samedi 24 décembre 2011

GREMLINS (1984) de Joe Dante, par Elodie


Pour une fois que je ne vous parle pas bouquin, je vous ai trouvé un petit conte de Noël… cinématographique. Celui qui est même pour moi le conte de noël le plus délirant qu’Hollywood nous ait concocté, un vrai chef d’œuvre du genre (du calme LucB, j’ai parlé de films délirants, je ne remets pas en cause tes films cultes du cinéma muet !) : LES GREMLINS. C’est pour Noel 1984 que GREMLINS sort au cinéma. Et cette création de Joe Dante sous la coupe de Spielberg va vite de venir l’un des films cultes des années 80, un must pour ces enfants ou ados devenus trentenaires ou plus, qui le montrent à leur tour à leurs enfants.

Joe Dante à gauche... non à droite !
Vous avez vraiment besoin qu’on vous rappelle l’histoire ? Une petite ville américaine à la période de Noël. La neige, les chanteurs de noël, et une famille d’Américains moyens. A un détail près : le père est un inventeur à l’origine de produits plus décalés et ratés les uns que les autres, comme la salle de bains de poche ou le cendrier sans fumée. Mais un cadeau original, une drôle de petite bestiole appelée mogwaï, va finalement faire basculer la petite ville dans l’horreur, et le film gentillet dans un bijou d’humour noir. Parce que comme tout le monde le sait, il y a 3 règles à respecter avec un mogwaï : ne pas les mouiller, ne pas les mettre en pleine lumière et surtout ne JAMAIS, JAMAIS leur donner à manger après minuit. Mais comme toute règle énoncée est faite pour être transgressée, le mignon mogwaï donne naissance à d’affreux, méchants et pourtant très drôles, monstres gluants qui transforment la petite ville sans histoire en une scène de carnage délirant.

Le scénario, pas très complexe ni très crédible (même sans aller jusqu’à se poser la fameuse question de savoir si « après minuit » signifie, juste après minuit, ou la nuit, et que faire en cas de décalage horaire), est néanmoins très novateur puisqu’il invente le film d’horreur tout public. GREMLINS n’évite pas le gore et très franchement, pour un jeune enfant, c’est un film vraiment effrayant. Mais passé 10 ans, on rit beaucoup plus qu’on ne frissonne, y compris (surtout) pendant la scène d’anthologie  dans la cuisine le jour de Noël, ou la parfaite mère de famille américaine, mélange de Caroline Ingalls et de Bree Van de Kamp,  se transforme en serial killeuse de Gremlins, avec des armes aussi étonnantes qu’un mixer ou un four à micro-ondes. Et du Gremlin mixé, ce n’est pas ragoutant, mais ça prête plus à rire qu’à fermer les yeux ! L’humour noir qui n’était pas jusque-là un ingrédient habituel des comédies familiales hollywoodiennes est le composant de base de ce film et c’est ce qui nous fait adorer ces petites terreurs. Des Gremlins en petits chanteurs de noël, par exemple, ça vaut son pesant de cacahouètes !

Outres les Gremlins eux-mêmes, d’autres personnages sont particulièrement savoureux et contribuent au succès du film : Mrs Deagle, l’abominable vieille dame qui ferait passer Tatie Danielle pour mère Térésa  et ne pense qu’à s’en prendre au chien du jeune héros, ou Mr Futterman, ancien combattant conducteur de chasse neige qui voue une haine sans nom à tous les produits étrangers. Derrière la comédie fantastique, GREMLINS est aussi truffé de références cinématographiques : un clin d’œil à La Vie est belle par-ci (c’est le film que regarde la mère lors de l’attaque des Gremlins, mais il y a aussi pas mal d’analogies au film de Capra, à travers la ville de Kingston Falls et le personnage de l’acariâtre Mrs Deagle. Et comme au Déblocnot' on a de la suite dans les idées, ce film de Capra sera justement chroniqué dans 2 jours), une référence à l’univers de Spielberg par-là (un Gremlin arrache la prise téléphonique en disant « téléphone maison », on voit un E.T. en peluche, et Spielberg fait même une apparition dans le film), un rappel de l’univers du cinéma fantastique un peu plus loin (Gizmo a peur lors du visionnage de L’Invasion des profanateurs de sépultures), sans oublier le film de Blanche-Neige qui passionnent les gremlins dans le cinéma !

D’ailleurs l’idée même des Gremlins est piquée, en partie au moins, au monde des dessins animés. C’est au cours de la Seconde Guerre mondiale qu’on a commencé à parler de Gremlins dès qu’un appareil tombait en panne brusquement. L’excellent Roald Dahl, auteur notamment de Charlie et la Chocolaterie  a même écrit un livre intitulé The Gremlins. Mais la Warner a ensuite repris  le concept dans des cartoons avec bugs bunny, qui, s’ils ne ressemblent pas aux monstres délirants de Joe Dante, n’en sont pas moins leurs ancêtres. Visuellement, l’univers des Gremlins n’est d’ailleurs pas si éloignés de celui des cartoons : leurs excès, leurs mouvements, leur rire pourraient être ceux de personnages de dessins animés.  Sauf que cette fois, il a fallu jouer avec des effets spéciaux pour animer ces sales bestioles. On est certes à des kilomètres des images de synthèse et du numérique, mais par rapport à d’autres productions de la même époque, le résultat a plutôt bien vieilli. En tout cas, mes bêta testeurs personnels ne m’ont pas ressorti l’éternelle rengaine « wouah, c’est trop nul, c’était vraiment comme ça à votre époque ? ». Bien au contraire, ils sont rentrés dans le film (presque) comme s’il venait de sortir ce qui a permis à leurs parents de replonger avec une pointe de nostalgie dans le monde déjanté des Gremlins.

La bande annonce...


ET comme c'est Noël, le cadeau bonus d'Elodie, un extrait :








LES GREMLINS (1984)
Réal : Joe Dante
Scénar : Chris Columbus

Couleur - 1h45 - 1:85

1 commentaire:

  1. j’adore les gremlins surtout stripe celui qui a la crête

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