AEROSMITH - "Toys in the Attic" - (1975) par Vincent le Chaméléon

Toys 'R us

- Les enfaants ! Asseyez-vous s'il vous plait... Merci. Asseyez-vous et... Siiiilence dans le fond ! 'Vais pas le répéter encore 100 fois !!! Merci. J'ai aujourd'hui décidé de tester vos connaissances en matière de musique Rock en vous conviant à un petit jeu qui, je l'espère, ne vous laissera pas indifférent, ou du moins attisera votre soif de connaissances (on peut toujours espérer) en matière de musique virile...

- Ah la laaaa ! Comme vous êtes trop chelou M'sieur. Viril vous dites ? Moi pour moi le Rap de Boobi la Belette ça c'est viril comme vous dites. Ecoutes ça man, écoutes ce Beat ! Oumpf Tcha oumf oumf tcha ! Vas-y mon frère, écoute çaaa, hein ! Je suis issu d'une banlieue qui en a plein l'Q, anh ! Les keufs y zont emmené mon brother ! yo ! anh anh ! Yo! Je suis un keum qui...

- Kevin, Kevin, Kevin... Keviiin ! Keviiiiiiiin !!!! Ca va Kevin j'ai compris. Bon ben justement tiens, ça tombe super bien. Il arrive que deux univers musicaux, en apparence très opposés, parviennent parfois à cohabiter. Et justement, dans le test que je m'apprêtais a vous soumettre à l'instant, l'un d'entre eux devrait peux être vous dire quelque chose. Ecoutez donc.

(Avant même que le chant de Steven Tyler ne commence.)

- Sans déconner M' sieur ch' connais, c'trop d'la baaaalle ! Ch'kiffe grave ch'te jure. (Comment c'est déjà ! C'est mon frangin qui m' l'a fait écouter l'aut' jour, zivaaa !). 'Tain j' l'ai M' sieur, sans déconner c'est les Run machin truc. 'tain ch'ai plus mer...

- Ok Farid, t'es pas loin, y a du vrai, mais c'est pas ça. Enfin pas exactement. Bon ben je vais tout vous expliquer. Il est vrai que ce morceau du groupe AEROSMITH (puisqu'il s'agit d'abord et surtout de lui) a connu une seconde jeunesse bien des années après sa création. Le riff  du guitariste Joe Perry sur "Walk this Way" a en effet été utilisé par les Rappeurs de Run DMC sur l'un de leurs morceaux au milieu des années 80. Car si ce titre date bien de 1975, il faut bien reconnaître aussi que ce remix aura clairement "reboosté" un groupe alors en pleine déconfiture, et qui (heureux zazard) cherchait à la même époque à reconstruire son mythe, après des années de dissensions internes le nez plongé dans la farine.

-  Aéro qui vous dites ? D' la farine et d' la confiture ? Z'ont virés à la pâtisserie tes Rockers M' sieur... Ah ah ah

- AEROSMITH bande de buses ! Mm, pardon. Et puis Mathéo arrête maintenant parce qu'on va pas s'en sortir sinon.

- Sérieux j'ai rien dis M' sieur, c'est Kevin qui m'a dit...

- Stop !!!  Le mieux les p' tits gars, c'est que je vous en parle de ce petit bijou d'album. Que ça vous plaise ou non d'ailleurs.

- Et M' sieur, c'est quoi un album ?

('taiiin !! C'est pas vrai ! Le font exprès ou quoi ?)

Aerosmith 1975

Toys in the Attic est paru en 1975. Il est aussi le troisième album que les jeunes Bostoniens d' AEROSMITH publient. Et en un mot comme en cent, les 5 américains viennent de jeter à la face du monde un album qui restera dans les annales du Rock…

- Keviiiiin !... Encore une de ce genre et c'est dehors !!

…En quelques 37 minutes, Steven, Joey, Tom, Brad et Joe viennent d'inscrire, sans se l'imaginer encore, le nom de leur groupe parmi les plus influents du monde du Rock.

Certes, avec leurs deux premiers essais, la formation avait déjà montré avec quel bois elle se chauffait. Cette musique tout droit venu du Blues et flirtant avec le Hard Rock de l'époque. Lui-même ayant pris ses racines au même endroit, le Blues toujours.

Toys in the Attic est en tout cas le premier album du groupe qui lui permettra vraiment d'accéder à une notoriété à très grande échelle.

Ouvrons le coffret à bijoux

Le disque s'ouvre telle une locomotive lancée à tout vapeur. Conduite par un riff de guitare dont on ne se défait plus après une seule écoute, le refrain lui, résonne en nous tels les hurlements d'un train fou : "Toyyys ! Toyyys ! Toyyys ! In the Attic, Toyyys ! Toyyys ! Toyyys ! in the Attic". Plus simple, plus efficace, plus radical que ça... Je crois qu'il n'y a pas.

les deux morceaux qui suivent laisse redescendre un peu la pression comme pour mieux nous préparer à la suite de l'album. "Uncle Salty" et "Adam's Apple", si ils sont clairement encrés au plus profond des racines du Blues sont tous deux 2 excellents morceaux à ne surtout pas négliger face aux morceaux de choix qui vont se succéder un peu plus loin. Ces deux compositions permettent aussi de vérifier à quel niveau le groupe se situe désormais... Tant dans ses talents d'écriture que dans l'état d'esprit qui semble régner au sein du groupe : Les américains sont dans une osmose parfaite. Evidemment ce qui vient juste après, fait depuis longtemps maintenant figure de "Classic". Et pour cause...

Outre ce groove imparable qui le caractérise aussitôt (ah ! l'importance de la batterie... Et de son batteur,) et ce riff de guitare reconnaissable entre mille, "Walk this Way" aura également marqué les esprits grâce à la façon qu'aura eu Steven Tyler de débiter ses paroles à une cadence des plus soutenue (ce qu'on appelle aujourd'hui un flo en langage Rap). Tyler étant ancien batteur, la maîtrise qu'il possède pour insuffler à son chant cette manière quasi rythmique explique sans doute cela. Quoi qu'il en soit, AEROSMITH ne composera plus jamais sa set list sans y inclure ce titre à chaque fois. Normal ! Imaginez un seul instant AC/DC ne pas jouer "Highway to Hell", Deep Purple "Smoke on the Water", Iron Maiden "The Number of the Beast", les Rolling Stones "Satisfaction", Michael Jackson (de son vivant évidemment) "Thriller", etc...

"Big Ten Inch Record" revient à nouveau aux sources du Blues, ou du Ryhtm' n' Blues plus exactement. Cette petite parenthèse d'à peine plus de 2 minutes n'est autre qu'une reprise écrite en son temps par un certain F. Weismantel (prrr connais pas !). 
Pour l'occasion, L'Aéro sort le piano et les cuivres de circonstance pour un plaisir, certes un poil court, mais totalement rafraichissant.

Déboule ensuite un autre morceau "phare" du répertoire d'AEROSMITH. "Sweet Emotion" est un titre co-écrit par le bassiste Tom Hamilton avec Steven Tyler. Il n'est ainsi pas étonnant d'y découvrir en guise d'introduction du titre, la basse ondulante du géant Hamilton. La guitare de Joe Perry ne tardant pas à la rejoindre en s'amusant à grands coups de Talk Box. Il en résulte une presque seconde signature à ce génialissime morceau. Tyler quant à lui apporte, grâce à l'élasticité de sa voix, ce truc à la fois Rock et irrésistiblement Sexy. Difficilement descriptible, il est à se demander de quelle façon ou de quelle manière cette pièce Maîtresse a vu le jour ? Toujours est-il qu'elle n'est (elle aussi) jamais écartée d'aucun concert du groupe.

Quand arrive le tour de "No More No More", je me dis que voilà un morceau qui porte bien mal son titre tant à son écoute je n'ai qu'une envie... Y retourner de suite. Ce morceau respire tout bonnement la vitalité et l'entrain. La vraie question le concernant serait plutôt : mais comment un truc aussi accrocheur n'est-il jamais devenu un "Hit" au même titre qu'un "Walk this Way" ? Et ce chorus final de Joe Perry (que l'on voudrait sans fin) totalement allumé et débridé (le chorus ou le guitariste ?)... Voilà un titre que l'Aéro serait bien avisé de ressortir de ses tiroirs aux vues de la tournée (2013) qui s'annonce.

En 7 morceaux, on aura remarqué qu'AEROSMITH s'était déjà maintes fois joué de nous en cabotinant sur tous les fronts. On aurait pu croire à cet instant que le groupe ne ratisserait pas d'avantage sur les terrains fertiles du Rock. Mais le gang de Boston a décidément plus d'un atout dans sa besace, et ses atouts... Il les jouera jusqu'au dernier.

C'est ainsi que déboule en guise de 8ème round, un "Round and Round" des plus écrasant. Après le Blues à la sauce Hard, c'est maintenant à un pur morceau de Heavy que les Flying Dupont nous convient cette fois ci. Leur "Kashmir" à eux ? Pas exactement, mais y a un peu de ça quand même me semble-t-il.

Bien sûr la fête ne serait pas complète si le groupe ne nous offrait pas, en guise de final en apothéose, une ballade de haute voltige. D'abord, je veux faire remarquer que "You See Me Crying" n'a certainement rien à envier au déjà magistral "Dream On" qui figurait sur l'album précédent.

Jack Douglas, le grand manitou des manettes, a d'ailleurs sortie pour cette occasion, l'artillerie lourde: Le grand piano, puis tant qu'à faire, le grand, très grand orchestre avec violons et tout l' toutim.

Ah sacré nom de Di** d'putain d'bordel de mer** (tiens ! voilà que ça m' reprends !) !!!! Ce morceau me transporte à chaque fois. Ça monte, ça descend... Ça remonte... Et ça redescend. Cette ballade aux multiples nuances n'est surtout jamais niaiseuse, et elle est à prendre pour ce qu'elle est : l'une des plus belles jamais écrite par le groupe. Et Dieu sait que dans ce domaine également, AEROSMITH a aussi prouvé à plusieurs reprises qu'il pouvait être aussi doué que les allemands de chez Scorpions.

Retour à la réalité

- Voilà les minots ! Au moins j'aurais essayé. Si ça vous chante, le brulot est toujours en vente un peu partout. Je l'ai même trouvé dans un bac de vente d'occasion récemment (ah quand je pense à celui qui... Pauvr' homme !). Sinon évidemment vous avez toujours le choix de retourner dès maintenant à votre programmation annihilante (bêêêêêê si !) que Haine RJ, Faune Rad(i)dio vous refourguent quotidiennement à grands coups de R' n' B*tes, de Déca-Dance et autres fadaises de la nouvelle chanson (?) française.

Driiiiiiiiiiiiiiing !!!

- Euh ! Ch' crois qu' c'est l'heure M' sieur.

- Ca va j'ai compris. J' vous laisse à vos jouets et moi je retourne aux miens………….Rompez !!!!!!!

Vidéos

Clip 1 : No More No More puis Clip 2 : Run DMC et Aerosmith (remix de "Walk this Way")