Si un réalisateur avait eu l'idée de génie de tourner le biopic de Haydn
il y a quelques années, un acteur s'imposait : Jean Poiret, avec une
perruque, bien entendu.
- Pourquoi M. Toon ?
- Et bien ma chère Sonia, parce que Joseph Haydn avait un peu le visage
de l'acteur et une réputation d'épicurien, d'humoriste et de pince sans
rire… Un inspecteur Lavardin de la musique, sans la fourberie de
celui-ci, au contraire !
- Vous n'avez encore jamais parlé de lui, pourtant c'est une tête
d'affiche du classique il me semble ?
- Oui Sonia, mais les must de la discographie de Haydn se présentent
souvent en gros coffrets un peu chers… Mais là j'ai trouvé une perle… je
vais expliquer tout cela…
Franz Joseph Haydn
(alias
Joseph
tout court) est né à Rohrau en Autriche en 1732 et mort à
Vienne en 1809. Faites le compte : 77 ans, âge
exceptionnel avancé à cette époque, surtout si l'on considère qu'il
composera presque jusqu'à sa fin ! Il est donc l'ainé de
Mozart
et contemporain des quarante premières années de
Beethoven. On parle parfois de "trinité" pour ces génies.
Mais alors pourquoi
Mozart
et
Beethoven
sont-ils plus célèbres ? Je n'en sais trop rien. Haydn a composé en
quantité et en qualité dans tous les genres : musique de chambre,
symphonies, messes et opéras. C'est peut-être la profusion qui a desservi
une postérité plus marquée. Connaître par cœur les
9 symphonies de Beethoven est
facile pour un mélomane attentif. Mémoriser les
104 symphonies (toutes
intéressantes) de Haydn relève de l'exploit (432 mouvements et donc 864
motifs musicaux, en gros). Pareil pour ses quatuors, sonates... Et puis
Mozart, c'est Don
Juan et la Flûte enchantée, joyaux de l'opéra. L'art lyrique chez Haydn n'est pas son point fort.
Par ailleurs chez
Beethoven, nous avons le phénomène toujours populaire du thème immortel (pam pam pam paaam
ou l'ode à la joie). Des leitmotive qui frappent immédiatement le public. Haydn serait-il
donc moins célèbre car moins présent dans les spots publicitaires ?!
Les débuts du garçon sont modestes. Il ne mange pas toujours à sa faim.
Il apprend quelques rudiments de musique dans sa famille et chante dans
une chorale. A la mue d'adolescent, il est en est chassé et vit
d'expédients. Dès 20 ans il enchaîne cependant les piges, mais surtout
rencontre
Nicola Porpora, un compositeur en vogue et surtout un musicien bien introduit dans les
cours aristocratiques. En ce siècle des lumières : pas de protecteur, pas
de compositeur ! Le comte Carl von Morzin sera le premier
protecteur du jeune Joseph. Le destin change,
Haydn
devient rapidement le compositeur attitré des princes Esterházy.
Certes,
Haydn
doit répondre à des commandes précises et répétitives, mais comme tous les
génies, il fait exploser les formes imposées et accumule les
chefs-d'œuvre. Je n'en dirais pas plus sur les mille péripéties d'une vie
aussi longue.
Haydn
est un personnage disgracieux, séquelles d'une enfance misérable, mais
débonnaire et généreux. Humaniste, il défend en syndicaliste avant l'heure
en prenant fait et cause pour les musiciens de son orchestre. Bien que
catholique sincère, comme Mozart, il fréquente une loge maçonnique,
toujours avide de nouveauté. Et surtout il voyage beaucoup, notamment en
Angleterre, sauf dans les années 1780 car Monsieur le Prince s'y oppose
!
Côté cœur,
Haydn
est malheureux en ménage mais connaît quelques aventures pas forcément
platoniciennes. Il sera un peu le père spirituel du jeune
Beethoven, ce qui n'empêchera pas les deux hommes de se brouiller quand ils
deviendront rivaux dans l'univers musical de Vienne. (Si on se rappelle le
tempérament abrutissant du vrai père de
Ludwig, il y a du freudisme dans cette relation extra-familiale).
Bon ! Aujourd'hui, bienvenue à Haydn dans le Deblocnot', et débutons la
rencontre avec un album des
six dernières symphonies "Londoniennes" (il y en a 12). Et puis comme cette musique regorge de facétie, de
dramatisme décalé et d'humour, l'excentrique chef anglais Sir Thomas Beecham
m'a paru comme l'homme de la situation…
Sir Thomas Beecham et SON Royal Philarmonic Orchestra
Thomas Beecham
(1879 - 1961) est un personnage issu d'un roman
d'Agatha Christie. On pourrait l'ajouter dans le Cluedo : le
Maestro Allegro et l'arme du crime : une
baguette affutée !
Thomas est le fils et héritier de son grand-père également prénommé
Thomas Beecham (1820-1907). Le fondateur du
laboratoire éponyme fait fortune au XIXème siècle en exploitant la
découverte de l'aspirine sous la dénomination Aspro.
Étudiant à Oxford, il étudie en dilettante la musique. Il dépense son
patrimoine colossal sans compter dans l'organisation et la direction
(apprise en autodidacte) d'opéra ou de concerts symphoniques avec le
Hallé Orchestra
ou le
Philharmonique de Liverpool. Il crée en une première compagnie Lyrique puis en 1909 le
Beecham Symphony Orchestra.
En 1910, aidé par son père, il devient directeur du
Covent Garden. (Ça aide la richesse…) Il ravive l'institution londonienne en créant 37
opéras en 1910 !!! Il invite les
Ballets Russes (voir
stravinsky). Il invite les plus grands chefs de l'époque :
Pierre Monteux,
Richard Strauss
ou
Wilhelm Furtwängler. Il a même comme assistant
Bruno Walter, jeune et brillant élève de
Gustav Mahler. Un peu trop ambitieux, il fonde la
Beecham Opera Company
en 1920. C'est bien, mais il est ruiné ! Avant et pendant la
seconde guerre mondiale, il parcourt la planète où partout le succès
l'attend.
C'est en 1946 que
Thomas Beecham
fonde son
Royal Philharmonic Orchestra, une phalange de très haut niveau qu'il dirigera jusqu'à sa mort en
1961. Des débuts de la stéréophonie, de précieuses gravures
discographiques nous sont parvenues.
On apprécie encore de nos jours son style analytique et clair et la verve
de ses interprétations. Doté d'un humour so british, il cultivait les bons
mots comme : "Je prends simplement les meilleurs instrumentistes et je les laisse
jouer" ou encore, très subtile : "Je n'aime pas le son de la harpe... On dirait deux squelettes en
train de faire l'amour sur un toit en tôle ondulée". Et cette magie du verbe proche de celle d'un Pierre Dac va
influencer sa vision de la musique de Haydn.
Les Symphonies londoniennes N°99 à N°104
Les symphonies de
Haydn
sont souvent regroupées par cycles (Les 6
parisiennes, les 12 londoniennes) dans des coffrets plus ou moins volumineux. L'intégrale des
104 symphonies par
Antal Dorati
est un joli pavé de 33 CD. Pour vous faire découvrir le must des six
dernières, coup de chance, j'en ai rêvé, Beecham l'a fait, et EMI a
édité un double CD. A noter que les 6 autres (93-98) sont aussi
disponibles. Mais s'il ne fallait qu'un seul disque dans la discothèque du
mélomane débutant, et bien alors…
On ne va pas tout éplucher mesure par mesure mais se concentrer sur 3
symphonies qui ont été baptisé d'un surnom : sous-titre : les N°100 "la militaire", N°101 "l'horloge", et la dernière, N°104 "Londres".
Les symphonies londoniennes ont toutes été composées lors de deux voyages à Londres dans les
années 1791 - 1795.
Pour chaque symphonie, l'écoute est possible, il s'agit de disques
non remasterisés au son moins transparent que celui de l'album…
1 – Symphonie N°100 "Militaire"
Cette symphonie doit son nom à son orchestration et sa thématique
"martiale". Aux instruments classiques (2/2/2/2, trompettes, cors, cordes
et timbales),
Haydn
ajoute, initiative rarissime à l'époque, une percussion "à la turque" :
triangle, cymbales, grosse caisse.
Beethoven
reprendra cette idée dans
l'ode à la joie de sa 9ème symphonie.
Dans les londoniennes, Haydn innove. Chaque symphonie débute non pas par
l'exposition du thème principal (le fameux thème A de la forme sonate),
forme usuelle, mais par une introduction plus ou moins longue, souvent
noté adagio, et qui prépare l'auditeur à l'introduction des motifs
structurant le mouvement.
La symphonie n°100 s'ouvre sur une calme mélodie, une aube ? Le discours
reste serein jusqu'à [1'13"] où un bref motif sombre et dramatique
interrompt la quiétude. Haydn est joueur. Il est impossible de de déduire
de l'opposition de ces deux idées, sérénité et angoisse, quel va être le
ton général lors de l'entrée réelle dans le développement. Haydn invente
une forme de suspens musical, de jeu de devinette thématique. [2'00] Bien
aidé par Beecham, Haydn s'est joué de nous. Flûte et hautbois puis cordes
décide de cheminer, en bon ordre, sur une mélodie martiale et bien
rythmée. Une marche militaire ? Oui, mais un rien burlesque. Il y a certes
des accents de grandeur, de noblesse, mais surtout de la mascarade dans ce
défilé de petits soldats. Jusqu'à la fin de ce relativement court
mouvement (6'30"), Haydn développe cette musique soldatesque avec une
fausse et brutale coda qui surprend [3'42"], et de la virilité de
carnaval. Beecham s'amuse comme un fou avec cette partition conçue pour
son esprit frondeur… et nous avec !
Le second mouvement est l'un des plus singuliers jamais écrits par
Haydn, surtout en cette époque encore très classique. Certains y voient des
futurs accents mahlériens et je partage ce point de vue. L'allegretto
commence par une nouvelle marche, une marche moins scandée et plus
mélodieuse que celle entendue dans le premier mouvement.
Beecham
nous fait entendre l'un des plus beaux dialogues de bois jamais
enregistrés, un discours d'une élégante et vigoureuse rythmique. [1'25"]
L'orchestre "explose", comme dans un combat endiablé de soldats de plomb.
La percussion prévue colore cette guerre musicale. On raconte que les
dames se pâmèrent lors de la création voyant apparaitre des mirages de
champs de bataille… [4'00] Une sonnerie (aux morts ?) se fait
entendre. Elle introduit un final plein d'énergie.
Beecham
déploie une fougue de général d'empire dans cet extraordinaire morceau
pris avec un tempo altier (5'00") ! Le rapprochement avec la marche sur
"Frères Jacques" dans le 3ème mouvement de la symphonie
n°1 "Titan"
de
Mahler
est très passionnant si on considère que près d'un siècle de romantisme
sépare les deux œuvres.
Il est important de souligner que le développement et la conclusion d'un
morceau chez Haydn ne sont jamais le miroir ou la variation ultime de la
thématique initiale. Sa musique se déploie dans plusieurs directions,
comme pour occuper à la fois tout l'espace sonore disponible et varier à
l'infini nos émotions. Ce principe très moderne est particulièrement
audible dans cet allegretto, et dans la plupart des symphonies de ce
cycle.
Haydn conserve la forme classique dans le menuet qui suit. Comme souvent,
cet intermède joue le rôle de pause entre deux mouvements. Les mélodies
misent en jeu, élégantes, ne retrouvent pas l'imagination de ce que l'on a
déjà entendu. Le discours est très viennois dans l'esprit et
Beecham
garde une direction allègre.
Le final commence par un motif vif, plein de gaité. La soldatesque
a-t-elle vaincu ? Le climat se veut dansant et festif. Et puis on retrouve
nettement dans la composition la fantaisie évoquée avant, comme si Haydn
se refusait à appliquer les règles des reprises da capo, principes en
vogue dans la forme sonate pure et dure. Une multitude d'astuces
d'orchestration et des pauses surprenantes font briller de mille feux ce
final triomphant. À propos de triomphe, les percussions font leur retour
pour proclamer la victoire. Sur qui et quoi ? Aucune importance,
Haydn
et
Beecham
nous ont amusés par la lecture électrisante d'une symphonie composée par
un jeune homme de… 63 ans ! Haydn n'était pas militariste à mon sens et
les métaphores qui illustrent mon propos n'engagent que moi.
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2 – Symphonie N°102 "L'horloge"
Cette symphonie doit son nom à une l'idée farfelue mise en œuvre dans le
second mouvement.
Certains considèrent cette symphonie comme l'aboutissement de l'art
symphonique de Haydn. Le musicologue Marc Vignal souligne que la
structure de la composition utilise le nombre d'or dans les rapports
harmoniques. Faisons lui confiance et remarquons simplement que même très
agréable et attachante, la musique de Haydn n'a pas pour unique mission de
divertir.
Nous retrouvons notre adagio introductif, ici très méditatif et étrange.
Le climat assez sombre est dû à écriture en mode mineur. On pense à
l'ouverture de l'hiver de l'oratorio "Les Saisons", au temps qui passe, inexorable. [2'05"] Contre toute attente, une
mélodie joyeuse notée presto nous entraîne dans une danse énergique. Le
tempo de
Beecham
est renversant et permet la frénésie de ces crescendo – decrescendo de
s'enchaîner avec diablerie. On ne pouvait imaginer plus de contraste avec
l'ouverture mystérieuse de ce premier mouvement.
L'andante est l'un des morceaux les plus surprenants jamais écrits. Une
belle mélodie aux cordes, gracieuse et poétique, se déploie en s'accordant
sur le "Tic-Tac" facétieux d'une horloge, à savoir une rythmique de
métronome assurée par les bois. C'est génial de simplicité apparente, de
raffinement dans l'orchestration, et puis c'est drôle. [2'24"] Un passage
plus expansif interrompt quelques instants les pensées obsédantes de la
pendule du salon (comme aurait chanté Brel).
Haydn
est le compositeur de toutes les surprises, de la fantaisie. [3'42"] Le
balancier reprend ses droits avec un solo de flûte enchanteur. J'arrête là
et vous laisse écouter…
Il est important de parler des liens étroits de cette œuvre orchestrale
avec la musique de chambre. Celle-ci est souvent de facture plus savante
car destinée à des musiciens très virtuoses.
Haydn
fusionne les genres dans cet andante aux accents intimistes. C'est de ce
mélange des genres que naît la magie, la légèreté et la richesse mélodique
et orchestrale. Imaginez l'idée d'illustrer le Tic-Tac d'une horloge par
un compositeur peu imaginatif puis de l'engraisser par
André Rieu. Ici
Beecham
se fait orfèvre horloger par la précision et la bonhommie de sa
direction.
Le menuet est de nouveau très classique de forme et plus habituel
d'inspiration. Par contre le Trio avec son malicieux solo de flûte, qui
aboutit à un marivaudage d'adolescent avec le basson, s'inscrit bien dans
la joie de vivre qui signe cette symphonie.
Le bref final (4'55") est un rondo vivifiant. Deux thèmes traversent
diverses variations pour conclure l'ouvrage dans un esprit festif qui
côtoie le grandiose par de viriles interventions des cuivres (cors,
trompettes).
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3 – Symphonie N°104 "Londres"
La symphonie "Londres" sera l'ultime contribution de
Haydn
à l'univers symphonique. Point d'orgue écrit et créé à Londres en
1795. Son surnom n'a pas de rapport direct avec son écriture. Il
s'agit plutôt d'un hommage global à ce cycle qui se termine.
L'adagio initial délaisse la langueur habituelle. Des accords puissants
et majestueux en tutti introduisent de longues phrases hautaines et
pathétiques. L'effet est assez dramatique. [2'03] Ce climat se prolonge
par l'exposé des thèmes sur un tempo noté allegro. La musique semble plus
sévère qu'à l'accoutumée. On discerne des tensions internes, âpres, qui
annoncent
Beethoven
et le romantisme. L'opposition avec la fantaisie chambriste évoquée à
propos des deux autres symphonies commentées est saisissante.
Thomas Beecham
aborde ces pages avec énergie, sans legato ni rubato hors de propos. Le
discours est musclé mais clair.
L'andante est original dans sa forme. Une première partie aux cordes
progresse sur une mélodie élégiaque. Quelques notes à la flûte précèdent
un passage plus grave, en mode mineur, empreint de dramatisme.
Nous ne sommes plus dans la fantaisie de
l'horloge. Il y a comme une nostalgie, voire l'expression d'un adieu respectueux à
Londres qui sut tant accueillir Haydn et l'aimer. Les
développements à partir des deux idées antagonistes est somptueux
d'imagination.
Beecham
traduit avec émotion cet hommage en usant d'un tempo retenu qui laisse ce
long mouvement (8'36) dérouler sa grandeur sans brusquerie ni
emphase.
Le menuet échappe à la banalité. On retrouve de nouveau une thématique
plutôt robuste. Mais la musique va plus loin qu'un simple temps de pause
avant le final. Le discours d''allure martiale se voit entrecoupée de
pause d'où surgissent d'ironiques trilles des cordes, ainsi que
d'inattendus roulements de timbales qui vivifient grandement cet exercice
imposé de la symphonie classique. Dans le trio on retrouve l'humour cher
au compositeur : un ländler ni précieux, ni rustique, une danse
universelle.
Dès les premières mesures du final spiritoso assez court (5'06"), l'on
sait que
Haydn
va nous offrir le testament d'une vie de composition. L'orchestre lance
toutes ses forces dans une forme sonate allègre. À partir d'un motif
rythmé et de son prolongement mélodique,
Haydn
parcourt toutes les possibilités des variations, à la fois dans la
composition et dans l'orchestration. Très animé et concertant, la
partition donne la parole à tous les instruments dans un kaléidoscope
joyeux et coloré. Cette ultime symphonie s'achève en apothéose.
Playlist des trois
symphonies 100, 102 et 104 :
On pourrait commenter toutes les symphonies au prix de la redite. L'exercice serait vain. Ces trois symphonies présentent quasiment toutes les trouvailles stylistiques les plus diverses du compositeur viennois. Il est préférable de ne pas écouter les 6 symphonies (voire les 12 et même les 104) d'un bloc, mais d'isoler chaque découverte pour bénéficier de tout le suc de ces symphonies qui ne se ressemblent jamais, et possèdent chacune leur propre personnalité. Quant à ajouter que Beecham était en osmose avec le monde de Haydn, c'est affirmer une évidence.
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Discographie alternative
Les
londoniennes
ont une discographie bénie des Dieux. La concurrence est rude par le
haut. La richesse de ce cycle symphonique est telle qu'elle offre une
grande diversité de styles de lecture. Impossible de passer sous
silence l'intégrale réalisée par
Antal Dorati
dans les années 60-70 et parue par coffrets de vinyles d'année en
année. Il n'y a aucun point faible même si certaines symphonies ont un
intérêt supérieur à d'autres. Toujours au catalogue à prix
raisonnable. L'interprétation de
Dorati
est d'une probité constante même si on trouvera ailleurs plus de
folie. Un monument de l'histoire du disque (6/6).
Pour les londoniennes seules : Eugen Jochum, un chef plutôt grave et mystique a surpris dans les années 60 avec des gravures enjouées et humoristiques (moins que Beecham) qui justifient leur maintien constant au catalogue (Philharmonique de Londres : 5/6). L'épicurien Leonard Bernstein a choisi la voix de l'énergie débridée, de la fantaisie au dépend de la rigueur, avec le Philharmonique de New-York. Une interprétation sous amphétamine (5/6). Colin Davis, toujours adepte de la subtilité et de la finesse qui le caractérisent, a transcendé le coté parfois chambriste de ces symphonies en s'appuyant sur la beauté plastique sans égale du Concertgbouw d'Amsterdam (2 double CD disponibles, 6/6). Enfin, dans les années 80-90, Franz Brüggen a gravé les douze symphonies sur instruments d'époque en évitant les effectifs riquiquis et les diapasons nasillards. Il insuffle une authenticité dans ces pages et leur redonne leur sonorité originelle. Philips a abandonné cet immense artiste et sa discographie avec. Un scandale ! On trouve quelques exemplaires autour de 200 € (6/6). Ne pas oublier Harnoncourt avec le Concertgbouw. Je n'aime pas trop du fait des tempos étirés, mais le style est clair. Les amateurs de ce chef seront ravis par ces gravures aux couleurs légères (pas de notation qui serait subjective).
Pour les londoniennes seules : Eugen Jochum, un chef plutôt grave et mystique a surpris dans les années 60 avec des gravures enjouées et humoristiques (moins que Beecham) qui justifient leur maintien constant au catalogue (Philharmonique de Londres : 5/6). L'épicurien Leonard Bernstein a choisi la voix de l'énergie débridée, de la fantaisie au dépend de la rigueur, avec le Philharmonique de New-York. Une interprétation sous amphétamine (5/6). Colin Davis, toujours adepte de la subtilité et de la finesse qui le caractérisent, a transcendé le coté parfois chambriste de ces symphonies en s'appuyant sur la beauté plastique sans égale du Concertgbouw d'Amsterdam (2 double CD disponibles, 6/6). Enfin, dans les années 80-90, Franz Brüggen a gravé les douze symphonies sur instruments d'époque en évitant les effectifs riquiquis et les diapasons nasillards. Il insuffle une authenticité dans ces pages et leur redonne leur sonorité originelle. Philips a abandonné cet immense artiste et sa discographie avec. Un scandale ! On trouve quelques exemplaires autour de 200 € (6/6). Ne pas oublier Harnoncourt avec le Concertgbouw. Je n'aime pas trop du fait des tempos étirés, mais le style est clair. Les amateurs de ce chef seront ravis par ces gravures aux couleurs légères (pas de notation qui serait subjective).
Sir Thomas Beecham
Ma préférée reste le n°102 "L'Horloge",quand à Beecham ce fumeur de cigare débonnaire qui tous les matin demandait "si il n'y avait pas de télégramme de Mozart?" comme tu le dis l'osmose avec Haydn est une évidence
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