Exit Savatage, welcome Jon Oliva's Pain.
Difficile parfois de cerner la démarche artistique d'un chanteur comme Jon Oliva. Démissionnaire de son propre groupe, Savatage, en 1992, Jon restera toute fois dans les girons de la formation en continuant de composer/produire pour elle, tout en marquant de son empreinte de très nombreux morceaux du groupe par le biais de ses claviers. De toute évidence, le 'Tage, malgré les talents indéniable du remplaçant de Jon, et la qualité de ses futurs œuvres, perdra quand même une part importante de son originalité première.
Jon derrière ses claviers
Quelques années plus tard, l'envie de déclamer ses vers s'empare à nouveau du chanteur sous l'appellation délicate de Doctor Butcher. Doctor Butcher ne publiera pourtant qu'un seul album. Oliva, accompagné de Chris Caffery (guitariste ayant lui aussi œuvré chez Savatage) y apparaissait alors plus rageur et haineux que jamais, remisant par la même occasion ses claviers d'opéra rock. Puis Jon s'illustrera dans un nouveau projet, le Trans-Siberian Orchestra, en même temps qu'il enregistrera un ultime album avec Savatage, Poets & Madmen (2001), se réappropriant pour l'occasion, le micro. Depuis ?
Le projet T-SO, fort d'un succès massif sur le sol américain, est à ce jour toujours en activité, tandis que Savatage semble avoir été remisé au placard pour toujours... Et pour cause.
Voilà qu'en cette année de 2004, Jon Oliva refait parler de lui en créant le Jon Oliva's Pain. 'Tage Mahal est donc le premier album d'une formation que le chanteur aura récupéré (piqué ?) intégralement au Circle II Circle de Zachary Stevens, celui là même qui avait remplacé Jon au sein de Savatage.
John Zahner, l'un des deux guitaristes géniaux de la formation
John Zahner, l'un des deux guitaristes géniaux de la formation
Epique, lourd et souvent sombre, ce premier album du Jon Oliva's Pain reprend quasiment là ou le dernier album de Savatage nous avait laissé. Ainsi, Jon nous régale une nouvelle fois d'une musique dont lui seul a le secret. Une sorte d'avatar légitime de Savatage en quelque sorte. Guitares inspirées, goûts appuyés pour les sublimes mélodies, tandis que le chant imposant de Jon est presque aussi impressionnant que sa désormais très forte corpulence (l'homme n'en finit décidément pas de grossir, et ce depuis la mort tragique de son guitariste de frère, Chris, tué par un chauffard au volant de sa voiture en 1993).
Jon Oliva, imposant à plus d'un titre.
Jon Oliva, imposant à plus d'un titre.
Le grand piano (quelques claviers aussi), est également de retour, renforçant l'aspect dramatique d'une œuvre qui en viendrait presque à nous faire oublier qu'il y a eu Savatage avant. Enfin pas tout à fait, il serait en effet vain de vouloir occulter des albums aussi forts que Hall Of The Mountain King (1987) ou Gutter Ballet (1989). En attendant, réjouissons nous, d'autant que ce premier album ne sera pas sans lendemain, Jon Oliva's Pain comptant aujourd'hui pas moins de 4 albums, et pas des moindres. I love you Joooon !!!! I love Oliva's Pain.
"Father, Son, Holy Ghost": L'un des meilleurs titres de l'album.
Jon Oliva, c'est le frère caché de Warren Haynes?
RépondreSupprimerWarren Haynes ? Warren Haynes ? Je vois pas. Acteur ? Musicien ? Eclaires moi Shuffle.
RépondreSupprimerMmmm... J'ai ma réponse (merci wikipedia !). Effectivement les deux hommes se ressemblent un peu. Le visage surtout. Haynes n'a fort heureusement pas besoin d'une canne pour se mouvoir. Pour un guitariste, ça poserait encore plus problème.
RépondreSupprimerUn guitariste qui marche avec une canne... mouais, pas simple, mais citons le cas du batteur de Def Leppard à qui il manque un bras (accident de voiture?) et qui continue à officier derrière ses fûts, grâce à une batterie adaptée à son handicap... Pour des mecs comme ça, je réclame un prix Nobel !
RépondreSupprimerJon Oliva est un chanteur particulier et intéressant. Néanmoins, je suis dubitatif quant à la qualité intrinsèque de ses disques. Je m'explique, à l'époque, j'avais vraiment flashé (kiffé !!) sur "Power of the Night" ; j'avais même acquis "Sirens", et plus tard un de leur disque suivant (/ K7) plus travaillé.
RépondreSupprimerRécemment, j'ai eu une copie de "Power of the Night", et là, à part quelques trucs, je n'ai plus accroché. Alors, Docteur, est-ce l'âge ou bien est-ce qu'il y a eu une évolution des frères Oliva ?
Les 2 mon Capitaine !!
RépondreSupprimerJe pense en effet que ne goûts, ainsi que l'attention, l'intérêt que nous portons (ou non) à certaines de ces oeuvres passées évoluent au fur et à mesure que nous grandissons (vieillissons !). Dans le cas de Savatage, je pense que leurs premiers albums sont aujourd'hui trop encrés dans une époque. Les musiciens de Heavy Metal des années 80' avaient parfois tendance à sûr jouer jusqu'à en devenir excessif et/ou caricatural. Ce qui m'amène à souligner encore d'avantage l'intelligence d'un chanteur comme Jon Oliva, qui a su se débarrasser, d'années en années, de beaucoup de ses tics de l'époque, en plus d'avoir su intégrer à son Heavy, d'autres influences empruntées au Prog, au Jazz (assez rarement toutefois), ou au Classique évidemment, etc... .
Le vrai tour de force, c'est qu'à l'inverse de nombreuses autres formations plus récentes qui marient Metal et Classique, la musique de Jon n'est jamais pompeuse ou prétentieuse, et reste toujours dominé par le Heavy. Une autre chronique viendra d'ailleurs s'ajouter à celle ci très prochainement. Suis obligééé !!!
Luc: J'ai une anecdote à propos du handicap que certains musiciens rencontrent parfois.
J'avais brièvement rencontré à Nancy, un guitariste dont l'une des mains était atrophiée. Cette personne, originaire de Vienne (isère) ne possédait en effet en guise de main (gauche ou droite, je sais plu) un simple moignon et quelques excroissances lui faisant office de doigts. Pour ne pas faire trop long, j'ajouterai que, non seulement il savait jouer, mais mieux encore, il est sorti parmis les majors de sa promotion, avec son diplôme en poche.
Merci Luc de m'avoir permis de lui rendre ici hommage, même si il y a peu de chance qu'il consulte notre site. Je le salue... 11 ans après.
savatage, "dead winter dead" et "wakes of magellan" ça c'étaient des disques.
RépondreSupprimerchristian s
"Wake of Magellan" je ne le connais pas du tout. En revanche, "Dead winter dead" m'avait assez plu. Je dis assez, parce que Savatage sans les frères Oliva, c'est plus tout à fait...
RépondreSupprimerEt puis Zakk Stevens m'est toujours apparu comme un excellent chanteur, mais un poil trop académique. Malgré cela, j'ai conservé le premier avec lui, le très très bon "Edge of thorn" ou Chris Oliva joue sans doute sa plus belle partition, et la dernière aussi.
Hello Doc,
RépondreSupprimerIl faudra peut etre que je prête une oreille ou les 2 a sa carriere solo que je ne connait pas. j'ai toujours préferé le SAVATAGE période Stevens, comme le BLACK SABBATH période Tony MARTIN ou le VAN HALEN période Hagar et steve MORSE au sein de DP est tellement supérieur a comment déjà ? Bref je vais (re)tenter ma chance avec Jon.
Salut Mr Jean !
RépondreSupprimerSi l'extrait de cet album t'a plu, l'album pourrait te plaire et être une bonne introduction à l'univers de Jon. Les suivants sont néanmoins plus élaborés, variés et riches musicalement. Tentes quand même celui là, je crois qu'il est à un prix raisonnable en plus.