
légitimité (ou non) de cette épisodique reformation après toutes ces années.
Tout juste vous avouerais-je que balancer des places à 150 Euros, même après
une telle attente (à peu près 25 ans !), très peu pour moi. Ce qui n'aura pas
empêché cette tournée d'être l'une des plus rentables financièrement (juste
après le Bigger
Bang Tour des Rolling Stones et la tournée Vertigo de U2)
de tous les temps. En termes d'affluence, les chiffres annoncés donnent aussi
le vertige (on a ainsi parlé de quelques 3 millions et demi de personnes).
Quoi
qu'il en soit, ce DVD a déjà ce mérite : Celui de permettre à ceux qui n'en
n'avaient pas les moyens, ou qui auront tout simplement refusé d'être pris pour
des vaches à lait, de pallier la frustration que celle de ne pas avoir pu
apprécier ce Trio d'exception lors de ce retour unique autant
qu'inespéré.
Je
dis inespéré car ce n'est pas un scoop que celui de dire que plusieurs
tentatives de reformation avaient été mises sur pied depuis la séparation du
groupe en 1983. Mais c'était sans compter sur l'ego et les méthodes si peu
démocratiques (quand il s'agit de musique en tout cas) de son charismatique leader
Sting. Les quelques 40 minutes de Bonus sont d'ailleurs là pour nous montrer
que si chacun a appris à mettre son poing dans sa poche après toutes ces
années, les relations entre Stuart Copeland
et Sting demeurent ce qu'elles ont finalement
toujours été : tendues et compliquées. Surtout pour le volcanique batteur.
Noooon
! J'ai dit que je ne parlerai pas des motivations d'une telle reformation (50
Millions par tête ça a dû aider quand même).
Je
sais aussi que Sting aura finalement accepté de réactiver la machine, à
condition que certains morceaux soient réarrangés (voir la partie Bonus).
Beaucoup le sont, et, croyez-le ou non, il y a peu à redire de ces quelques
relectures, excepter "Invisible Sun" qui perd beaucoup de sa
noirceur première.
Mais
n'allons pas chercher à ce concert plus de défauts qu'il n'en possède. THE POLICE ressuscité c'est (se fût) déjà
un miracle en soit.
Je
veux aussi et de suite souligner que le son comme les images du DVD sont en
tous points exceptionnelles (je n'ose d'ailleurs imaginer ce que doit être le
rendu en support Blue Ray). Qui plus est, le groupe joue merveilleusement bien
et peux être encore mieux qu'auparavant.
Le casting
Très
concentré mais visiblement heureux d'être là, Andy
Summers démontre une fois encore quel guitariste singulier il
est. Ce qui explique sans doute pourquoi j'ai le plus grand mal à définir, à
proprement parler, le style du petit homme à la guitare rouge. N'y aurait-il
pas du Robert Fripp là-dedans (j'en
appelle aux connaissances guitaristiques de Bruno) ? Une chose est sure, ça ne court
jamais vite sur le manche. En revanche, quelle originalité et quelle musicalité
il y a chez cet homme-là.
Stuart Copeland est sans conteste celui des 3
qui prend le plus de plaisir à rejouer le répertoire de THE
POLICE. Normal me direz-vous ! Ce groupe, c'est SON groupe.
Sacré
bon Di** !!! Dès l'entame de "Message in the Bottle", le message est on
ne peut plus clair, le batteur n'a définitivement rien perdu de ce feu sacré.
Car si le personnage demeure l'un des batteurs les plus respectés du circuit et
dont l'influence auprès de ses congénères n'a toujours pas faiblie d'un
millimètre après toutes ces années, ce n'est bien sûr pas pour rien. Quel jeu !
Quelle signature rythmique surtout ! Quel son (car il y a aussi un son
Copeland). Dès lors, on comprend encore mieux ce qui fait que Stuart Copeland est Stuart
Copeland. Ce type n'est assurément pas une légende de la
batterie par hasard.
Le cas Sting
Celui
qui, à 56 ans (nous sommes en 2007), continue d'en imposer auprès de la gente
féminine, demeure en premier lieu un Song Writer d'exception doublé d'un
musicien parmi les plus doué de sa génération. Il n'y a qu'a faire l'inventaire
de tout ce que le gars à pu écrire d'incontournable, que ce soit au sein de ce
groupe ou tout au long de sa carrière en solo. La liste de ses tubes donne tout
bonnement le tourni. Si l'on ajoute que vocalement, le chanteur/Bassiste n'a
rien perdu de son éclat d'antan...
Dites-moi
Monsieur Sumner ! Après de telles éloges à votre endroit, le fan que je suis
n'était-il pas en droit de vous en demander un peu plus du côté de votre
implication ? Le minimum syndical devrais-je dire...
En
même temps, qu'aviez-vous de plus à prouver que nous ne sachions déjà: Le
répertoire de ce groupe étant ce qu'il est, il n'était effectivement pas besoin
d'en faire plus que nécessaire pour obtenir les faveurs d'un public de toute
façon tout dévoué et conquis dès l'entame des hostilités.
Tout
de même, une aussi longue attente ne méritait-elle pas un poil plus que les
1h40 (environ) de Show réglementaire ? 15 minutes supplémentaires n'auraient
franchement pas été superflues. "Bring on the Night", "Tea in Sahara",
et surtout "Spirits
in the Material World" y avaient tout à fait leur place.
Un petit rappel et puis
s'en va
Je
vous rassure, Certifiable est tout de même
un excellent moment. Je le redis, ça joue admirablement bien (voyez et
écoutez juste des morceaux tels que "When the World is Running Down", "So Lonely"
ou encore "Roxanne"
dans des versions très rallongées) et la set list ne pioche en plus pas
forcément que dans les "classiques".
Pardon
d'insister, mais j'aurais quand même bien aimé que la garde à vue se prolonge
d'avantage. Le rappel ne sera d'ailleurs constitué que du seul "Next to You"
(3min 30sec au compteur).
En
comparaison, GENESIS,
lors de sa tournée d'adieu de la même année, proposait un set avec 1/2 heure de
jeu supplémentaire. Sans compter sur un packaging, lui aussi bien supérieur à
celui des Policemen. Tant en termes de qualité d'objet et de son visuel, que de
quantité.
(
*) 3 morceaux ont été filmés en multi-angles afin d'apprécier le jeu de Stuart
Copeland au plus près. Yeaah ! (pour une fois que l'on pense aux batteurs pour
ce type de produit).
PS: N'ayant trouvé aucuns extraits de ce DVD disponible sur le net, j'ai en revanche été surpris d'y trouver des extraits d'excellentes factures émanant pour beaucoup du Japon. En voici l'un des témoignages.
Merci pour la chronique c'est commandé ;o)
RépondreSupprimerJipes: Petite précision qui a son importance. Il existe en effet plusieurs versions du DVD, avec ou sans Bonus. Attention donc à bien le vérifier avant achat (surtout sur le net).
RépondreSupprimerMerci de ta confiance !
Le Chaméléon
Dis Vincent, tu me le prêteras ton DVD?
RépondreSupprimerNan ! Je prête plus mes affaires moi.
RépondreSupprimerEn revanche Sonia, quand l'occasion se présentera, je me ferai un plaisir de te l'offrir ce beau concert de The Police.
Alors, heureuse ?
Vincent.