Michael Landau reste un guitariste inconnu dans nos contrées. Pourtant
ce californien a une carrière qui débute dans les
années 80. A seize ans, il commence à jouer dans les clubs de L.A. Peu de temps après, il part en tournée sur la côte ouest avec Robben Ford et avec Jimmy Haslip, deux grands musiciens qu'il retrouvera plus tard en formant Renegade Creation, et Russel Ferrante. A dix-neuf ans, première tournée international avec Bob Scaggs.
Il manqua le
coche le jour où Steve Lukather lui souffla la place de
guitariste au sein de Toto. En revanche, plus tard, Steve le
recommanda en tant que musicien de studio. A seulement vingt ans (ou pas tout à fait), il débute donc une carrière de mercenaire. La pluri-discipline de
l'homme est appréciée, et les séances se
multiplient. Il part même accompagner en tournée des
artistes aussi divers que 10CC, Miles Davis, B.B. King, James Taylor, Rod Stewart, Joni Mitchell (1), Seal, Steve Perry, Richard Marx, ou Pink-Floyd. En 1989, il sort son premier lp solo ("Tales from a Bulge", disque instrumental de jazz-fusion avec une pléiade d'invités de luxe), puis est
associé au Kazima où officie Nathan East, David Garfield, Luis Conte et Steve
Lukather (plus quelques guest).
Au début
des années 90, il monte un groupe de Heavy-rock avec son frérot Teddy (et Calors Vaga aux drums et David Freeze vocals) à la basse, Burning
Water (4 CD). Puis, toujours avec le frérot, enchaîne avec Raging Honkies (un power trio rageur annoncé
comme le mariage entre Hendrix et Nirvana - 2 CD -) avec Abel Laboriel Jr. aux baguettes. Deux groupes fort
appréciés par la presse spécialisée (notamment les
mags de grattes), la côte ouest des USA et le Japon,
mais rien de suffisant pour générer un succès
mirobolant. De toute façon, Mike n'en a cure. L'homme n'a
jamais eu un plan de carrière quelconque.
En 1994, pour
l'ensemble de son travail, il est élu meilleur guitariste de
studio par les lecteurs de Guitar Player (Le magazine de guitare US - distribué même en france pour les anglophiles).
Mike Landau est
un orfèvre des sons de guitare. Tout y passe et on l'imagine
avec un attirail impressionnant de diverses pédales, amplis et
grattes de toutes sortes (sa villa est un cafarnaüm
de matos, une véritable caverne d'Ali Baba où sont entassés toutes sortes d'amplis et de grattes, vintage ou pas, customisés ou pas). Ses disques sont un régal pour les fondus de
six-cordes où des sons multiples s'entrechoquent, mélangeant
savamment différentes techniques et obédiences
musicales.
En 1999, avec le combo Stolen Fish, il se frotte au Rock alternatif avec deux opus à l'actif.
En 1999, avec le combo Stolen Fish, il se frotte au Rock alternatif avec deux opus à l'actif.
Avec « Organic
Instrumentals » (le cinquième sous son nom), Landau est à cent lieux de ce qui
a fait sa notoriété dans les 90's. Ici, point de
big-rock ou de guitares grasses et offensives. Mike fait plutôt
dans le dépouillement et une relative simplicité,
recherchant plus à restituer une atmosphère,
généralement éthérée et un peu
sombre que des instants d'explosion rock'n'roll ou blues-rock. Ainsi
on navigue souvent dans des eaux où se côtoient dans une
entente cordiale le jazz, le blues, le rock californien, et même
la surf-music parfois. Les amateurs de sensations fortes n'y
trouveront pas leur compte, tout comme ceux qui associent
instrumentaux et délires guitaristes. C'est très posé,
même si, de temps à autre, Mike fout un coup de pied
dans la fourmilière en faisant péter les watts sans
prévenir.
Pourtant, c'est
fort. Il y a une maîtrise rare et une subtilité dans les
bends, les glissando, les vibratos.
Le premier titre
est d'autant plus surprenant qu'il est basé sur des arpèges
glissés sur une acoustique dont la simplicité donne à
penser qu'il ne s'agit que d'une intro, or il n'en est rien, si ce
n'est le break qui, un fort court instant, laisse croire à la
venue de quelque chose de plus nerveux. La suite est, heureusement,
plus élaborée et bien moins léthargique, même
si l'on reste sur des rythmes assez lents, et une orchestration très
aérée. A noter, un superbe « Big Sur Howl »
feutré, embellit par la trompette de Walt Power.
Quelques titres,
à l'approche foncièrement jazz, avec accords et chorus
déstructurés, peuvent heurter les esgourdes de rockers
endurcis.
Andy Hess, (Black Crowes, John Scofield, Gov't Mule, Michael Lee Firkins), est venu se joindre à la partie sur trois pièces.
En dehors de son activité de mercenaire, Mike a toujours joué la musique qu'il voulait, sans se soucier le moins du monde de quelconques retombées pécuniaires. Cet album, qui n'a strictement rien de commercial, le prouve. Il n'a jamais eu de plan de carrière précis. Il a d'un côté le travail alimentaire en tant que mercenaire (qui peut être lucratif), et de l'autre la musique juste pour le plaisir ; sans prise de tête.
Andy Hess, (Black Crowes, John Scofield, Gov't Mule, Michael Lee Firkins), est venu se joindre à la partie sur trois pièces.
En dehors de son activité de mercenaire, Mike a toujours joué la musique qu'il voulait, sans se soucier le moins du monde de quelconques retombées pécuniaires. Cet album, qui n'a strictement rien de commercial, le prouve. Il n'a jamais eu de plan de carrière précis. Il a d'un côté le travail alimentaire en tant que mercenaire (qui peut être lucratif), et de l'autre la musique juste pour le plaisir ; sans prise de tête.
Entre Larry
Carlton, Jing Chi, Michael Lee Firkins (lorsqu'il met de côté
ses pulsions Heavy), Scott Henderson, Steve Howe, Ronnie Montrose
(albums « Open Fire » et « Territory »),
et le Joe Satriani éponyme. Parfois, l'ombre d'Hendrix plane
également en arrière-plan. Une influence majeure ; Mike dit avoir appris à jouer en écoutant "Axis : Bold As Love".
(1) Pour la petite histoire, Mike à travaillé sur trois de ses albums et partait en tournée avec elle. Avec le backing band, il prenait un malin plaisir à retravailler les arrangements afin de donner une tournure plus rock aux chansons, sans avertir évidemment Joni Mitchell. La réaction de la dame faisait alors marrer (en douce ?) toute la bande ; cependant, après en coulisse, c'était la grosse engueulade.
Bon, "I'm Buzzed " ne fait pas partie de ce disque (sur le 1er opus "Tales From the Bulge"), mais il fallait que je présente cette vidéo, rien que pour la prestation de Gary Novak qui allie swing et énergie avec une maestria étonnante.
- Delano - 5:03
- Sneaker Wave - 3:34
- Spider Time - 7:42
- The Big Black Bear - 5:50
- Karen Melody - 5:24
- Ghouls and the Goblins - 7:13
- Big Sur Howl - 6:16
- Wooly Mammoth - 7:41
- Smoke - 3:32
- The Family Tree - 3:08
(1) Pour la petite histoire, Mike à travaillé sur trois de ses albums et partait en tournée avec elle. Avec le backing band, il prenait un malin plaisir à retravailler les arrangements afin de donner une tournure plus rock aux chansons, sans avertir évidemment Joni Mitchell. La réaction de la dame faisait alors marrer (en douce ?) toute la bande ; cependant, après en coulisse, c'était la grosse engueulade.
Bon, "I'm Buzzed " ne fait pas partie de ce disque (sur le 1er opus "Tales From the Bulge"), mais il fallait que je présente cette vidéo, rien que pour la prestation de Gary Novak qui allie swing et énergie avec une maestria étonnante.
Article paru initialement dans le journal BCR (n° 30 de Septembre 2012)
belle découverte. merci Bruno.
RépondreSupprimerJe confirme. Moi qui ai un faible pour la musique instrumentale (dans tous les genres...)
RépondreSupprimerEt puis à léthargique, je substituerai lascif... Quel flamboiement de sonorités......