The Hub, voila un groupe français prometteur- enfin quand je dis groupe je devrais dire duo puisque The Hub se compose de Hubert et Yarol - qui nous envoie dans les dents une décharge de blues à la fois roots et moderne, un blues poisseux et lancinant, collant comme la boue des bayous, à la John Lee Hooker ou RL Burnside avec par moment un gros son qui rappelle le swamp blues de Smokehouse ou l’Electric duo de Jack Bon (dont nous vous parlions il y a quelques temps) . On pense aussi à 2 autres duos français, même si plus acoustiques, les Moutain Men ou Bo Weavil (trio maintenant); à des duos américains aussi comme Black Keys ou White Stripes, meme si the Hub reste plus prés des racines blues.
Mais revenons un peu sur le parcours de ces musiciens, ce qui nous éclairera un peu sur leur présent. Yarol Poupaud fut le guitariste dans les années 90 de FFF (Fédération Française de Funk) qui comme son nom l’indique délivrait un rock fusion énergique. Il tourna aussi à cette époque avec Niagara avant de toucher à la production, aux musiques de films, puis de créer le label Bonus tracks records, tout en continuant bien sur à jouer, avec Mud, puis dans un autre duo country rock, « Heartbreak Hotel » dont le nom en dit long sur le répertoire .
Hubert#06, vient lui du blues le plus profond, celui des Mississippi John Hurt, Skip James ou Blind Willie McTell, actualisé à la sauce rock stonienne. « One man band » à lui tout seul il a sorti un album dans ce genre : « One man delta blues show ».
La fusion de ces deux univers donne the Hub, où Hubert montre tout son talent de guitariste et de compositeur et sa maîtrise de différents styles, avec d’excellents passages de slide, soutenu par Yarol qui s’occupe de la rythmique mais aussi des claviers et percus ; entre ambiance blues roots et « New Mississippi sound » plus urbain. N’oublions pas sur plusieurs titres un invité de prestige puisqu’il s’agit d’une pointure de l’harmonica frenchy, Steve Verbecke (le fils de Patrick) .
Sur les 14 titres, tous compos perso, pas de reprises, ressortent "Non ne dis rien", un des 2 titres en français, le delta blues "Six feet underground", "What do you yhink you’ll do" avec sa slide et son gros son "Boo Boo Davis" . Suivi de "It’s gonna be hard" élégant titre d’influence rock West Coast puis du meilleur titre « A voice calling my name » blues traînant, épais, presque inquiétant, relevé des traits d’harmo de Verbecke. On aura aussi un titre ambiance Zydeco ("The one I miss") ,un blues rock "thunder night" ou un titre aux guitares qui fleurent le JJ Cale/ Ry Cooder "a letter in the air".
Vous le constatez un album éclectique, qui dans l’ensemble m’a beaucoup plu , même si certains titres sont un peu en deça ; mais il s’agit d’un premier album, fort intéressant, et original, à suivre donc et à voir en live.
Rockin-jl
L'avis de Luc B :
Et ben je vais sans doute surprendre, mais en lançant le disque, après deux titres, j'ai pensé à ... OASIS, le combo rock british des frères Gallagher. Un je ne sais quoi dans la structure des morceaux, des accords, des entrelacs de guitares (sans le côté sur-saturé du mur du son des English) et la voix trainante, geignarde. Bien vite, l'atmosphère ouvrière de Manchester s'est dissipée, pour laisser place aux espaces américains, aux rives poisseuses du Mississippi, et aux bayous infectés de moustiques. Après une écoute, je me suis dis aussi, c'est un peu court ! Les titres font royalement 3 minutes et rideau ! Donc, un peu répétitif, d'autant que les tempos sont souvent les mêmes. Mais il y avait un truc en plus, qu'on ne perçoit pas de suite. Il faut plusieurs écoutes pour y rentrer : l'atmosphère. Et force est de constater, que ce qui pouvait me gêner au départ (absence de chorus, de développements, de rupture, d'envolées de six cordes) n'était que du détail. Car nous avions là un album parfaitement cohérent, des titres qui se retiennent, que l'on chantonne, et surtout, des couleurs, des teintes, des parfums que les amateurs de blues connaissent bien, Rockin' vous en a parlé.
J'ai pensé parfois aussi à l'album "BAND OF JOY" de Robert Plant, dans cette façon de chanter le blues, sans que cela sente le vieillot et la naphtaline. Car pour moi, on n'est pas dans le root 100%, les pieds dans la boue. Il y a tout de même une pointe de sophistication, une touche "française" à jouer cette musique américaine. Je confirme l'excellence du titre "A voice calling my name", lancinant, l'utilisation judicieuse de l'harmonica, tout en nappes aériennes, les arrangements de guitares. "Thunder night" est très bon, plus rapide, plus rock, alors que l'album se conclut sur le très réussi "If you see my baby" avec sa chorale gospel en prime. Mouais, une belle découverte !
on vous parle d'un duo et ils sont 4....avec Steve Verbeke a l'harmo et Thierry Nirox aux drums :
En tout cas, le titre en écoute est très bon.
RépondreSupprimerYarol !? Je me demandais ce qu'il était devenu. Un bon guitariste, qui savait faire parler la poudre, et pas la grosse tête.