La relève
En 2008, sortait un disque rare, « Road of Life ». Un disque de Southern-Rock authentique, exempte de formatage ou de tout plan marketing. Un de ces disques qui vous enthousiasme dès les premières minutes, avec la certitude d'avoir affaire à quelque chose de fort. Pourtant le groupe et ses membres étaient à l'époque de parfaits inconnus.
D'entrée, après un faux départ Rock'n'Roll, Whiskey Myers ressuscite, sans complexe, le Lynyrd Skynyrd originel, avec Ronnie Van Zant au chant ! Ce timbre de voix et cette façon de la poser, mi-traînarde, mi-laconique, en mâchouillant les mots. Avec trois guitaristes jouant dans un registre très Rock avec un lourd bagage country et blues, au style teigneux, sec, présent, jamais démonstratif, et chargée de feeling. Ni plagiat, ni ersatz, ni pillage. Juste une continuité.
Les titres « Road of Life », "Melancholy blues », « American Outlaws », « Kyle Hope » et « Thief of Hearts » s'épanouissent donc dans cet environnement typique du Lynyrd des 70's ; toutefois sans claviers, et avec des guitares un tantinet moins bavardes.
Cependant, tout en gardant une homogénéité due à l'orientation générale vers un Rock-country (plutôt que l'inverse), et Southern-rock, Whiskey Myers ne se limite pas à ce registre spécifique. D'autres chansons s'orientent plus vers un Rock-country penchant plus vers les Allman Brothers, dont le chant s'inspirerait d'un Rock US actuel, qui peut évoquer par exemple Staind.
Il y a deux chanteurs, plus deux autres pour les chœurs, d'où les différences au niveau du chant entre certaines chansons. Certains passages éparses, mais surtout « Hippie's Lament » penchent vers Screamin' Cheetah Wheelies ; notamment par ces fluctuations de rythmes, ces accords vaguement jazzy, et une montée progressive en puissance. « Tya » (final, du titre et du disque, en apothéose) également, avec cette fois-ci une filiation Heavy-rock évidente.
Et puis il y a ces deux ballades magnifiques et intenses, chargées d'émotions non feintes. « Nobody knows her name », avec un deuxième chant en contre-temps, légèrement en retrait ; et « Russel's Song » constitué uniquement de guitares acoustiques et d'un chant mélancolique (comme un souffle chaud râclant lentement la gorge) d'une pureté telle que l'on ne peut que fermer les yeux et écouter.
Ce qui frappe tout au long de l'écoute, c'est la mesure, la justesse, la maturité et la fluidité des musiciens ; habituellement l'apanage de bourlingueurs d'expérience, alors que l'ensemble du groupe semble bien jeune.
Treize titres, tous différents, tous abordant ou frôlant l'excellence, et, au bout des 73 minutes (!) écoulées, nos neurones baignées de bonheur en redemandent. Un des meilleurs disques de 2008 qui m'a été donné d'écouter.
- Thief of Hearts - 4:38
- Kyle Hope - 3:41
- Gone Away - 5:00
- Lonely East TX Nights - 4:20
- Hippie's Lament - 5:31
- Road of Life - 3:59
- Melancholy Blues - 8:19
- Goodbye Girl - 5:38
- Summer 2005 - 3:54
- American Outlaws - 8:22
- Nobody Knows Her Name - 5:20
- Russell's Song - 5:11
- TYA - 9:40
Il faudra attendre patiemment trois années, pour qu'enfin en 2011 sorte un nouvel opus (http://ledeblocnot.blogspot.fr/2011/06/whiskey-myers-firewater-2011-bruno.html).
P.S. : Le groupe pose ensemble devant une pancarte : Old MAGNOLIA Station. Serait-ce un clin d'œil à « Magnolia » de Screamin' Cheetah Wheelies ?
Excellent combo en effet, leur second opus bien que tout à fait réussi, n'en demeure pas moins un poil en dessous de ce "Road of Life", mais on en a déjà parlé en d'autres lieux! Amicalement
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerUn poil en dessous effectivement, mais bien au dessus d'une majorité de groupes du genre et assimilé.
RépondreSupprimerUne chronique m'avait fait hésité ; heureusement, la tienne m'a convaincu et voilà que ce Firewater squatte mes lecteurs (voiture et zonzon). Mieux, il semble meilleur au fil des écoutes.
En espérant qu'il ne faille attendre encore 3 ans pour le prochain.
Merci Jean-Pascal.