Pour beaucoup, Robert Sabatier, décédé jeudi à l’âge de 88 ans, restera lié au souvenir de sa saga à succès. Quand on a grandi dans les années 70-80, on peut difficilement avoir échappé aux "Allumettes suédoises" ou aux "Sucettes à la menthe". L’histoire d’Olivier, petit orphelin dans le Paris des années 30, un Paris gouailleur et populaire ressuscité sous sa plume, a touché la France entière. Et à une époque où la littérature jeunesse n’était pas encore une niche marketing, ses aventures ont largement été proposées aux collégiens. Même les non lecteurs qui seront passés à côté de l’étude d’un extrait au moins de ces romans à l’école se souviennent peut-être d’avoir vu traîner ces livres sur la table du salon ou de leur adaptation télé.
Quoi qu’il en soit, en disparaissant, Robert Sabatier, laissera surtout l’image d’un écrivain populaire (au bon sens du terme), sa saga éclipsant largement ses autres écrits. Pourtant, c’est par la poésie, sa grande passion, que Robert Sabatier s’est plongé dans la littérature. Il a d’ailleurs publié, en plus d’une vingtaine de romans, une dizaine de recueil de poèmes et une histoire de la poésie française en 9 volumes, qui révèle une autre facette de l’écrivain.
Il s’est également beaucoup investi dans l’académie Goncourt, dont il était le doyen, et dans laquelle il est entré en 1971. C’est d’ailleurs au sein de cette institution qu’il a montré sa capacité à défende bec et ongles les romans ou les auteurs en lesquels il croyait. Les anecdotes à ce sujet pullulent, entre sa bagarre avec l’écrivain Louis Nucera en 1971, à cause d’un désaccord su l’attribution d’un Goncourt ou son insistance en 1975 pour distinguer un auteur inconnu, Emile Ajar… et couronner ainsi le pseudonyme de Romain Gary.
Homme gourmand et éclectique, il prenait la littérature pour le plaisir qu’elle lui apportait, en se fichant des étiquettes.
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