Pourquoi un « petit
article du dimanche » pour ce livre ? Il n’est pas bon ? Ne vaut
pas le coup qu’on se décarcasse ?
Au contraire, il est excellent,
mais en dire trop gâcherait vraiment le plaisir. Donc ALEX est candidat idéal
pour une mini-chronique !
L’auteur est Pierre Lemaître,
on en a déjà parlé à l’occasion de CADRES NOIRS (- cliquez ici pour relire l'article -). ALEX est un roman
policier, un vrai, à l’ancienne, avec un commissaire de police (enfin, on dit
un commandant maintenant). Héros récurrent chez Lemaître, il s’appelle Camille Verhoeven, mesure 1,45m, il est supérieurement intelligent et cynique, doté d’un humour irritant. Sa femme s’est faite enlevée, et tuée. Il ne s’en remet pas.
Mais son chef le propulse tout de même sur un dossier de kidnapping.
Alex, une jeune femme, est
enlevée brutalement en pleine rue, à Paris. Son agresseur est décidé à la laisser crever à petit feu, de faim, de soif, ou bouffée par les rats. Pourquoi ? Verhoeven a un mal fou à trouver des indices, mais la
police finira par retrouver l’endroit où elle est séquestrée… Sauf que la victime a disparu… C'est quoi c't'embrouille ?... Alors une seconde enquête commence…
ALEX est composé de trois parties. Dans la première, l’enquête policière alterne au récit de captivité d’Alex. Procédé qu’on pourrait juger trop systématique, mais c’est la forme juste pour cette course contre la montre. Suspens garanti. C’est du classique, du solide, de l’enquête fouillée, des détails, de la réflexion. La deuxième partie… je ne peux rien en dire, si ce n’est que Verhoeven cherche à remonter le passé de la victime, pour la cerner, et comprendre son enlèvement. Là encore, un chapitre consacré à l’enquête, un chapitre consacré à Alex. On va de surprise en surprise, d'horreurs en horreurs... mais encore beaucoup d'interrogations, de zones d'ombre. Que viendra éclaircir la troisième partie, en une suite de faces à faces, glaçants, dans un bureau, où les dossiers sordides remontent à la surface...
Tout son intérêt repose sur la
construction, les points de vue, sur la manière dont on considère Alex, qui
change de statut selon les parties. Est-ce la proie ou le prédateur ? Elle fascine, inquiète, émeut, fait pitié,
terrifie, bouleverse… Les protagonistes manipulent autant les flics, que
Pierre Lemaître ses lecteurs ! Une mécanique terrifiante. La morale est loin d’être sauve, mais le
plaisir de la lecture est intact ! Le personnage de Verhoven est aussi une
belle création, pourtant des flics border-line on en a connu pas mal. Et enfin,
les dialogues sont savoureux, plein de reparties, d’humour, le style toujours très précis, faussement simple.
De Lemaître, j’ai lu récemment Robe de marié, le roman qui l'a fait connaître. Très efficace aussi et qui joue sur les faux semblants également. Je note donc Alex.
RépondreSupprimer"Robe de marié" dont j'ai aussi entendu beaucoup de bien... Il vient d'en sortir un nouveau qui clôt la trilogie Camille Verhoven....
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