Le Blues dans la peau
Après quelques années passées sur la route avec le groupe Taste , Rory Gallagher, jean râpé, chemise à carreaux et Sunburst Fender Stratocaster écaillée série 1961 (en bas à droite), décide d'entreprendre une carrière solo en 1971.
L'irlandais, né le 2 mars 1949 à Ballyshannon qui cite comme influences majeures les Lonnie Donegan, Muddy Waters, Chuck Berry , Leadbelly , Big Bill Broonzy, Eddie Cochran et Jimmy Reed, enchaine alors les tournées marathons en Europe, mais aussi aux États-Unis et même dans l'hémisphère sud, en Australie.
Grâce à ces concerts éblouissants où le guitariste livre toute son énergie sans réserve à son public, il arrive rapidement à s'imposer comme l'un des bluesmen blancs les plus performants (mais pas l'un des plus sobres !) du vieux continent.
Cet album Tattoo, son quatrième en solo, est sorti en novembre 1973 et reste à mon (humble) avis certainement l'un des ces meilleurs enregistrés en studio ( avec Deuce, Calling Card, Top Priority & Photo-Finish).Grâce à ces concerts éblouissants où le guitariste livre toute son énergie sans réserve à son public, il arrive rapidement à s'imposer comme l'un des bluesmen blancs les plus performants (mais pas l'un des plus sobres !) du vieux continent.
Le son unique et magique de la Stratocaster de l'irlandais illumine du début à la fin ce disque d'une richesse infinie.
Tattoo est un disque bourré jusqu'à la gueule de swing, d'énergie brute, de sincérité et ... de blues, of course !
Du swinguant et élégant "Tattoo'd Lady", au percutant boogie "Craddle Rock" jusqu'au jazzy "They Don't Make Them Like You Anymore" sans oublier le mélancolique "A Million Miles Away" rempli de spleen, Rory Gallagher place la barre très, très haut avec son jeu de guitare époustouflant : fluide, clair, rapide, précis et toujours très inspiré.
Mais lorsque l'Irlandais se met au Blues, alors là c'est le pied total ! L'acoustique "20/20 Vision" est un pur régal et le rugueux "Who's That Coming" est un véritable feu d'artifice, avec une intro acoustique, des chorus d'harmonica et un duel final éblouissant entre le piano de Lou Martin et le bottleneck de Rory Gallagher.
L'irlandais nous prouve également qu'il sait aussi parfaitement chanter, en effet, la rage, l'émotion et le feeling sont présents tout au long de ce merveilleux album.
Malheureusement la Guiness et le whisky ( Too Much Alcohol ! ) auront raison de la santé de l'irlandais et après avoir subi une transplantation du foie, Rory Gallagher décèdera le 14 juin 1995 au King's College Hospital à Londres.
Cet inoubliable musicien autodidacte qui avait toujours mené la carrière musicale qu'il désirait, sans se compromettre, mais toujours avec beaucoup d' honnêteté, d'humilité , de sincérité et de générosité, était également un homme hors du commun, apprécié de tous ceux qui avaient la chance de le rencontrer.
"A Million Miles Away" ou le mal du pays de Rory loin de Cork.....
A Million Miles Away est la chanson de Rory Gallagher, mais je ne l'ai découverte qu'un peu plus tard, sur l'album live "Irish Tour" de 1974.
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance de la voir jouée à la guitare acoustique et chantée par Paul Personne, qui parlait de ses influences devant un auditoire d'une cinquantaine de personnes rassemblées dans le forum FNAC de Lille. Un autre grand souvenir.
[Philippe]
Incroyable....un moment à conserver bien au chaud dans sa mémoire.
RépondreSupprimerRory Gallagher, l'exemple type du musicien intègre.
RépondreSupprimerA mon sens, lorsque l'on mentionne les meilleurs albums de Rory (sachant qu'aucun n'est mauvais - même Jinx, album de fin de contrat, réalisé dans la douleur, mal produit, bâclé, comporte son lot de bonnes choses), on omet souvent sa dernière période (avec nouvelle maison d'édition, Demon Records). Soit les albums Defender et Fresh Evidence. A mon sens, deux perles.
Je devrais avoir dans un carton une photo de moi sous la plaque "Gallagher's place" à Galway, en Irlande. Prise il y a 25 ans. Avec une autre auprès d'une statue de Chaplin à Vevey, en Suisse, mes seules faiblesses de midinette... J'attends toujours mézigue devant Graceland, à Memphis...
RépondreSupprimerIl y a quelques années, Fender avait réalisé toute une série de Fender Relic "Rory Gallagher", qui reprenait toutes les caractéristiques de cette vieille gratte cabossée, gnons, marques, et cicatrices compris, à l'exception du vibrato. Ce dernier était en parfait état, au contraire de celui de Rory.
RépondreSupprimerHeureux de voir que l'on parle encore de Rory Gallagher sur la toile. Je rejoins l'avis de Bruno en ce qui concerne "le musicien intègre". Une droiture d'esprit qui faisait et fait encore défaut dans le milieu de la musique.
RépondreSupprimerJ'ai mon propre blog consacré à Rory:
http://cradle-rock.blogspot.com/
Si l'on avait du se choisir un "parrain" pour le DEBLOCNOT' m'est avis que pas mal d'entre nous auraient voté Rory ! Un type qui par sa musique et sa personnalité, fait l'unanimité. Vu votre blog, excellent, quelle masse d'informations ! Merci du passage GM...
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