Voodoo-Swamp-Groove
Une fois de plus, le label Dixiefrog nous a dégoté un groupe de qualité.
Voilà un disque qui pue le bayou saumâtre insalubre en diable, infesté de caïmans et autres « swamp things ». C'est moite, chaud, rampant, collant à la peau, hypnotisant.
Un groupe qui n'a pas peur de se mouiller |
Avec force, vigueur, conviction et générosité, The Delta Saints joue leur Swamp-Blues-Rock.
A leur sujet, on raconte qu'un jour, une prêtresse vaudou, par ailleurs grande amatrice de musique électrique, trouvait qu'il était temps de dépoussiérer le Swamp-blues et de lui donner par la même occasion un sacré coup de fouet. Elle drogua cinq jeunes freluquets musiciens et leur fit boire, lors d'une chaude nuit de pleine lune, peu de temps avant que n'éclate l'orage, une potion concoctée à base de Lazy Lester, de J. Geils Band, d'Aerosmith (leur « Steppin' » semble s'être beaucoup inspiré du « She's on Fire » des Bostoniens), de Willy DeVille, de Black Crowes, de Blues Travellers, de Tony Joe White, du Sweet Tea de Buddy Guy, et une pincée de - serait-ce possible ? - de Jesus Volt.
A leur sujet, on raconte qu'un jour, une prêtresse vaudou, par ailleurs grande amatrice de musique électrique, trouvait qu'il était temps de dépoussiérer le Swamp-blues et de lui donner par la même occasion un sacré coup de fouet. Elle drogua cinq jeunes freluquets musiciens et leur fit boire, lors d'une chaude nuit de pleine lune, peu de temps avant que n'éclate l'orage, une potion concoctée à base de Lazy Lester, de J. Geils Band, d'Aerosmith (leur « Steppin' » semble s'être beaucoup inspiré du « She's on Fire » des Bostoniens), de Willy DeVille, de Black Crowes, de Blues Travellers, de Tony Joe White, du Sweet Tea de Buddy Guy, et une pincée de - serait-ce possible ? - de Jesus Volt.
communion dans la prière |
Depuis lors, le sang des cinq gus, pour éviter qu'il ne se dessèche, doit vibrer, bouillonner même, au rythme d'un Swamp-blues-rock pur, dur et transcendé. Du genre qui ne s'embarrasse d'aucun subterfuge. Aucune trace de cajun ni de Zydeco, priorité à un Blues rampant, poisseux et possédé. Et bien évidemment, cela va sans dire, mais précisons tout de même pour ceux qui en douteraient, aucune trace, rien, pas même une once, de - censuré - de arènebi, ou d'ingrédients nauséabonds dance-floor ou Rap-hip-hop (momo c'est énnôôôrme) à la mord-moi l'noeud.
Seul titre sortant du bayou, 3000 Miles, une ballade folk-rock très réussie ; le rayon de Soleil au milieu du ciel lourd et orageux.
Néanmoins, tout n'est pas du même tonneau ; il aurait été souhaitable de procéder à un écrémage pour un disque, certes déjà à la base relativement court (44 minutes), mais de haute teneur.
L'album qui regroupe l'intégralité des deux Ep sortis aux USA (« Pray on EP » en 2009 et « Bird Called Angola » en 2010), aurait pu faire l'impasse sur « Voodoo Walk », voire dans une moindre mesure « Pray On », qui ne sont pas du même acabit que le reste du disque.
Un chanteur assis, certes, mais qui ne ménage pas ses cordes vocales. La musique avant le cirque. |
Titres à ne pas écouter sans être averti : A Bird Called Angola, Steppin', Swamp Groove et Train Song ; en effet ces derniers présentent un fort risque d'être zombifié, à jamais disciple des Delta Saints, et de la prêtresse vaudou... à vos risques et périls. L'addiction peut être immédiate.
A écouter à fond les manettes, lorsque tout le monde dort, dans la voiture même vitres ouvertes dans l'embouteillage.
Espérons que l'on a pas fini d'entendre parler de ce combo très prometteur.
The Delta Saints, quintet de Nashville, est composé de Ben Ringel, chanteur prince des hobos, vociférant d'un ton autoritaire ses imprécations, et maltraitant le dobro ; de David Supica, bassiste pouvant groover et sonner comme John Paul Jones (en moins pointu, mais ça envoie tout de même pas mal, et gros son ; faîtes chauffer le caisson de basse), affichant un look à la John Butler ; de Ben Azzi, batteur névrosé, sachant varier son jeu, jouant un patterns vicieux pour relancer la machine ; de Greg Hommert, harmoniciste en chef (dans la tradition de Magic Dick) et un guitariste crachant des accords souffreteux, tantôt passablement saturés d'Overdrive, tantôt dirty-crunchy. Sur ce dernier poste, trois guitaristes se sont déjà succédés depuis 2009. Il est fort probable que la quasi absence de soli (les envolées solitaires étant plutôt prises par l'harmonica) et de quelconque démonstrations techniques affame l 'égo vorace qu'ont bon nombre de gratteux. Dylan Fitch, qui n'a pas joué sur le disque mais figurant sur la pochette (le barbu), est le dernier en date.
Crénom ! Voilà t'y pas un excellent réveil-matin pour se donner la pêche. Excellent également après une journée éreintante pour se requinquer. Un médoc sans effet secondaire contre la morosité.
Enjoy !
(1) Ce label français qui œuvre depuis 1986 pour publier, dans de bonnes conditions, des artistes ou des groupes peu ou prou connus dans l'hexagone, mériterait bien largement une médaille des Arts & des Lettres pour service rendu à la Culture.
- A Bird Called Angola - 3:08
- Good In White - 3:39
- Company of Thieves - 3:54
- Steppin' - 5:24
- Momma - 4:16
- Pray On - 5:25
- Voodoo Walk - 3:10
- Callin' Me Home - 3:43
- Swamp Groove - 2:58
- 3.000 Miles - 4:13
- Train Song - 4:28
Ici deux titres lives, dont, le premier, inédit.
Le suivant (clic/lien) : "Death Letter Jubilee" (2013)
Hum... mouais...hum, hum, sniff...
RépondreSupprimerdonc, afin d'éviter tout malentendu, les titres mentionnés comme "à éviter...", sont les plus addictifs. Les "trop biens", le "plus mieux" quoi. Bref, à mon humble avis, les meilleurs.