mardi 21 juin 2011

PURPLE CAT - "Tribute to Big Walter" (2011) par Rockin-jl


Mais quel est donc ce chat pourpre qui miaule son blues sur les gouttières par les soirs de lune ? Ce sympathique félin en est à son troisième album après Blue Petunia (2006) et Beat It Out (2007) et autour de ses deux fondateurs , les frenchies René Perrier (chant , harmo, ex Flying Saucers) et Charles Malnuit (drums, ex Nighthawks) on trouve des invités prestigieux , Calvin « fuzz » Jones (1926-2010) (bass ex Muddy Waters , décédé juste après ces enregistrements, le disque lui est dédié) , Bob Margolin (guitare et basse, ex Muddy Waters aussi) et Guitar Ray. Lui c’est un italien, as du manche, leader de Guitar Ray & the Gamblers et qui joue avec Otis Grant lors de ses tournées sur le vieux continent.


Une équipe de vieux briscards qui s’attaque donc au répertoire de Big Walter Horton, 1918-1981, et il est particulièrement casse gueule de s’attaquer à un tel monstre sacré, un des plus grands virtuoses de l’harmonica de l’histoire du Chicago Blues. Et ils s’en sortent plutôt bien, par moment le son vintage nous ferait presque voyager dans le temps, à l’age d’or du blues, celui de Muddy, du Wolf, de Sonny Boy, de Jimmy Reed ou Big Walter, avec pour traits d’union Calvin Jones et Bob Margolin qui ont connu cette époque…

Comme il se doit pour un tribute à Big Walter l’harmonica est la vedette du disque et René Perrier fait preuve d’une belle maîtrise de l’instrument , dans l’esprit du jeu de Big Walter. Jerry Portnoy, le mentor de Perrier peut être content de son élève. Il faut dire que celui-ci a acquit une sacré expérience, partageant des scènes avec le Legendary Blues Band (le band de Muddy après la mort de celui-ci ), Junior Wells, Eddie Clearwater, Otis Grant entre autres.

Perrier et Guitar Ray se partagent le chant, 3 titres pour l’Italien, 7 pour le français, dont la tessiture de voix me rappelle celle de Charlie Musselwhite. Guitar Ray fait aussi parler sa guitare, avec un jeu incisif, toujours à bon escient, sans démonstrations, si j’osais une comparaison ce serait avec Jimmie Vaughan.
Coté titres on retrouve des classiques de Horton tirés de des albums Fine Cuts (Stop Clownin, Don’t Get Around Much Anymore) , Can’t Keep Lovin’You ( West Wind, Tin Pan Alley ), harmonica blues giant (Southern Woman) ou de ses collaborations avec Carey Bell (Little Boy Blue) ou Johnny Shines (Hello Central, un titre de Lightnin’Hopkins).


Plus deux classiques, Walking By Myself de Jimmy Rogers (1956) et Hydramatic Woman (1954) de Joe Hill Louis sur lesquels Horton avait gravé 2 de ses plus fameux solos d’accompagnateur à l’époque.

Au final, un beau disque de blues, sobre, roots, joué avec sincérité par des musicos de talent, avec une majorité de morceaux mid tempo, élégant avec un petit je ne sais quoi de jazzy. Une belle déclaration d’amour à Big Walter et sa musique, et la preuve que mêmes disparus depuis des lustres les grands bluesmen sont immortels et ont fait des émules jusque dans la lointaine France...
(site: purplecat.fr )




(article publié initialement dans le N°25 de la revue BCR )













Et maintenant, à l'occasion de la fête de la musique , des petits jeux , juste en dessous de cet article:

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