jeudi 27 octobre 2011

MARC RIBOT "Party Intellectuals" (2008) par FreddieJazz



A l’heure actuelle, Marc Ribot est certainement le guitariste le plus déjanté de la planète. Ce type sait tout faire, et il se trouve toujours là où on ne l’attend pas. Entreprenant d’enregistrer les expériences les plus folles, du rock au jazz en passant par le punk, le noise, le psychédélique, l’électro, la musique latine, la soul et l’avant-garde, il est, avec Marc Ducret, le guitariste du moment, se situant résolument dans l’expérimental. Ainsi, amis de Prince, Miles Davis, Tom Waits, John Zorn, Xiu Xiu, Lounge Lizards, ou encore de Trevor Dunn, foncez, cet album est un pur ravissement pour nos papilles auditives. Un ravissement pour nos esgourdes.
PARTY INTELLECTUALS est le premier enregistrement d’un collectif monté par le guitariste qui, comme il le rappelle dans quelques interviews glanées ici et là, n’avait pas enregistré d’album punk-rock depuis ses années lycée. Si pour quelques uns, il s’agit d’un essai plutôt brouillon, pour un chroniqueur de Deblocnot’, c’est une totale réussite. Car cette musique évite le pastiche et tous les clichés propres à ce genre d’entreprise. PARTY INTELLECTUALS s’inscrit résolument dans le XXIème siècle. Cette musique nous parle, fait écho dans notre âme et notre esprit. A la fois léger et profond, d’une fraîcheur inouïe (un côté adolescent non négligeable), les idées ne manquent pas.
guitare / basse / batterie...
Il s’agit là d’un groupe combinant trois musiciens : Marc Ribot à la guitare et chant, Shahzad Ismaily (à la basse éléctrique) et Ches Smith (à la batterie). Au final, un bouillon de culture inouï, avec des idées plein la tête. Toutes les énergies des deux maîtres de la scène underground de New-York sont gravées dans cet enregistrement: Marc Ribot, donc et le bassiste Shahzad Ismaily (celui-ci joue régulièrement avec Laurie Anderson, Will Oldham, Jolie Holland, Secret Chiefs 3 ou encore le Trevor Dunn’s Trio Convulsant). Encore une fois, le résultat est vraiment ahurissant, tant les références musicales sont nombreuses (Miles Davis, The Doors, Prince, pour ne citer qu’eux…). Et le répertoire, varié et hétéroclite, sorte de post-everything expérimental, vous fout une de ces pêches! On baigne en pleine réalité urbaine, globale et électronique, des images défilent à quatre cent à l’heure. PARTY INTELLECTUALS est à la musique ce qu’INCEPTION est au cinéma : une expérience inoubliable. Du post-punk dès le premier thème (Break On Through, le thème des Doors…) au punk-latin (Bateau), avec des réminiscences classiques (l’on songe forcément au Concerto d'Aranjuez de Miles Davis avec Gil Evans), les trois musiciens nous proposent des paysages sonores d’une beauté étincelante.

C’est donc bel et bien la trame de cet album sorti en 2008 chez Pi recordings. L’on trouvera du Punk-Latin, du Punk-Jazz, du Punk-Albert Ayler, du Punk-Rock. Le second thème "Party Intellectuals" emprunte au Miles électrique, du moins tout au début, pour s’en détourner, prendre une tout autre direction, carrément electro-punk, avec un batteur complètement acquis à la cause de Ribot, qui pour le coup se transforme en chien de faïence, comme l’indique le nom de son groupe. Bref, on l’aura compris, dans cet album plus rock et punk que jazz, il y a des moments d’extase carrément hypnotiques, de la violence, de la bêtise, de l’humour et de la beauté. A ne pas manquer !


Extrait : "Break on through", une composition de The Doors.

Avertissement : la direction du Déblocnot décline toute responsabilité sur les velléités punk hardcore de son chroniqueur Jazz... (il va beaucoup mieux, et se repose en Suisse..)




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