samedi 19 mars 2011

JOHNNY CLEGG , CONCERT A CONCARNEAU, le 12.03.2011 par ROCKIN "ZOULOU" JL




Johnny Clegg….voila un nom qui n’évoque sans doute pas grand chose aux plus jeunes de notre lectorat, ce qu’un tour d’horizon des spectateurs ( 3000 selon les organisateurs, 200 selon la police...environ 1200 pour moi) me confirme, beaucoup de 45-60 ans , des trentenaires aussi mais des 15-25 aux abonnés absents, comme à tous les concerts où je vais d’ailleurs, simple problème de génération (je ne vais pas vraiment voir les  "produits"  à la mode NRJ/TF1) ou vraie tendance de fond ?



Peut être ces jeunes se sont ils réservés pour aller voir Guiseppe qui dédicace (ses photos, pas un livre rassurez vous..) dans une boite voisine ce même soir, mais si, Guiseppe, le bellâtre italien au QI d’escargot farci, tête à claques et macho d’opérette,  "vedette"  de je ne sais plus quelle émission navrante de télé réalité (pléonasme) .
Tiens, puisqu’on va parler de Johnny Clegg, n'y a t'il pas là un apartheid moderne, dans ces ghettos de sous culture qu’on (les médias, les supermarchés de la culture, les majors) érige pour les jeunes ?


ROCKIN ‘ ! Et ce concert alors, les lecteur attendent.. (le rédac-chef )

Voilà voilà ….on y vient. Je disais donc que Johnny Clegg n’évoquait pas grand-chose aux plus jeunes, alors qu’il eu son heure de gloire médiatique dans les années 80, squattant même le Top 50, et a vraiment laissé son empreinte sur les pré-grabataires de ma génération, peut être pas tant pour sa musique que pour ce qu’il représente.

Petite bio express pour nos trois lecteurs de moins de 40 ans : Johnny est né il y 58 ans en Angleterre d’un père anglais et d’une mère zimbabwéenne. Enfant, il sera élevé par sa mère (et le nouveau mari de sa mère, son père biologique ayant abandonné le foyer) en Afrique du Sud, en plein apartheid, apprend la guitare dans la rue avec des musiciens noirs, la langue et la culture zoulou aussi, forme un duo avec un autre guitariste , Sipho Mchunu , et défiant l’apartheid le duo black & white tourne et se crée de plus en plus de notoriété, participant à l’évolution musicale et politique du pays. En effet Johnny a certainement contribué à faire évoluer les mentalités dans son pays et à sensibiliser l’Occident à ce qui se passait au pays des sprinboks.
Le duo deviendra Juluka à la fin des années 70, qui fut censuré en Afrique du Sud mais connaîtra le succès mondial .
Juluka se sépare en 1985 et Clegg forme Savuka et ce sera la déferlante avec  "Asimbonanga"  dédié à un prisonnier, un certain Nelson Mandela , ou encore " Scatterlings Of Africa" , et ce mélange savoureux entre pop/rock et traditionnels zoulous. Depuis l’apartheid est tombé, et Johnny n’intéresse plus les médias, passé de mode, pourtant il produit régulièrement des albums et fait salle comble dans le monde entier et..

MAIS C’EST PAS VRAI !! LE CONCERT ON T’A DIT !! (rédac-chef très énervé)



Patience, on y arrive. Et pour patienter voici Imany, et pour une fois une première partie canon (à tous points de vue..) , une chanteuse que je ne connaissais pas et qui a scotché et conquit l’auditoire dés que sa voix a résonné, seulement accompagnée d’un (excellent) guitariste acoustique. Naviguant entre folk/jazz/soul et chant africain, Imany offre un trop court moment de vrai bonheur rare et fait un tabac. Si vous la voyez à l’affiche vers chez vous, foncez ! Je n’en parle pas plus longuement aujourd'hui car nous la retrouverons très bientôt dans ces colonnes pour une interview exclusive, on est comme ça au Deblocnot' ! (son  myspace)


Le temps de siffler une petite mousse et les lumières s’éteignent tandis qu’un frisson de curiosité et d’excitation parcourt le public, j’adore cet instant, juste avant la prise de contact, c’est un peu comme le monter de l’escalier avant l’amour….


Vous êtes encore là ? Tant mieux car voila enfin Johnny en veste rouge, guitare au poing, entouré de 4 musiciens (guitare, basse, drums et un clavier-saxo-trompette) et 2 choristes , mais nous reviendrons plus en détail sur tout ce petit monde.




Le titre d’ouverture sera plutôt pop/rock, ainsi que le second , marqué par un joli solo de sax de Dan Shout , un très bon celui là qui est parallèlement dans plusieurs projets jazz ; puis on va crescendo avec  "Gimme The Wonder"  tiré du dernier album  "Human"  , " an african latin pop crossover " nous explique Johnny, qui parle très bien français . Au morceau suivant, Johnny tombe la veste et voila le vrai Zoulou blanc, rythme africain, chant zoulou, danse avec ses choristes , le public venu pour ça s’enflamme et ça remue pas mal dans la salle, grosse ambiance. J’écrase une larme (intérieure) sur ma joue burinée de voir ce gars à la destinée singulière à quelques mètres de moi, ben quoi ? On peut avoir biberonné à Motörhead et cacher sous des dehors bourrus une âme de midinette…


Johnny nous parle de la crise économique qui a durement touché son pays et pas vraiment arrangé la situation dans les townships , sujet du titre suivant  "Asilazi" , extrait aussi de  "Human" , encore un gros beat zoulou . Ca tangue pas mal, même M’dam’ Rockin’ plutôt réservée d’ordinaire se met à danser , comme en transe, tiens faudra que j’en profite pour le  gologolo  dans la case en rentrant… Et puis non, conscience professionnelle oblige, j’écrirai plutôt mon compte rendu à chaud…

Johnny continue de nous parler, racontant des anecdotes et la petite histoire de chaque chanson, il a l’air d’un gars simple, sympa et sincèrement heureux d’être là, proche du public et sans aucune grosse tête. Le public le sent et le lui rend bien.


Les musiques s’enchaînent , chanson de marche zoulou avec Johnny au bandonéon un beat reggae par ci, une couleur caraïbes par là, un titre gros rock " Sprinsteenien"  ("Hidden Away Down"), puis l’excellent et très coloré "Bullets For Bafazana"  un titre de 1979 qui parle d’un guerrier zoulou qui fut son roaddie et des guerres des clans qui ravageaient le pays. Le groupe assure avec à la rythmique Trevor Donjany (bass) et Barry Van Zyl (drums), à la guitare, l’anglais implanté en Afrique du Sud David Innes, depuis 19 ans avec Clegg, le directeur musical du groupe, au CV long comme le casier judiciaire de X (mettez le nom du ministre de votre choix), il a notamment joué avec Jackson Browne ou Peter Gabriel.

Johnny et Mandisa Dlanga
 Faut que je vous dise un mot des 2 choristes, l’homme à la voix de baryton Bonjani Masuku et la femme, Mandisa Dlanga, voix d’une puissance monstrueuse et popotin imposant , qui se taillera un énorme succès à l’applaudimètre, une ovation même, quel coffre, elle est depuis 23 ans avec Clegg et a chanté entre autres avec Paul Simon, Miriam Makeba ou I Muvrini (comme Bonjani et Innes d’ailleurs !)


Ah mince, c’est fini ! Bah alors Johnny ? Asimbonanaga et Scatterlings For Africa ? Pas de panique ce sera pour le rappel , avec ses 2 méga tubes chantés par le public ravi.


Cette fois c’est la fin, Johnny dédicace, très abordable, sympa je vous dis, allez il est temps de rentrer, on a de la route à faire... Une soirée mémorable en tous cas !

De retour et sous ma couette, me voila devenu guerrier zoulou, je me pare de mes plumes, saisis ma lance et mon bouclier et pars chasser le lion dans la brousse après avoir exécuté la danse sacrée transmise par les ancêtres…et bientôt secoué par Madame Rockin  "Oh du calme là dedans, t’as fini de gigoter en dormant oui, y’en a qui bossent demain ici" .........

moment d'emotion avec Clegg rejoint sur scène par Nelson Mandela, ecoutez vers la fin Mandisa Dlanga..



 PS- Triple carton jaune :


1- Au Finistère Sud, région Quimper/ Concarneau pour une programmation carrément inintéressante , et pas vraiment rock n roll, genre Michèle Torr à Concarneau et les résidus de Star Ac à Quimper, Johnny Clegg étant l’exception qui confirme la règle. Prenez exemple sur les Arcs (Quéven), le Triskell (Pont Labbé) ou le Run ar Puns (Chateaulin) qui proposent des concerts éclectiques et de qualité. Il y a 15-20 ans on a pu voir ici Mick Taylor, Alvin Lee, Paul Personne, les Roadrunners et j'en oublie, à quand le retour de pointures?


2- A l’organisation, qui s’arrange pour faire entrer les spectateurs sur une seule file et ainsi faire poireauter tout le monde une plombe dehors, munis de billets ou pas.


3- Re, à l’organisation , pour avoir bloqué l’étage, le meilleur endroit de la salle, pour le confort d'un carré de VIP , dommage.

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