Nous avions rencontré brièvement Vivaldi au détour d'une anthologie baroque Pachelbel-Albinini-etc. en Juillet dernier. Revenons sur la bio du célébrissime compositeur italien et son ouvrage phare.
Il faut savoir que ce compositeur, synonyme de musique classique au
même titre que Mozart ou Beethoven, est resté dans l'oubli jusqu'après
la seconde guerre mondiale ! La découverte des partitions manuscrites
dans les années 20-30 a changé le cours de ce destin.
Vivaldi est né à Venise en 1678 et est mort à Vienne en
1741. C'est le contemporain de Bach. Sa vie est fort mal connue,
faute de document concernant ce prêtre catholique surnommé "le prêtre roux" (peu d'italiens sont roux). Son père était violoniste à la Basilique
Saint-Marc et apprendra le jeu de l'instrument à son fils qui se
révèlera surdoué. Il reçoit la tonsure dès l'âge de 15 ans. Il va ainsi
devenir maître de violon dans le Pio Ospedale della Pietà, une
institution pour enfants abandonnés ou orphelins. Dès 1701, il
est l'un des acteurs principaux de la vie musicale des lieux. Sa charge
de musicien est telle qu'il ne dira plus jamais une messe, messe qu'il
arrêtait à tout instant pour noter une idée musicale. Tss Tss, pas
sérieux. Il va composer sans relâche, 600 concertos, des opéras, de la
musique religieuse. Il voyage dans toute l'Europe, connaît la gloire, se
prend d'amitié avec Goldoni qui sera son librettiste favori. Bien
des questions restent posées sur le personnage. Respectait-il la
chasteté que son statut ecclésiastique imposait ? Les mauvaises langues
jasaient. Vivaldi aimait l'argent, oui et alors ? On le disait vaniteux
et sûr de lui. On peut trouver son inspiration répétitive, ce n'est pas
faux, mais il va cependant influencer beaucoup de compositeurs
ultérieurs sensibles à la vitalité de son écriture. Bach transcrira
nombre de ses partitions.
En mai 1740, il quitte Venise pour Vienne. En octobre,
l'Empereur meurt. Vivaldi perd dans cette période de deuil général son
protecteur et donc ses ressources. En pleine précarité et en mauvaise
santé, il meurt en juin 1741 et sombre dans l'oubli !
LE COUP DE GUEULE DU TOON
En 2005, je séjournais dans le Lot en vacances. Le petit patelin
sympa avait organisé un concert avec les 4 saisons au programme et
le Stabat Mater de Pergolèse, on achète des places. Un docte crétin
se pointe avec un orchestre mal dirigé, jouant faux et désordonné, et le
type croit bon de s'interrompre sans cesse pour commenter chaque concerto
à grand renfort de conneries hors sujet. Scandaleux ? Oui ! Ce n'est pas
parce que ce mauvais chef croyait "civiliser les pécores"
qu'il se devait de massacrer ces 4 joyaux face à un public "a priori" peu
familiarisé avec l'art baroque. A 18 € la place, dans un petit village
rural, c'est de l'escroquerie musicale ! Donc, hein, n'oubliez pas de
voter Rockin' pour que tout français ait accès à des interprétations
habitées ! Il n'y a pas que la Salle Pleyel en France !
Pourquoi cette diatribe mes chers lecteurs ? Et bien, entre autres, parce
que la popularité de ce cycle de concertos est telle que nombre
d'enregistrements médiocres fleurissent alors qu'ils ne devraient pas
paraître. J'ai donc sélectionné deux enregistrements en étant sûr quant à
leur qualité.
FIN DU COUP DE GUEULE !
Nous disions donc : Les 4 saisons…
Il n'y a guère de mystères musicologiques piquants. On situe l'écriture
de l'ensemble un peu avant 1725, date de l'édition à
Amsterdam. Chaque concerto est divisé en trois parties, donc de
facture on ne peut plus classique. Chacun évoque une saison différente. Il
s'agit de concertos pour violon et orchestre à cordes et continuo. Aux
cordes s'ajoutent de nos jours des théorbes, clavecin et orgue positif
pour étendre la palette de couleurs de ces œuvres.
Plus intéressant : il s'agit
de musique à programme, on attribue à Vivaldi la rédaction de quatre
sonnets dont les vers sont illustrés par les thèmes musicaux rencontrés.
Sur la partition figure les correspondances avec des bruits de la nature
(tonnerre, aboiements, chants d'oiseau, bruits de pas dans la neige,
etc.). Vivaldi a un siècle d'avance sur "La Pastorale" (6ème symphonie) de
Beethoven et deux siècles pour le
Naturlaut (bruit de nature) cher à
Gustav Mahler ! Voir
les textes.
En 2010, on a dénombré environ 1000 versions de ces quatre
concertos. Les premiers enregistrements datent de 1939 et de
1950 en microsillon. Dans toutes les approches stylistiques, il y a
eu du bon et du moins bon sans attendre la révolution baroque des années
60 : Scherchen iconoclaste avec le symphonique de Vienne (des
accents à la Haydn), même Karajan avec les cordes somptueuses de
Berlin lorgne vers Mendelssohn (trop guindé, un jardin à la française).
I musici enregistra en 1959 une référence avec un
ensemble réduit. Réécouté, ça a mal vieilli et parait terne même si ce
disque fit le bonheur des anciens comme moi. À partir des années 70-80,
officient Claudio Scimone, Fabio Biondi et … on ne les
compte plus ! Il y a eu aussi des transcriptions pour jazz, synthétiseur,
etc…
Dans ce bric-à-brac, j'ai fait deux choix.
La richesse musicale de la quadrilogie offre aux interprètes une liberté
de conception sans limite dans leurs choix interprétatifs. Cela est très
net à l'écoute de l'intériorisation impressionniste et de la grâce
féminine, avec quelques accents plus âpres, de Janine Jansen et, en
opposition totale, l'extraversion échevelée de
Giulinao Carmignola qui ne renie pas son sang latin fougueux, dans
le déchainement brillant de son jeu.
Mais attention, chez les musiciens, trop de liberté peut laisser libre
cours au narcissisme, conduire à la virtuosité vaine voire à l'extrême
mauvais goût dans ces miniatures musicales qui perdent alors leur
substance poétique (n'est-ce pas M. Niguel Kennedy ?... Et ce n'est pas le
pire, loin de là).
Janine Jansen et Giuliano Carmignola
Janine Jansen
est née à Soest en Hollande en 1979 (même génération
qu'Hilary Hahn et Julia Fisher). Elle commence le violon à 6 ans et
débute avec le Concertgebouw d'Amsterdam en 1997 (rien que ça
!).
Elle a déjà une belle carrière internationale de soliste à son actif, à
Berlin, Los Angeles… Elle est passionnée de musique de chambre et c'est
dans un esprit chambriste qu'elle a enregistré les 4 saisons chez
Decca. Dans son répertoire, on note son intérêt pour Bach,
Britten et Chostakovitch pour lesquels elle a déjà
enregistré un certain nombre d'albums. Elle a notamment gravé les
concertos de Beethoven et de Britten avec Paavo Järvi, chef
talentueux dont nous avons fait connaissance dans la chronique récente
consacrée à Grieg,
Elle joue sur un Stradivarius nommé "Barrere" de 1727 et a fondé un festival de musique de chambre à
Utrecht.
Giuliano Carmignola est né à
Trévise en 1951. Il étudie avec son père puis avec deux
géants de l'archet : Nathan Milstein à Sienne et
Henryk Szering à Genève. Sa carrière internationale lui a fait
rencontrer en tant que soliste Claudio Abbado et
Eliahu Hinbal.
Passionné de musique baroque, Carmignola participe à de nombreux
festivals. Il a été professeur à Venise et membre de l'orchestre de la
Fenice. Pour l'enregistrement de ce jour, il est accompagné par
l'orchestre baroque de Venise.
Passionné d'authenticité, il joue sur trois violons historiques : un
Florenus Guidantus de 1739 ou un Stradivarius "Baillot" de 1732 pour la musique baroque et un Pietro Guarneri de
1733 pour le répertoire classique et romantique. Contrairement à
certain (voir fin de chronique), il sait "quoi en faire" !
Mille et une visions des 4 saisons
Janine Jansen en famille
Les premières mesures du
printemps peuvent
surprendre. En quoi cet enregistrement se différencie-t-il des dizaines
d'autres ? Le trait est guilleret et clair, oui, certes. Et puis on se
prend à écouter de la musique de chambre, un octuor, des quatre saisons
concertantes et intimes plutôt qu'orchestrales.
Janine Jansen est, non pas entourée, mais accompagnée d'un
quatuor à cordes (2 violons, 1 alto, 1 violoncelles) et pour le
continuo, 1 contrebasse, 1 théorbe et enfin un clavecin alternant avec
un orgue positif. Janine et 7 musiciens en tout et pour tout, dont son
frère Maarten au violoncelle et son père Jan au clavecin
et à l'orgue.
L'entrée du violon est timide et espiègle, un printemps délicat, les
premiers rayons de soleil. Les instruments de cet octuor s'enhardissent
doucement. Extrêmement modulé, le discours transpose sans équivoque les
chants d'oiseaux imaginés par Vivaldi. Le largo évoque un pâtre
somnolant, sans aucune sécheresse mélodique. La violoniste hollandaise
joue avec gracilité, sans s'imposer. Les notes sautillent gaiement dans
cette fin de printemps, celle du temps des fêtes et du soleil. Un seul
petit regret, la contrebasse peut se faire un peu lourde face à un
ensemble aussi léger, choix interprétatif ou micro un peu trop
près…?
On retrouve ce désir de retour à la quintessence poétique de ces
tableaux bucoliques dans
l'été. Janine et ses amis proposent un été d'une chaude douceur, des
senteurs et des ombrages, un léger zéphyr. Le recours à un orgue positif
accentue ce côté lascif, un rien pesant de l'Italie immobilisée dans la
torpeur.
Giuliano Carmignola sera peintre, Janine poétise, distille des
sentiments. Les peurs de l'orage ne sont que frissons. Mais l'orage
éclate, l'unité entre les musiciens affrontant un violon virtuose
redonne l'espace que l'on pourrait perdre avec un effectif aussi
modeste. Janine ne sert que la musique de Vivaldi, ses interventions ne
sont jamais des cadences hédonistes.
Je parlais de jardin à la française pour la conception de
Karajan en 1970, des instruments parfaits alignés en
petits soldats. Avec Janine Jansen tout se fait ludique, fantasque,
comme dans le début de
l'automne, où le violon caracole. Vivaldi évoque les vendanges et Bacchus.
Janine nous surprend justement par son ivresse, ses ruptures de rythme,
son staccato endiablé. Comment ne pas être aussi fidèle aux intentions
du compositeur exprimées dans ses sonnets ? L'adagio précédant la battue
des chasseurs revêt un climat prudent, mystérieux, l'anxiété d'un animal
traqué. La chasse, les coups de feu (pizzicati piqués tellement violents
que l'on craint pour les cordes !), Janine Jansen participe avec vigueur
à l'hallali.
Dans l'hiver, Janine nous fait trembler dans la froidure à l'aide d'aigus glacés et
d'une rythmique sauvage. La violoniste montre ainsi que l'authenticité,
le "sur instruments d'époque" n'est pas qu'une recherche de sonorités
anciennes et colorées, mais avant tout une fidélité à un univers
enchanteur.
Point noir : plus de 20 € pour 39' minutes de musique, Decca se fiche
du monde et profite du succès critique rencontré par ce disque ! 2-3
concertos pour violons auraient complété parfaitement cette
interprétation magique. Acheter en import permet de diminuer par 2 la
facture…
Giuliano Carmignola et l'orchestre Baroque de Venise
Pour son enregistrement (2000) devenu légendaire, le virtuose italien est
entouré d'un ensemble plus important.
L'orchestre Baroque de Venise aligne une quinzaine de cordes, un
théorbe et enfin un orgue et un clavecin joué par Andréa Marcon qui
assure également la direction.
Le début du printemps est primesautier, on ne va pas s'ennuyer.
Giuliano Carmignolia fait éclater le
printemps, jaillir son archet au même titre que les bourgeons. Le jeu entre
l'instrumentiste et l'orchestre est mouvant, chantant. Par contre nous
sommes beaucoup plus dans une logique de concerto pour violon ET
orchestre. Le largo évoque la douceur d'une clairière où le berger s'est
assoupi. Enfin contrairement à toute attente, le jeu extraverti abandonne
tout excès dans l'allegro final. Les nymphes et les bergers dansent avec
allégresse, là où on entend si souvent une bacchanale frénétique. Le tempo
rapide souligne le coté badinerie, miracle de légèreté.
Dans l'été, de nouveau, chaque plan, chaque
idée mélodique se déploie sans violence. Soudain, une querelle de pâtres,
le violon se déchaine mais avec un staccato d'une précision diabolique,
ralentit pour évoquer les interrogations sur l'orage qui pointe. Le
discours musical s'envole dans toutes les dimensions du temps et de
l'espace. La virtuosité du geste s'allie avec la beauté du son, de
l'émotion. Le violon reçoit la sérénade du théorbe, des oiseaux et du
zéphyr pour reprendre les mots de Vivaldi.
Carmignolia, comme Janine Jansen se pose la même bonne question.
Que permettent les interprétations sur instruments d'époque ? Un nouveau
son plus rutilant ? Non pas uniquement. Peut-on imaginer que les centaines
de concertos écrits en ces temps de lumières auraient satisfait un public
en étant joués de manière métronomique, sans une poésie qui les anime ?
Non et la réponse vient ici d'un jeu inventif, syncopé, véloce mais d'une
clarté démoniaque. L'orage de l'été s'énonce comme la danse des
furies d'un Gluck (Vidéos en fin d'article
Orpheus Orchestra). Ses artistes redonnent le grain de folie, de jeu et de splendeur si
longtemps perdu.
Dans l'interprétation de
l'automne, tous les instruments participent, comme le clavecin qui devient soliste
dans l'adagio, moment de sommeil après les agapes. Un adagio à couper le
souffle de beauté et de sensibilité. Il y a comme un air de révélation sur
la partition : une variété mélodique et orchestrale chez Vivaldi que l'on
ne retrouve que dans les brandebourgeois de Bach. Cela dit, dans la chasse
(Allegro final), l'équipe galvanisée par Janine Jansen m'a semblé plus
engagée, une vraie amazone la jolie hollandaise.
L'hiver, Carmignolia laisse prise à la froidure, à ses tentatives de morsures
glaciales, on songe à l'air du froid de Purcell (Chanté en bonus par Klaus
Nomi). Le blizzard à Venise, c'est un vent vigoureux et cruel voulu par
Vivaldi qui nous glace les os, nous fait voltiger. Le passage Largo
évoquant les jours qui passent est empreint de la chaleur des foyers.
Comme je l'explique en présentant les vidéos, la rythmique du continuo, le
temps qui compte les heures me fait toujours penser à un animal clopinant
sur la glace, ici plus que jamais.
Deux enregistrements impossibles à départager. J'avoue être sensible à
l'imagination poétique de Janine Jansen et bluffé par la folie virtuose de
Giulinao Carmignola. Tous mes anciens disques des 4 saisons ont pris un
sacré coup de vieux…
Petit plus pour ce second disque, trois concertos pour violons inédits
complètent l'album avec générosité alors que celui-ci ne coûte que 9 €
(Sony Classical).
Vidéos
Janine Jansen puis, Giuliano Carmignola : l'année complète 😀. Quelques notes improvisées assurent l'enchainement entre les mouvements donnant une unité inattendue à ce "poème symphonique" baroque avec violon obligé…
Et puis, vous avez aussi ce largo de "l'hiver" par André Rieu dans le style
"vieux canasson qui tire mollement son traineau dans la neige…" ; musique conçue pour les escalators, ascenseurs, énerver le
contribuable qui téléphone au fisc (si ça vous emm.. taper #), supermarchés,
etc… Quand je dis que l'on risque toujours le pire. Retourner après chez
Carmignola, c'est à 3' pile du début de la vidéo, le largo… enchanteur où le
petit cheval a pris des amphét'. Heuu, dis donc André, t'as pas entendu
parler d'un truc qui s'appelle les "ornementations" en musique baroque ?
Enfin, pour une fois, c'est quand même écoutable même si le violoniste nous
ramène de la joyeuse Italie vers le plat pays qui est le sien. Quant à
Janine Jansen, elle peint un petit âne courageux et indiscipliné, très
joyeux.
Comme promis pour chasser les derniers froids et se consoler de ce que je
viens de vous infliger… une curiosité parente du largo de "l'hiver"…
Initialement il y aviat la vidéo Purcell-Klaus Nomi, l'air du froid. Archi
connu mais aussi archi cucul !!! Autre vision nettement plus inspirée (sur
le fond - de l'air est frais ) par Andreas Scholl. Pardon Sonia, oui Klaus
Nomi, ben ça fiat un peu ringard au bout de quarante ans 😚.
pour les deux albums
Il est vrai que vu le nombre de versions pour certaine oeuvres ,ça vas devenir un essai comparatif et il faudras rennomer cette chronique "Que choisir ?"!^^ Ma première version acheté date des années 70 par l'inconnu Zimbler Symphonia pour ensuite me fendre de la version Karajan chez DDG.
RépondreSupprimerCrois tu qu'il etait bien utile de nous coller André Rieu ? le matin au saut du lit ,c'est pénible !^^Tu parlais de la version de Niguel Kennedy, personnelement ,j'avais bien aimé.Génial ton coup de gueule ,ça m'a fait repenser a une sortie scolaire ou une partie de l'orchestre de l'ile de France décorticait l'oeuvre de Vivaldi pour les jeunes enfants de 8 à 10 ans ! Mais la rien a dire ,c'etait très pro....et gratuit ! Après l'ecoute des deux versions je trouve la version Janine Jansen magnifique ,ronde en bouche comme un bon vin,je ne connaissais pas ,alors que pour Giuliano Carmignola ,je trouve ça plus sec et pimenté ! j'aime moins !
Merci Pat ! Mon Dieu tu as aussi la version du Zimbler Sinfonietta !!! J'ai acheté ça vers 1968 avec mon argent de poche quand démarraient les collections économiques CBS et EMI. Un orchestre américain je pense, des pionniers, mono vers 1955. Je les réécoute, ça gratte beaucoup mais c'est plutôt vivant, rien à envier à Herbert. Le violoniste solo est excellent.
SupprimerC'est amusant au départ j'avais un tout petit penchant pour Carmignola, à l'inverse de ma chère Maggy, et en travaillant la chronique, je suis comme vous deux, je penche finalement légèrement vers Janine.. heuu son disque bien sûr…
Cela dit à ce niveau… ta méthaphore sur le vin est excellent... Château Margaux ou Mouton Rothschild ?
je ne dirais pas un grand vin ,mais un bon vin, genre Saint Amour ou Juliénas !une musique bien ronde et fruité a l'oreille et qui pétille sur le tympan,en plus la robe de l'artiste est belle ! Alors que Carmignola ,je trouve qu'il pique un peut ! je ne veut pas etrfe mechant , mais ça aurait pu etre une grande cuvée ,mais qui a manqué de soleil !
RépondreSupprimerOn va passer pour des poivrots ou des œnologues (ce qui est mieux) :o)))))
RépondreSupprimerTé, y a un truc improbable d'un guitariste de rock cependant fabuleux, ben là... on dirait du Rondo Veniziano de la pire espèce... http://www.youtube.com/watch?v=1oG7Gf7dUgU
RépondreSupprimerMon Dieu !!!!!!!!!!!! Mais t'as trouvé ce truc comment ? Je ne suis plus très jeune, le cœur est solide, mais bon.... sois prudent quand même :o))))))))))))
RépondreSupprimerarggghhhh!!!! Help!
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé Roth lorsqu'il était avec Scorpions.
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup de mal avec ses albums solos. Sur ses premiers il excellait dans son Hendrix-Trower en mode Heavy, mais sa voix gâchait tout ; j'avais même l'impression qu'il chantait plus mal en solo qu'avec Scorpions.
Toutefois, j'ai encore plus de mal avec ses adaptations de classiques.
Depuis les années 80 et l'invasion des shredders (dont certains nantis d'un cursus non négligeable en musique classique), l'adaptation d'oeuvres classiques à la guitare électrique, généralement en mode Heavy, est devenue un passage obligatoire pour tous les prétendants au statut de Guitar-Hero. Malheureusement, rares sont ceux qui le passe sans trop de casse. Déjà, la guitare classique et l'électrique sont deux instruments différents. De plus, généralement, les rockers d'obédience "néo-classique mode heavy" confondent technique et feeling. C'est dans la majorité des cas surjoué, avec moult effets de toutes sortes servant plus l'"épate" et l'égo, que la musique. Le tout souffrant de grandiloquence.
RépondreSupprimerNéanmoins, il existe quelques cas (isolés ?) que l'on peut écouter sans risquer de vriller les tympans.
Merci Bruno pour cet éclairage érudit... T'as un exemple de cas isolé de... heuu adaptation à laquelle je pourrai survivre ? :o)
SupprimerHaaa... sincèrement je n'en sais rien. Dans le genre j'ai adoré Blackmore (presque adulé à un moment) qui savait marier les influences classiques au rock. Dans le domaine, c'est, avec quelques autres, un précurseur. Malheureusement, par la suite, d'autres ont en fait une surenchère. Alors pour toi qui a les esgourdes forgées au classique, je comprend qu'il faut s'accrocher.
SupprimerAssis-toi bien dans un fauteuil bien stable, prévois deux aspirines, et essayes tout de même ce qui suit. A titre d'expérience (Toon dans "Au delà du réel" !)
Malmsteen : Très contesté, toutefois c'est un vrai amoureux de musique classique et un étonnant technicien -> http://www.youtube.com/watch?v=y_yY9R-aBhM&feature=related
Paul Gilbert, en fait un touche à tout avec une très grosse culture musicale, a enseigné la guitare et a l'avantage d'avoir de l'humour et les pieds sur terre : http://www.youtube.com/watch?v=iKO_cHRYJb0&feature=related
Steve Howe, qui parallèlement à sa carrière de guitariste rock (Yes), s'est toujours intéressé aux musiques et instruments "anciens" : http://www.youtube.com/watch?v=PNsbtnMeGbU
N'oublions pas le petit MattRach (bien de chez nous) qui a commencé par s'éclater seul dans sa chambre et qui s'est fait connaître par Youtube (avec plusieurs millions de connexions ) : http://www.youtube.com/watch?v=wam-oMub8EU&feature=relmfu
Et Jeff Beck qui reprend la voix avec sa guitare dur "Nessum Dorma" : http://www.youtube.com/watch?v=21wjuBDzBRo
Toujours vivant ?
Jason Becker qui, malheureusement, est totalement paralysé depuis plusieurs années : http://www.youtube.com/watch?v=1doC_H4Yguk&feature=related
Et l'extra-terrestre Stanley Jordan : http://www.youtube.com/watch?v=5-m2haPvoHk
Ce sera tout pour ce soir. Sur le sujet, on pourrait en écrire un livre.
Waouuuu, incroyable tout ce travail.
SupprimerJ'ai passé un très bon moment à écouter tout cela. Comme tu le dis, quand on connaît les "originaux", ce n'est pas évident de transposer.
Il y a de très bonne chose : Steve Howe et Jason Becker (trahi par le son de la vidéo). Pour le reste, mes impression à chaud. En tout cas l'exercice montre que nombre de Rockeurs ne sont pas des musiciens au rabais ! Na !
Malmsteen : sympa, plein de bonne volonté, de l'expression, mais bordel qu'il joue faux !!!!!!!!!!!!! Tout au moins ici. La durée des notes dans la 5ème de Beethoven, il abuse :o)
Paul Gilbert dans la partita : Y a de ça, virtuose, mais trop de vibrato et de violence dans une musique à jouer détimbrée et aérienne, c’est-à-dire plutôt cela http://www.youtube.com/watch?v=2KYRdRnnBYw , certes ce qui n'est pas donné à tout le monde :o|
Steve Howe : excellent, grand musicien. Le fait d'utiliser une guitare sèche le rapproche des sonorités classiques. Assurer un continuo avec la corde grave tout en jouant la mélodie…. Chapeau… très beau et gorgé de soleil… Vivaldi quoi !
MattRach : on va considérer qu'il joue thème et variation sinon, le gamin, il n'a aucune notion même vague d'une fugue en canon, surtout celle-ci écrite presque mathématiquement !!!!
Jeff Beck : plutôt joli même s'il m'a fallu 1 minute pour reconnaître Turandot que je connais par cœur et un air que j'avais entendu 2 heures avant dans ma voiture. Final emphatique.
- Tu es dur Claude….
- Wolfi, soit sage, je discute avec Bibi…..
Jason Becker : je ne sais pas si c'est la vidéo, mais c'est quoi ce Bach riquiqui ? Dommage pour cet artiste très virtuose…. Il ne choisisait pas le plus facile ! oui,la vidéo est vraiment naze, dommage.
Stanley Jordan : encore un gars qui s'amuse mais bon, la respiration du mouvement central du concerto 21 a besoin de ventoline…..
Merci pour ce voyage dans le Classic-Rock
C'est bien le problème lorsque l'on s'attaque à la musique classique avec un instrument moderne, et surtout électrifié. Il est très facile de partir dans les travers et d'en faire trop. On ne peut garder le même touché sur une sèche et sur une électrique (de même qu'avec des cordes nylons et aciers).
RépondreSupprimerEn partie pour ces raisons, je préfère généralement les interprétations à la guitare sèche. Sinon, en électrique, il me semble préférable de ne garder que l'essence et d'aller vers autre chose, plutôt que d'essayer de faire du note à note.
A l'inverse, j'ai pu voir des musiciens de "classique" (certes ni Yepes, ni Segovia, ni Lagoya) qui, bien qu'évidemment n'avaient aucun mal à enchaîner les accords les plus ardus, éprouvaient d'énormes difficultés pour tenir le rythme, voire parfois même d'en reproduire un simple.
RépondreSupprimerComme quoi.
Je vois tout à fait ce que tu veux dire et je pourrais balancer des noms, mais bon... soyons charitable.
RépondreSupprimerET il n'y a pas que la guitare qui soit contaminée ! Le pire, c'est les artistes qui tentent de s'imposer en jouant "à la manière de...". Je pense à quelqu'un qui rêve d'être la réincarnation de Glenn Gould et son staccato-legato inimitable (on aime ou aime pas), alors qu'il ferait mieux d'être lui-même...
Oui, "être soit-même", c'est bien le problème d'une grande majorité d'artistes. Tous genres musicaux confondus.
RépondreSupprimerMême les acteurs jouent à la "manière de". Les peintres d'aujourd'hui ? Bouuaahh... (bâillement). Même la bande-dessiné est en manque de personnalité marquante.
Un paradoxe dans une société où l'on prône l'individualisme.
Ouais ouais, "être soit-même"...Faut d'abord savoir qui on est...
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