Après
un opus pop et truffé de bidouillages divers (« Viva
La Noise »), dans un esprit plus léger, et après
deux albums (« Soul Blasters of the Universe »
et "The Soundblasters of the Universe Cosmic Flutie A Mixtape
For The Underdog" ) proposant un Fun-Heavy-Rock groovy,
fringuant et puissant, Stevie Salas réduit son dosage de Funk pour
mieux laisser transparaître son côté Heavy. Il a
également beaucoup diminué ses recherches et
expérimentations sonores pour se concentrer sur un son plus
brut. Même si ses diverses aventures passées ont
naturellement laissé des traces indélébiles,
« Be What it is » s'enracine plus dans celui
de la décennie des années 70. On reste évidemment
dans le gros son avec des guitares saturées et nerveuses,
toujours enrichies de quelques effets, mais c'est nettement plus
compact. Et la basse, en l'absence de T.M Stevens (1) ou de Bootsy
Collins a un son naturel, gagnant en offensive (surtout par rapport à
Bootsy). Le tout avec une production très proche de celle de
Nicklebag (le groupe réunissant Bernard Fowler - l'homme qui
épaule Jagger au sein des Stones et qui travailla avec Sly
Stone - et Stevie), mais exempt de sophistication.
Ça chauffe dès le premier titre, avec du Red Hot (surtout marqué au niveau du chant) à la sauce relevée Heavy-Rock 90's, tout en réussissant à garder un groove Funk-rock à remettre sur pied les plus moribonds. Et cela ne débande pas jusqu'au quatrième titre inclus, « Long way to Roll ». Titre où des références Led Zep viennent s'immiscer, notamment par l'ajout de quelques riffs biens sentis, à l'essence Jimmy Page, mais aussi par la frappe et le jeu du batteur, en l'occurrence Dave Abbruzzese (Pearl Jam, Bernard Fowler, Niclkebag) qui évoque irrévocablement John Bonham. On retrouve également cette filiation sur « Are the Gods smiling on Me ».
Ça chauffe dès le premier titre, avec du Red Hot (surtout marqué au niveau du chant) à la sauce relevée Heavy-Rock 90's, tout en réussissant à garder un groove Funk-rock à remettre sur pied les plus moribonds. Et cela ne débande pas jusqu'au quatrième titre inclus, « Long way to Roll ». Titre où des références Led Zep viennent s'immiscer, notamment par l'ajout de quelques riffs biens sentis, à l'essence Jimmy Page, mais aussi par la frappe et le jeu du batteur, en l'occurrence Dave Abbruzzese (Pearl Jam, Bernard Fowler, Niclkebag) qui évoque irrévocablement John Bonham. On retrouve également cette filiation sur « Are the Gods smiling on Me ».
Stevie semble s'être pris de passion pour les Ovations Breadwinner (une manière de se démarquer ?) |
Ainsi les quatre premières pièces tranchent nettement dans le lard, avant que « Two Soul war'n in a Bag of Skin » fasse redescendre la température ; une chanson qui semble rendre hommage au Robin Trower des 70's tant le jeu et le son de guitare en sont imprégnés. Hélas, ce titre se perd dans un chorus (improvisé ?) Blues-psyché à la limite du pénible tant il est inutilement. Une pièce qui aurait mieux convenu en clôture car elle casse quelque peu le ciment de la galette.
Fort
heureusement, les choses sérieuses reprennent avec « Are
The Gods Smiling on Me » allie un groove Zeppelien en
diable à une mélodie propre à Stevie. Un titre
qui fait adroitement le lien entre les compositions remuantes
(brutales, groovies, vindicatives, énergiques – au choix,
voire tout à la fois -) et les ballades. Ces dernières
exsudent les influences Hendrix, Trower et Soul 70's, toujours
présentes : soit « My girl is gone », et un «
To begin again » en clôture, typique de son style, avec
une trame mélodique récurrente, que l'on retrouve plus
ou moins nuancé, avec plaisir, sur quelques-uns de ses opus.
« Cherokee
Girl » suit également un peu cette trame
spécifique, mais avec une attaque nettement Power-pop.
On retrouve l'acolyte Bernard Fowler sur le quasi Thrash-Funk « No easy answer » (doté d'un break "western-spaghetti") où il pourrait également séduire les plus endurcis (genre Mother's Finest de « Black Radio Won't Play this Record »).
Et puis il y a le superbe « To surf with the Angels », avec une ligne mélodique qui pourrait rappeler le « 1979 » des Smashing Pumpkins, avec une optique surréaliste (comme son titre l'indique), un chant exultant et une guitare plus présente et plus HEeaaavy. Sans parler des patterns d'Abbruzzese (Ouch ! quelle frappe !).
À noter quelques invités de marque, tels Matt Sorum (Guns'n'Roses, The Cult, Velvet Revolver), Dave Abbruzzee et Brian Tichy (Pride & Glory, Billy Idol) à la batterie. Trois batteurs de renom et de talent, qui, par leurs efforts ne semblent pas se ménager (ils participent même aux chants d'accompagnement), et contribuent à la bonne qualité du présent objet. Au point que parfois, la batterie n'est pas loin de ravir la vedette. A savoir que l'on retrouve déjà Tichy et Abbruzzese sur certains des précédents disques de Salas, y compris avec Nicklebag. Tout comme Dorian Harrington, un des deux bassistes (le second étant Jara Slapbak, pas manchot non plus).
Paradoxalement, nombre de pièces les plus énergiques, dont la débauche d'électricité doit nécessiter à elles-seules une mini-centrale électrique, révèlent parallèlement une sensation de sable chaud, de vagues creuses, de spots. On peut imaginer certains mouvements en bande-son de quelques obscurs "trash-surf-movies". Beach-boys meets Stooges meets Sly Stone meets Van-Halen. Compréhensif lorsque l'on sait que son attrait pour l'océan devait l'amener à embrasser une carrière de garde-côtes. Jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'il pouvait vivre de sa musique. Il n'y a pas si longtemps, Stevie pratiquait encore le surf.
Peut-être pas son meilleur, il figure néanmoins indéniablement dans le peloton de tête. Un disque à rapprocher de ses précédentes productions telles que « 12 Hits and a Bump » (avec Nicklebag) et de « Back from the Living ». Peut-être aussi le plus facile d'accès.
Parce
qu'il est amérindien ? Ce n'est pas impossible. Parce qu'il a
parfois milité pour les droits des natifs américains,
essayant d'éveiller les consciences ? Et notamment d'avoir
évoqué la mémoire de Leonard Peltier (2), et
d'avoir milité en sa faveur ? (il a d'ailleurs également écrit
une chanson en son honneur). Comme il lui arrive d'évoquer les nombreux problèmes des Natifs Américains. Parce qu'il n'a que faire des clivages
musicaux ? Funk, Rock, Heavy, Metal, Pop, pour lui c'est kif-kif du
moment que ça groove ou tout simplement que cela soit sincère
et que ça le touche.
-
« Oui, mais dans quelle catégorie doit-on le ranger
? » s'inquiète le chargé de communication.
« Comment préparer une campagne de promotion bien
ciblée ? A quelle public faut-il s'adresser ? »
M'enfin
voilà bientôt vingt ans que ce zigoto sort des disques
qui tiennent la route, qu'il fait des concerts du feu de dieu, et
qu'il a la reconnaissance et/ou le respect, et la confiance, de gens
tels que Bernard Fowler, Richie Kotzen, les Rolling Stones, Sass Jordan, Rod
Stewart, Mick Jagger, Bootsy Collins, Bill Laswell, Terence Trent
d'Arby (Stevie fut son directeur musical) et George Clinton.
Et
finalement qui connait Stevie Salas ?? Le nom peut à la
rigueur évoquer quelque chose parce qu'il est sollicité
en tant que musicien de studio (parfois comme compositeur également),
mais ses disques...
Il a
pourtant sorti quelques délirants et sympathiques clips
vidéos, mais sont-ils été seulement diffusés
?
« ... Même au Japon, le public bouge vraiment ; ça slamme ! J'y ais même vu des filles ordinaires submergées par la musique, danser comme si elles étaient dans une rave. Quand
je vois qu'aujourd'hui un groupe de rock doit faire la gueule pour
être crédible, ça me fait marrer ! Au moins,
quand je pars en tournée, c'est la fête ! »
- dixit Stevie Salas
(1)
Stevie le trouvait trop difficile à gérer : "Stevens
voulait un solo à chaque concert. Du spectacle, mais au
détriment de la cohésion musicale." Cela n'empêche
pas Stevie de l'adorer, et de rejouer de temps à autre avec lui.
(2)
Leonard Peltier est un militant amérindien purgeant une double
peine à perpétuité, plus sept ans (!?), depuis 1976 pour le meurtre
de deux agents du FBI dans la réserve de Pine Ridge, sans preuves établies (la balistique
confirmera que l'arme attribué à Peltier n'est pas
l'arme du crime). Ses défenseurs mettent en avant le fait
qu'un témoignage n'a pas été retenu par la cour
et que des restrictions ont été imposé à
ses avocats, ajouté au fait qu'ils n'ont pu présenter
leurs témoins pendant le procès. Bien que le
gouvernement américain reconnaît ne pas pouvoir prouver
qui a réellement tué les agents, il rejette néanmoins toute demande de révision
de procès. Le juge et le le procureur qui l'accablèrent et le condamnèrent, avouèrent quelques années plus tard qu'il n'y a aucune preuve contre Peltier (Le juge lui-même écrivit à Reagan pour lui demander de commuer la peine).
La huitième chambre fédérale d'appel a reconnu qu'il y avait eu fabrication de preuves à charges, rétention de preuves à décharges, contraintes de témoins et conduite incorrect de la part du FBI.
Amnesty International juge qu'il est une des victimes de la guerre secrète que mène une partie de l'administration américaine contre le Mouvement Americain Indien (A.I.M.).
De 1973 à 1976, des dizaines d'amérindiens de la réserve de Pine Ridge ont été assassinés, d'autres battus, molestés, intimidés, mais aucune enquête n'a été ouvertes.
La huitième chambre fédérale d'appel a reconnu qu'il y avait eu fabrication de preuves à charges, rétention de preuves à décharges, contraintes de témoins et conduite incorrect de la part du FBI.
Amnesty International juge qu'il est une des victimes de la guerre secrète que mène une partie de l'administration américaine contre le Mouvement Americain Indien (A.I.M.).
De 1973 à 1976, des dizaines d'amérindiens de la réserve de Pine Ridge ont été assassinés, d'autres battus, molestés, intimidés, mais aucune enquête n'a été ouvertes.
« Mon
crime est d'être Indien. Quel est le vôtre ? »
- Leonard Peltier
à lire également : Stevie SALAS - COLORCODE : "Back from the Living" (1994) (<- lien)
Talentueux certes, mais sa discographie reste perfectible.
RépondreSupprimerLa perfectibilité n'est telle pas le propre de l'homme, justement.
SupprimerNon, sérieusement c'est un fait. A côté de ça, il n'y a pas un seul mauvais, ni même médiocre, disque de sa part. Le moins bon étant, à mon sens, "Viva La Noise" ; paradoxalement, l'album le plus médiatisé.