samedi 18 décembre 2010

CAPTAIN BEEFHEART 1941 - 2010

Sale journée ! réchauffement climatique mon c*l oui, ce matin c'était tellement verglacé que M'dame Rockin' a eu la bonne idée d'exploser notre voiture contre un mur... Impossible de trouver une dépanneuse dispo tant les fossés étaient remplis de voitures...et voila que mon téléphone sonne, c'était notre vénéré Rédac'chef:
-"Rockin, Captain Beefheart est mort, pond nous un petit hommage, y'a que toi de dispo, Bruno est aux sports d'hiver, Philou injoignable et Luc à un seminaire de fans de Deep Purple"
- "mais je peux pas là, c'est que.."
- "merci, je savais que je pouvais compter sur toi. salut".....




Sale journée je vous dis, encore une partie de notre jeunesse qui s'en va, encore un des grands noms des seventies qui nous quitte, déjà qu'il y en a de moins en moins, et que ceux qui restent ne sont pas tous très en forme (je pense à Johnny Winter par exemple). La génération MP3 n'a sans doute jamais entendu parler de Don Van Vliet aka "Captain Beefheart" ; si ses disques n'ont jamais connu le succés grand public, il demeurera le parfait artiste underground, vénéré par une poignée de fans et d'autres musiciens, des punks, des rockeurs "indé", mais aussi des Tom Waits ou John Lennon. Sur Van Vliet, les banalités d'usage qu'on va lire partout ces jours çi sont que c'était le pote de Zappa et qu'il a réalisé un album cité dans beaucoup de livres rock : "Trout mask replica" (1969).


Qui dit pote de Zappa dit rock experimental, le rock experimental voila bien un truc inclassable..comme notre Captain qui a toujours défié les etiquettes, commençant par écouter du blues (Holwin'Wolf en particulier) et jouer des reprises avant de destructurer tout ça pour un faire une musique plus proche du surréalisme que des douze mesures et qu'on a souvent comparé au free jazz. Alors évidement cette musique est difficile d'accés, même parfois déroutante et dérangeante, oeuvre d'un génie torturé et non conformiste, bien plus bizarre encore que celle des freaks sous acide de Frisco avec lesquels il a frayé, partageant l'affiche avec Love ou le Big Brother de Janis.
Soyons clair, ce n'est pas trop ma cup of tea, j'ai souvent essayé mais jamais vraiment réussi à m'immerger dans cette oeuvre, sans doute suis je un petit bourgeois coinçé dans ses codes.. mais toutefois il y a là dedans un disque que j'apprecie beaucoup, sans doute son plus abordable, c'est "safe as milk" (1967), dans lequel les racines bluesy émergent encore et sont portées par la slide en apesanteur d'un jeune prodige de 19 ans, un certain Ry Cooder, et par la voix incroyable du Captain, puissante, rauque, parfois presque inquiètante quand il éructe ses textes barrés. Derrière le traitement infligé ici au blues rock pointait déjà l'avant gardisme des albums suivants dont le fameux "Trout mask replica" , véritable plongée dans un univers dément où résonnent bruits bizarres et incantations tribales, sans aucune melodie ou tempo reconnaissables.



Beefheart et son Magic Band sortiront une douzaine d'albums juqu'en 1982, il collaborera et tournera aussi plusieurs fois avec son alter égo Frank Zappa, puis notre doux dingue se retira de la musique pour se consacrer à la peinture, exposant avec un certain succés. Certains ont décrit sa peinture comme similaire à sa musique, je me demande bien ce que ça peut donner, le résultat doit être assez hallucinant...(voir ci contre)
Rip Captain', tu dois être à l'heure qu'il est en train de jammer avec ton vieux copain Frank, peux être pourrais tu nous traiter à ta sauce quelques chants de Noel, ça nous changerait un peu....


"Sure'nuff'n yes I do" extrait de "safe as milk"



"Pena", extrait de "Trout mask replica"

3 commentaires:

  1. Décidément !
    Un drôle de gaillard, qui n'avait pas froid aux yeux (zoreilles). RIP

    Je me trompe ou le 1er clip a été tourné à Nice. Il me semble bien avoir reconnu le Negrexco.

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  2. Moi je dirais la Croisette à Cannes. A 2mn 05, on voit le Martinez...

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  3. bien vu Peter, enregistré le 27/01/1968 sur la plage de Cannes, à l'occasion du Midem, et pour l'emission "Bouton rouge" (sur la 2)de Pierre Lattés

    Pierre Lattès se souvient des débuts : "Parallèlement à ma chronique dans le Pop Club, je m'occupe de Bouton Rouge, la première émission de rock à la télé. Nous n'avons aucun budget, et nous sommes obligés de nous débrouiller par des connaissances pour avoir des groupes comme les Moody Blues, le Pink Floyd ou Cream rien que pour nous. Les formations profitent quelquefois d'un petit dédommagement, 200 livres sterling pour Cream, mais en général on ne les paye pas."[2]
    D'abord insérée dans 16 millions de jeunes [3] (le premier titre étant A plein tube ), l'émission est destinée aux 16-20 ans. Composée d'une série de reportages et de séquences musicales pré-enregistrées, la formule évoluera vers une partie plateau. Les auteurs souhaitent que Bouton Rouge devienne le "rendez-vous des copains". D'abord en noir et blanc, elle passe en couleurs. L'habillage de l'émission n'hésite pas à recourir aux effets techniques à la mode, notamment pour le générique : "L'ocre des guitares électriques qui flamboie, les effets de trucages psychédéliques qui poudroient dans la séquence américaine de Jefferson Airplane, c'est beau.(...)Ça vous balance en pleine musique "Pop"[4]. Délaissant les idoles du yéyé, elle fait la part belle aux meilleures formations étrangères du moment (Steve Miller Band, Yardbirds) qui se produisent en extérieur comme cette séquence fameuse du groupe Captain Beefheart filmé sur la plage de Cannes durant le MIDEM[5]

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