lundi 21 mars 2011

POLICE - "Outlandos D'Amour" (1978) par Philou



La Police des Polices....

Fin 1978, la vague Punk commence à s'essouffler, tandis que POLICE sort son premier album "Outlandos d'Amour" , le 2 novembre. Le trio, qui avait déjà essuyé de vives critiques quand au choix du nom du groupe, alors qu'il s'agissait juste d'un clin d'œil au nom du batteur Stewart Copeland surnommé "Cop", déboule sur la scène internationale avec ce LP redoutable, rempli d'énergie et d'efficacité.
Qualifiés de Punks au début de leur carrière, les faux blondinets, Andy Summers (qui avait remplacé le guitariste corse Henri Padovani), Stewart Copeland et Sting sont en réalité de fins techniciens expérimentés qui vont insuffler directement dans leur (soft) Punk, du Reggae, du Ska, du Rock, de la Pop et même de Jazz. Un amalgame qui séduira immédiatement le public du monde entier.

Andy Summers, Steward "Cop" Copeland & Sting

Le titre de l'album "Outlandos d'Amour" est en Sabir, un langage utilisé dans les ports méditerranéens, un mélange d'arabe, de français, d'italien et d'espagnol et en rajoute une petite couche au mélange des genres et des couleurs.
POLICE....ça a le gout du Punk, la couleur du Punk, mais ce n'est pas du Punk !!!
En effet, Andy Summers est un vieux briscard qui a tâté du médiator avec Soft Machine, Eric Burdon, Neil Sedaka, Kevin Ayers, Steward Copeland a joué avec le groupe progressif Curved Air tandis que Sting est le bassiste-chanteur d'un groupe de jazz "Last Exit"...pas très rebelle tout ça !!!! Donc, vu leur passé, les trois gaillards savent jouer, tout le contraire de ces têtes à claques de Sex Pistols qui savent à peine aligner 3 accords !
Mais les Policemen ont quelque chose en commun avec les Punks : l'énergie et la rage de jouer.

La preuve, la 1ère chanson "Next To You" déboule dans l'urgence, à la vitesse grand V et n'a rien en envier aux autres brulots Punks de la concurrence. "So Lonely", c'est le cri désespéré d'un Sting en pleine déprime qui hurle sa solitude à travers un reggae lancinant, pendant le refrain le groupe accélère la cadence avec la frappe puissante de Stewart Copeland, le son de caisse claire est très tendu et mat, sur son jeu de batterie facilement identifiable, "Cop" s'est largement inspiré des batteurs et des rythmes reggae qu'il a accélérés tout en ajoutant sa touche personnelle...
Sting est amoureux de la péripatéticienne "Roxanne" et veut qu'elle arrête de se prostituer afin de pouvoir l'aimer sans la partager. Cette chanson fut écrite à Paris pendant que le groupe jouait dans un club parisien, inspiré par les filles de joie qui arpentaient le trottoir près de leur hôtel. Publiée tout d'abord en single, la chanson ne connaitra qu'un succès modéré, mais lorsque qu'elle fut rajoutée à l'album "Outlandos d'Amour", elle deviendra un titre incontournable, le cheval de bataille du groupe sur scène.
Sting ajoute sa touche jazzy sur le chaloupé et swinguant "Hole In My Life" avant le nerveux et speedé "Peanuts" sur lequel on se rend compte qu'il ne faut abuser des petites pilules ou autres cachets sous peine de perdre le contrôle de soi-même.
La 2ème face débute avec "Can't Stand Losing You", imparable, inspiré de rythmes reggae jamaïcains, la voix à fleur de peau et la basse de Sting de font des miracles sur ce titre qui parle encore de rupture amoureuse. Le tanneur de peaux Stewart Copeland ne ménage pas sa peine en cognant comme un forcené sur ses fûts, tandis que Andy Summers aligne tranquillement ses accords.

Gordon Summer, alias STING.
Les observations métaphysiques du professeur Gordon Summer continuent sur le très speedé punk/rock "Truth Hits Everybody" avant l'explosion définitive de ses cordes vocales sur l'hymne rageur dédié aux enfants des fifties et des sixties, "Born In The 50's".
L'album se poursuit avec Andy Summers sur "Be My Girl-Sally", l'avant dernier morceau très pêchu qui s'arrête soudainement, laissant place à un étrange monologue du guitariste qui nous vante les mérites d’une poupée gonflable !!!
Ce premier album du trio peroxydé se termine par "Masoko Tanga" un reggae-rock très rythmé où Sting ne chante pas vraiment, mais se lance dans un espèce de "pseudo délire rastafarien" qui deviendra une de ses spécialités "on stage".








L'album, en 38 minutes et 48 secondes montre en main, aligne donc son lot de tubes indispensables avec "So Lonely", "Roxanne", "Can't Stand Losing You" et des chansons moins connues comme "Next To You", "Masoko Tanga", "Truth Hits Everybody" ou "Hole In My Life" mais qui valent quand même leur pesant de Peanuts.
Un début de carrière sur les chapeaux de roues, mais la suite avec "Reggatta De Blanc" ne sera pas mal non plus !!!







The Police live : "Can't Stand Losing You" & "Next To You".

2 commentaires:

  1. Pilos ! Bien avant que le Dard (pas Frédéric, ni même Patrice) ne fasse sa pop boursouflée de jazz prétentieux à souhait (atchoum !).
    Energie + songwriting + maitrise instrumentale - prétentions instrumentale = le pied modèle Dingo !!!
    Très bel article, Philou !

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  2. Quelque chose de nouveau à l'époque, un son neuf, qui ne laissait pas indifférent. Et en plus, le groupe assurait sur scène.

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