Voici
LE roman fédérateur de l’année. Celui qui plait à tout le monde, qu’on peut offrir aussi facilement à sa
grand-mère qu’à une bonne copine, pas prise de tête et qui passe tout seul même
après une journée de boulot intense, petit donc facile à emporter sur la plage
l’été dernier ou dans le métro. Bien sûr il y a l’histoire aussi, qui parle à
tout le monde. Qui n’a jamais prononcé la phrase qui commence ainsi « si
je gagnais au loto » ? Le principe du roman c’est justement
celui-ci : de quoi a-t-on vraiment envie après avoir remporté le gros lot ?
Mais de façon plus générale, quelles sont nos envies, nos besoins ? L’argent
ne pourrit-il pas tout et tout le monde ?
Ce
sont les questions que se pose rapidement l’héroïne de ce roman. Une héroïne
qui justement n’a rien d’une « vraie » héroïne : ni l’âge, ni le
physique, ni la condition sociale, ni la situation familiale, pas même le cadre
de vie. A peine plus glamour que la concierge de L’ELEGANCE DU HERISSON,
Jocelyne, 47 ans et des rondeurs bien installées, est mercière à Arras. Mariée
à Jocelyn, ouvrier, elle a fait le deuil d’un enfant, de ses ambitions et de
ses rêves. Malgré tout Jocelyne aime sa vie tranquille, son mari qu’elle a épousé
plus souvent pour le pire que pour le meilleur, ses enfants qui sont loin
désormais. Elle aime aussi son blog, dans lequel elle donne des conseils de
couture, et ses amies, les jumelles qui tiennent le salon de coiffure d’à côté.
Ce
sont justement ces jumelles fantasques qui la poussent à valider une grille de
loto, grille qui se révèlera bien évidement gagnante. Sauf que contrairement à
ce que feraient la plupart des gens, Jocelyne ne se précipite pas pour s’offrir
une belle maison, un voyage autour du monde ou une nouvelle garde-robe. Elle
garde bien précisément son chèque de 18 millions et des brouettes (enfin des
grosses brouettes, plus de 500 000 € tout de même, mais à ce niveau-là, on
n’est plus à 500 000 € près), le cache au fond d’une armoire, et attend. Quoi ?
De savoir ce qu’elle pourra vraiment faire de son argent, en listant ses
besoins et ses envies. De savoir aussi si cet argent qui lui fait surtout peur
va pouvoir la rendre plus heureuse, elle et ses proches. De savoir si l’argent
ne pourrit pas tout et s’il fait vraiment le bonheur. Elle attend en silence,
sans rien dire à personne, ni à son mari, ni à ses copines. Elle attend jusqu’à
ce la vie qui n’est pas toujours gentille même avec ceux qui le mériteraient
décide à sa place et lui joue un sale tour de plus.
Avec
ses petits bonheurs tout simples, Jocelyne est sacrément attachante. On l’aime
bien, cette femme qui pense aux autres, même si les autres ne pensent pas
toujours à elle et qui a su, non seulement se contenter du peu qu’elle a, mais
y trouver du bon. Avec sa philosophie toute bête, sa capacité à chercher le
bonheur là où il se trouve, son esprit terre à terre mais pas mesquin pour deux
sous, elle nous balance quelques vérités sur la vie, le bonheur, le couple.
Elle est juste humaine, et c’est cela qui la rend touchante et qui fait le
charme de ce livre. C’est tendre, mignon et émouvant, et plutôt rare pour ce
type de roman, la fin parvient à nous surprendre. Et puis en ces temps morose
une jolie petite histoire comme celle-ci a le mérite de nous faire voir la vie
du bon côté.
Malgré
tout, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il y manque quelque chose ou au
contraire, qu’il y a quelque chose en trop. Un peu trop de clichés, de bons
sentiments, de jolies formules toutes faites dans l’écriture. Pas assez de
réalisme, de recul, de naturel. On le
lit en deux heures et on y prend du plaisir, mais le plaisir d’une pâtisserie
juste un peu trop sucrée.
Grégoire
Delacourt connait sur le bout des doigts ses partitions de parfait marketer :
pas étonnant de la part d’un homme qui a passé 30 ans dans la publicité
Attention, à ne pas le confondre pour autant avec Beigbeder. Tout le contraire
du cynique parisien, il paraît même qu’il se définit lui-même comme un « plouc
de province ». L’image colle (un peu trop) bien à celle qu’il semble
vouloir donner à travers son second roman. Il a écrit ici un livre pour les femmes au point
que certaines se demandent comment un homme peut si bien se mettre dans la tête
d’une femme. Je dirais plutôt qu’à trop chercher à plaire à ses lectrices, il force
le trait et évite de peu le piège de la caricature. Dommage !
La
liste de mes envies (2012), Jean-Claude Lattès, 186 pages
On regarde un extrait de l'émission La Grande Librairie :
Si je gagne au loto (Encore faudrait-il que je joue), je rachète le Déblocnot! :-)
RépondreSupprimerben moi je nous paye carrément une chaine de télé : "Chanel Deblocnot" , y'aurait des émissions littéraires animées par Elodie et Foxy , tout plein de concert en direct de ceux qu'on chronique dans le Deblocnot, des cours de guitare par Bruno , des nanars la nuit présentés par Big Bad Pete, Luc animerait une quotidienne consacrée à Deep Purple et Kubrick , VIncent et Philou auraient une émission de hard et moi la mienne de blues pendant que Pat recevrait ses chanteurs français, sans oublier bien sur Claude et son émission de classique où il recevrait tous les jours Hillary Hahn...et Sonia présenterait la météo....hop je joue!!!
Supprimerça c'est une sacrée idée m'sieur Rockin! En plus si vous me confiez la météo, j'peux vous dire qui f'ra toujours beau sur la chaine du deblocnot!!
SupprimerAlors Rockin, tu as gagné ou pas ? C'est pour savoir si Foxy et moi on doit aller chez le coiffeur avant notre premier passage télé (c'est ça les filles !)
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