Premier album pour Albert Bashor, qui n'est pas pour autant un perdreau de l'année. En effet c'est un sideman et un musicien de studio de longue date qui a pas mal roulé sa bosse. Batteur et guitariste, il a joué entre autres pour Raful Neal, Lucky Peterson, Natt Adderley, Alex Taylor et fait partie de plusieurs groupes comme Root Boy Slim & the Sex Change Band, le duo "32-20" ou Dr Hector & the Groove Injectors, avec ces derniers il aura d'ailleurs le plaisir de servir de "backing band" à Bo Diddley. Mais observons un peu la jaquette de cet album qui va nous en dire long, au premier plan Albert et sa guitare dans un champ de coton et plus loin des gratte-ciel, soit le Mississippi et la ville, la tradition et le moderne, voila qui nous emmène du Delta blues au blues urbain de Chicago...
Une photo intérieure nous montre Albert sur la tombe de
Robert Johnson et les notes de pochette nous apprennent qu'il a fait avant cet
album un pèlerinage dans le Mississippi, sur les traces de Johnson et des autres
pionniers du blues, dont Honeyboy Edwards, un de ses mentors. Comme eux avant
lui, Albert vit "on the road" depuis des années, et ce premier album est comme
l'apothéose de ces années de travail au service du blues.
On y retrouve Albert aux guitares et au chant, et à l'orgue et au piano un
invité de marque en la personne de Bill
Payne de Little Feat et sur un titre un authentique "guitar-hero" des seventies,
le canadien Pat Travers. Les autres musiciens sont un sax (Ron Holloway) , un harmonica (Michael
Frank) (à ne pas confondre avec Frank Michael, notre crooner des maisons de
retraite), 2 autres guitaristes (Mike McConnell et Forrest Rodgers, aussi à la
mandoline) et la rythmique est composée de Larry Jacobs (basse) et Willie Hayes
( drums).
Albert est un bon
chanteur, à la voix marquée par la soul- parmi ses influences on note Al Green
et Marvin Gaye- et un fin guitariste et songwriter puisqu'il signe ou co-signe
les 14 compositions. Si le blues est bien sur le socle commun, il ne s'agit pas
pour autant d'un album uniquement de blues ou de blues rock puisqu'il va lorgner
aussi du coté du funk ("Poodle Ribs"), du blues lent au sax jazzy ("Cotton field of dreams") , de la soul
("So blue" au il partage le chant avec Shay Jones), de la pop au groove
californien ("One last time"), de la ballade country ("High on your love") , des
ambiance cool , laid back à la Ry Cooder
("Lucky man").
On ressortira toutefois le premier morceau "Jukin down on
Johnson street", jump blues swinguant inspiré de sa visite à Robert Johnson,
"Rockin red rooster", titre à la Elmore James, signé Bashor et enregistré
auparavant par Lonnie Brooks sur
son "Roadhouse rules" pour Alligator (1996), "Put me on on like you do" et
"Seeing eye dog blues" , 2 superbes blues accompagnés à l'harmo.
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