Tiens,
demain c'est la Toussaint, et ce soir Halloween. Ben alors j'ai pensé
qu'un p'tit Black Sabbath serait p'être approprié ;
plutôt qu'une chronique sur Miki Minaj. Quoique... en y
réfléchissant bien, quitte à choisir ce qui
pourrait le plus inspirer le folklore morbide, des photos de la
« Barbie Bitch » (non, je n'insulte personne,
ce sont ses propres mots... oui, elle parle aussi) seraient bien plus
terrifiantes que le Sab' ; toutes périodes confondues (même
les bruitages de « Born Again » digne d'un film
d'horreur trash de série B ne feraient guère le poids).
En 1986, Tony Iommi, le roi du riff sombre et lourd, l'artisan du Triton (a), en a marre de Black Sabbath, et veut passer à autre chose. Après une absence discographique de quatre ans (le précédent disque, « Born Again » réalisé avec Ian Gillan,date 1982), Tony veut passer à autre chose. Pour cela, il forme un groupe neuf, sans Geezer Butler, sans Bill Ward, Vinnie Appice, Ronnie James Dio, Ian Gillan, encore moins Ozzy. Non, rien que du matos neuf. Iommi embauche alors la section rythmique de sa future ex-compagne, la jolie Lita Ford (ex-Runaway). C'est donc Dave « the Beast » Spitz à la basse (futur White Lion, Impelliteri, Great White), et Eric Singer à la batterie (futur Badlands, Alice Cooper, The Cult, Brian May, Gilby Clarke, Gary Moore, Kuni, Kiss, Avantasia, Michael Schenker). Plus Geoff Nichols aux claviers que l'on retrouvait déjà sur « Heaven & Hell ».
Mais la surprise vient du chanteur. En effet, Tony a arrêté son choix sur Glenn Hughes (ex-Trapeze, Deep-Purple et Hughes & Thrall). Choix un peu étonnant dans le sens où, bien que Glenn soit un chanteur éclectique, ayant tâté du Heavy-rock, du Funk-rock plombé, du Blues-rock, du Hard-FM, d'un Rock ouvragé et raffiné, et même de la Blue-eyed Soul, il n'avait jusqu'alors, jamais approché une terre de riffs aussi lourds et ténébreux, et un univers aussi sombre. A noter que Glenn ne joue pas ici une seule note de basse.
Initialement conçu pour être le back band de la carrière (ou de la parenthèse) solo de Iommi, le groupe sera tout de même rebaptisé..... Black Sabbath. En fait, il y a une polémique autour de cet album ; selon une hypothèse, il s'agissait bel et bien d'un album solo du métallurgiste de Birmingham (ce que semble corroborer les photos de la pochette originale), mais que la maison de disques avait fait pression pour apposer le nom du célèbre quatuor. D'où, probablement, la curieuse et idiote appellation, « Black Sabbath featuring Tony Iommi ».
En
tout cas, la marque du Sab' reste incontestablement indélébile.
Tony restant fidèle à sa marque de fabrique : des riffs
pesants, puissants, graves, distordus, l'utilisation des
power-chords, un son épais (a real wall of sound), des soli
incisifs (a), le tout joué sur son éternelle Gibson SG
Standard pour gaucher (la fameuse « Jaydee »,
également surnommée « Old Boy »(b)).
de G à D : Spitz, Hughes, Iommi, Singer et Nichol |
Cependant il s'agit d'un Sabbath mutant. La voix Rock et gorgée de Soul de Hughes tranche et apporte une nouvelle dimension, en incorporant un certain lyrisme, épique et gothique à la fois, et une mélancolie ombrageuse. Une lumière dans ce paysage obombré. Avec des claviers discrets, dont la présence est principalement justifiée pour épaissir le son.
Après
un « In for the Kill » qui déboule telle une
charge de chevaliers lourdement parés d'harnois blancs, lances
en avant, écus en protection, et leurs destriers flanqués
de leur barde, « No Stranger to Love » tranche
radicalement avec une atmosphère à la fois éthérée
et pesante telle qu'elle peut l'être avant un orage d'été
; des riffs étirés (où l'on sent bien les cordes
light et détendues de « Old Boy »,
l'accordage en Do qui fit école), des claviers (gothiques ?)
qui plantent le décor, et un Hughes impérial. Entre
slow-Metal-blues-gothique, progressif-stoner, Hard-blues-Heavy.
«
Seventh Star » et « In Memory... » sont plus ou
moins dans une veine identique, tandis que « Heart like a Wheel
» enfonce le clou avec un Hard-blues binaire, primaire,
typique, si ce n'est que les accords du prêtre noir gardent une
consonance sulfureuse. «
Turn to Stone » est dans la continuité du titre
d'ouverture - avec une particulièrement batterie déchaînée. « Danger
Zone » et « Angry Heart » sont des purs
Classic-Rock. Les
soli de Iommi, boostés par une épaisse wah-wah, sont à
la fois possédés et empreints d'un lyrisme sulfureux.
Mention spéciale à Eric Singer, qui, de par son jeu et sa maîtrise adéquate, se révèle être un socle indestructible soutenant cette cathédrale sombre de « Métal-lourd et bluesy en fusion ».
Le chanteur Jeff Fenholt (Joshua, Driver, Geezer Butler Band, Graig Golby) a participé aux premières démos. Cependant, la musique qu'il interprétait n'étant pas en accord avec sa foi, il quitta le groupe (Joshua était un groupe de Rock/Heavy-Metal chrétien). Il aurait participé à l'ébauche de quelques compositions, toutefois il n'est pas mentionné dans les crédits de l'album.
Bien que pas toujours totalement apprécié (jamais renié pour autant) par les aficionados du Sab', cet album est parfois considéré par d'autres, comme l'une des réalisations les plus réussies de Tony Iommi. Assez court avec 35 minutes (avec peu ou sans pause entre les titres), mais intense et jamais lassant.
Quelque peu iconoclaste parmi la discographie du groupe de Birmingham, ce « Seventh Star » n'en demeure pas moins l'un de leurs meilleurs disques, si ce n'est le meilleur (avis totalement subjectif et certainement sujet à débat).
Hughes & Iommi (2004 ?) |
Deux albums en découlèrent, cette fois-ci sous la seule appellation « Iommi » : « The 1996 Dep Sessions » et « Fused ». Deux ouvrages bien plus brutaux que « Seventh Star », qui semblent parfois vouloir concurrencer les jeunes loups de la scène Heavy-Metal d'alors, sur leur propre terrain. Histoire de remettre les pendules à l'heure : « le seul maître du gros lourd, pesant et destructeur, c'est moi : Tony Iommi».
Le premier, comme son nom de baptême l'indique,
correspond à des sessions de 1996, mais n'est édité
qu'en 2004 (avec certaines pistes de batterie réenregistrées .
Les quatre premières pièces sont de premier choix avec un
« Gone » menaçant, un « Don't
You Tell Me » qui donne irrésistiblement envie de
monter le chant et d'entamer le refrain avec Glenn (« Don't
! You ! Tell Me! You don't know ! Don't...yyyaaahh» hé !
Ho! On se calme !), et les deux ballades Heavy, « From
Another World » et « Don't Drag the River »
(cette dernière plus dans le style Hughes). La suite est plus
commune.
« Fused »
est nettement plus Metôl. Bien stoner parfois même. Plus
« Sabbathien ». Encore une fois, Hughes fait un
travail remarquable, n'hésitant à explorer des
registres qu'il n'avait vraiment abordés jusqu'alors, prenant
même des intonations à la croisée d'Alice Cooper
et de Ronnie James Dio. Une production énorme, et une
dynamique à ébranler un destroyer.
Néanmoins, ces deux productions n'égalent pas "Seventh Star".
Néanmoins, ces deux productions n'égalent pas "Seventh Star".
Quelque
peu iconoclaste parmi la discographie du groupe de Birmingham, ce
« Seventh Star » n'en demeure pas moins l'un de
leurs meilleurs disques, si ce n'est le meilleur (avis totalement
subjectif et certainement sujet à débat).
En 2010, une version Deluxe avec deux CD a été
éditée. Encore une fois, c'est du foutage de gueule ;
une manière de faire cracher de l'oseille au fan (à
l'aficionado). En effet, le second disque est un concert de 1986 (le
2 juin, à l'Hammersmith Odeon, Londres) , certes, mais sans
Glenn Hughes, avec Ray Gillen (que l'on retrouve sur le second CD de la version Deluxe de « Eternal
Idol », édité aussi en 2010). Et avec juste deux titres de « Seventh
Star ».
"Old Boy" |
(a) Iommi s'était, à l'âge de 17
ans (en 1965), sectionné deux doigts dans l'usine dans
laquelle il travaillait suite à un changement occasionnel et
inopiné de poste), alors qu'il devait partir en tournée
en Europe avec son groupe d'alors, The Birth & the Bee. Le
directeur de l'usine, navré par l'accident, vient s'enquérir
de sa santé. Le voyant plonger progressivement dans la
déprime, il encouragea Tony à reprendre la guitare.
Pour cela, il lui offrit une cassette de Django Reindhart en lui
expliquant que ce dernier ne jouait qu'avec deux doigts.
Tony reprit confiance et persévéra. Il se
confectionna deux prothèses afin de pouvoir tout de même
utiliser ses doigts amputés, et remplace les cordes de sa
Fender Stratocaster par un faible tirant, et utilise des cordes de
banjo pour le Mi aiguë et le Si (car à l'époque
les tirants extra-light n'existaient pas). Son majeur et son
annulaire ayant perdu leur sensibilité, Tony appuie très
fort sur les cordes. Cet handicap mineur le forcera à adapter
son jeu (certains accords lui sont dorénavant très
difficiles d'accès, voire impossibles à jouer) et qui en
conséquence l'entraînera à créer un
nouveau son qui fera école, et qui servira de terreau pour le
Heavy-Metal et le Stoner.
(b) Tony Iommi est associé à la Gibson
SG qu'il utilise depuis l'enregistrement du premier opus éponyme.
Obligé de se rabattre sur la Gibson parce qu'il avait esquinté
sa Stratocaster lors des répétitions, dès lors,
à part en de très très rares occasions, il
n'utilisera plus que des modèles à la physionomie
« SG ». A ses débuts, il possède
une SG Junior et une Special pour gaucher. Sa toute première
était une gratte pour droitier montée à
l'envers, avant d'en racheter un modèle de gaucher... à
un droitier. Plus tard, Gibson lui fabrique des modèles sur
mesure, ainsi que Patrick Eggle.
Son modèle préféré, est une
Jaydee fabriqué par John Diggins, que Tony appelle
affectueusement « Old Boy ». Le corps de cette
pelle semble être passé dans un four à céramique.
En effet, le luthier, pris par le temps, avait dû la livrer la
veille d'un concert alors que le vernis n'était pas encore
sec. Les différences de températures et d'hydrométrie
(Le Sab' partait pour les USA) firent le reste. Le chevalet est
Schaller muni de pontets aux réglages pointus (comme pour un
vibrato Floyd-Rose). Les micros sont deux mini-humbucker : un John
Birch Hyperflux et côté manche, et un fait main par John
Diggins en position chevalet (les aimants sont un alliage
cobalt-acier). Le micro-chevalet n'a pas de potentiomètre de
tonalité.
Side One
- In for the Kill - 3:48
- No Stranger to Love - 4:28
- Turn to Stone - 3:28
- Sphinx (the Guardian) - 1:12
- Seventh Star - 5:20
Side Two
- Danger Zone - 4:23
- Heart Like a Wheel - 6:35
- Angry Heart - 3:06
- In Memory... - 2:35
Version single avec avec ajouts de chœurs pour une diffusion radio plus aisée.
Génial ! Je viens d'apprendre plein de choses (Le but du Déblocnot'), rien que le coup des cordes de banjo, même si tu n'es pas un spécialiste de la gratte, tu imagine bien le truc ( enfin du moins moi !^^).Happy Halloween !
RépondreSupprimerJoyeux Halloween !
SupprimerY muchas gracias.
je n'ai qu'un seul album de Black Sabbath....celui là...le meilleur, attention tous aux abris.
RépondreSupprimerRetrouvez toute l'histoire de Black Sabbath dans "Les Chroniques du sabbat Noir", le site francophone de référence à ce groupe de légende...
RépondreSupprimer> http://www.black-sabbath.fr