Connaissez-vous
un auteur de bandes dessinées qui ait crée un chien qui lit Kant et tous les
grands philosophes dans le texte, qui aime la musique classique, les débats
télévisés ainsi que le ciné-club, avec des diffusions d’obscures films allemands
des années 20 ? Connaissez-vous un auteur de bandes dessinées qui a décrit
l’enfance dans une institution catholique des années 60 ? Et surtout
connaissez-vous un auteur de bandes dessinées qui ait crée un couple sorti tout
droit de la France profonde, pour ne pas dire de la région de "beaufland"
? Et bien cet auteur c’est Christian Binet. Né en 1947, ce dessinateur, peintre à ses heures perdues, publie très tôt
(14 ans) sont premier dessin de presse.
Après
diverses collaborations dans de nombreux magazines et journaux, c’est en 1974 que Binet publie ses premières
bandes dessinées, sous forme d’histoires brèves, dans le journal Mormoil, qui malheureusement ne
publiera que sept numéros (Et je ne céderai pas les miens ! qu’on se le dise !
N.D.A).
A
cette époque, Christian Binet trainait une image un peu baba-cool, cheveux mi-longs,
et barbe fournie Ce qui ne l’empêchera pas de créer un premier personnage :
"Poupon la Peste", un
nourrisson qui fera chuter la natalité dans certains pays et augmenter la vente
de préservatifs ! Le Poupon en question martyrisait un deuxième personnage pour
lequel j’ai beaucoup de tendresse : "Kador".
Christian Binet commencera à être plus connu quand ses dessins paraitront en 1977 dans les pages de Fluide Glacial, le journal créé par Gotlib et Jacques Diament en 1976.
UN CHIEN NOMMÉ KADOR
Kador, chien bâtard défenseur de la nature, à la
culture et à l’intelligence exceptionnelles, qui ferait passer le Q.I de
Bernard-Henri Levy à celui d’une huitre, commence à évoluer dans les pages de Fluide Glacial avec sous le bras son
livre de "La
Critique de la Raison Pure" de Kant. Grand amateur de musique classique, de chant sacré et
d’opéra, au grand dam de Robert Bidochon
qui dans sa discothèque n’a pour seul et unique disque un album d'Yvette Horner,
Kador entrainera de multiple conflits avec
son maitre au fil des albums.
Ajoutons
des problèmes de nourriture et de gamelle avec Raymonde
Bidochon qui concocte d’infâmes pâtées à
l’aide d’un livre de cuisine de Paul Bocuse. Kador
qui essaiera de reprendre ses études en voulant aller à la Fac, alors que Robert qui s’est misérablement planté au
certificat d’études le verra d’un autre œil, en lui sortant des discours
réactionnaire, lui dira de se méfier du calcul, et pour finir lui donnera sont porte-plume
en demandant de le venger de son échec scolaire. Raymonde
sera jalouse des frites grasses du "restau U" et lui dira de bien
choisir ses amis et surtout ne pas fréquenter les "Zippies" qui lui
donneraient des puces.
Les BIDOCHONS… la FRANCE PROFONDE
Robert et Raymonde Bidochon, des figures
incontournables du patrimoine de la bande dessinée ! Couple de Français (Très)
moyen jusque dans leur moyenne d’âge intangible, en gros la cinquantaine, sont
un peu le miroir de notre société à la fois acide et tendre. En 20 albums et 30
années d’existence, ils se sont heurtés à la société de consommation, et à tout
ce que la vie peut nous apporter comme tracas quotidiens : En voyage
organisé, à l’hôpital, en H.L.M, avec l’administration, en automobile et
jusqu’à internet.
Les
deux anti-héros de l’histoire sont de véritable baromètre de notre époque.
Robert : Bedonnant, bête, lâche, vulgaire, grossier, béret
sur la tête, bretelles, le beauf dans toute sa splendeur...
Raymonde : Plus intelligente que Robert,
mais on a l’impression qu’elle a gâché sa vie auprès de lui qu’elle traite de
"Mou sexuelle". Elle croit la plupart des choses qu’elle lit ou
qu’elle entend. Très naïve, elle pense que presque tout ce que lui dit Robert est
parole d’évangile même si ce dernier a "tout faux" sur toute la ligne
!
Le
succès des Bidochon a été tel que les
personnages ont pris vie au théâtre en 1989
et devant le grand écran en 1996, un
groupe de rock a pris le nom de Bidochon en faisant des pastiches de grand
groupe comme les Beatles (Les Beadochons), les Rolling Stones (Rolling
Bidochons), les Sex Pistols (Sex Bidochons) ou Téléphone (Bidophones).
A
chaque fin d’album, Binet a pour habitude de faire des dédicaces : "Cet album est
dédicacé à…" Ou "Cette album n’est pas dédicacé à…"
et Pour finir par : "D’une façon général cet album est dédicacé à … avec qui
mes rapports furent aussi divers qu’enrichissant".
Je
conclurai donc par : "Cette chronique est dédicacée à tous les
chroniqueurs et lecteurs du Déblocnot" (…Fayot !)
"Cette
chronique n’est pas dédicacée à tous ceux qui ne lisent pas le Déblocnot (Je ne
vais pas me faire que des potes !)"
D’une
façon général cette chronique est dédicacée à tous ceux avec qui mes rapports
furent aussi divers qu’enrichissant.
Une
interview de Christian Binet, Gags et dessins à l'appui…
Et mon Pin's à l'éffigie de Kador... Tu le veux ? Tu le veux Pat ? Hein que tu le voudrais bien ? Et ben tu l'auras pô ! Jamais tu m'entends... JAMAIS !!! Na !
RépondreSupprimerCruauté hein ?! Cruauté.
V.
J'apprécie l'auteur des Bidochons, ses livres devraient être remboursés par la sécurité sociale ! Dès que j'en ouvre un, je suis prise de fou rire presque impossible à arrêter, l'album n°21 n'a pas failli, aussi bon que les précédents, et quand je dis bon, je veux dire GENIAL, le dessin est sûr et beau, oui beau dans sa simplicité, le mental des personnages est tout entier dans le trait de crayon nous le dessinant, depuis l'invitée des Bidochon, la typesse a coupe de cheveux à la mode, la tête qui va avec, ces albums sont à lire en plusieurs fois, d'abord on a faim de connaitre l'histoire de A à Z, mais l'oeil s'arrête déjà sur les détails des dessins, à la fin l'oeil n'en peut plus et supplie qu'on recommence depuis le début, le fou rire de première lecture, se continue avec la deuxième lecture, puis la troisième, je vous dis, ces albums nous gardent en bonne santé, Christian Binet semble être un pince sans rire, bourré d'humour, d'intelligence, je ..l'adore mais il ne faut pas le lui dire, ça le gênerait autant que moi du reste, mais je ne peux pas m'empêcher de l'admirer. Mon fils vient de m'offrir l'album numéro 21 il a choisi le moment où j'étais en pleine bronchite "aphteuse", celle qui lamine un bon coup et met sur le flanc, et dès que j'ai ouvert l'album j'ai hurlé de rire, mon dieu comme c'est bon de rire !! Binet nous séduit par son humour, son oeil au laser, rien ne lui échappe des détails de la vie de notre société, de chacun d'entre nous, et puis en plus de l'humour, il a de la tendresse. En résumé c'est un auteur de valeur et délicieux !
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