Los Angeles, ville tentaculaire, disparate, fascinante et effrayante. La ville de tous les rêves, capable du meilleur, mais plus souvent du pire. Celle des stars et des gangs, des plages du pacifique, des collines de Hollywood, des romans de James Ellroy.
Los Angeles, c’est aussi le personnage central du roman de James Frey, LA Story, qui nous envoie en pleine gueule et avec un talent fou toutes les facettes de cette ville incroyable. Pour faire se télescoper rêve et réalité, l’auteur a choisi une poignée de personnages dont il tisse les destins à la façon d’un feuilleton à épisodes : Esperanza, la fille d’immigrés mexicains qui rêvent américain ; Dylan et Maddie, les deux jeunes amoureux venus de l’Ohio pour fuir la violence de leurs familles ; Vieux Joe le SDF qui vit dans des toilettes sur Venice Bach ; Amberton, la star internationale, beau, riche, célèbre, et homosexuel en privé (mais surtout pas en public).
Mais LA Story ne se contente pas de broder autour des aventures de ces quelques figures, touchantes, agaçantes ou pathétiques. Tout au long des 500 pages du roman, on voit défiler quantité d’autres vies, dessinées en quelques lignes ou quelques pages, elles-mêmes entrecoupées par des listes de faits historiques, sociologiques, ou géographiques. Pêle-mêle, on trouve des informations sur les gangs, le réseau routier, la construction de la ville, les catastrophes naturelles, les débuts du cinéma, etc. Certains faits font peur, d’autres font rire. Plus déstabilisant encore, une bonne partie de ce qui passe pour être le résultat de recherches poussées sur la ville n’est que le fruit de l’imagination de l’auteur.
Hé oui, James Frey est un rebelle qui bafoue les règles de la profession. Il n’a pas suivi d’atelier d’écriture, son style bouscule les codes établis et il surfe comme personne sur les frontières entre fiction et réalité. Certains crient au génie, d’autres à l’imposture.
Peu importe ! Quand pour une fois, on a sous la main un roman qui allie intelligence, plaisir du lecteur, et originalité, le tout servi par une écriture lapidaire, lucide et aussi efficace qu’un bon scenario, on se fiche du pedigree de l’auteur. On ne boude surtout pas son plaisir et on se précipite !
James Frey est né en 1969 à Cleveland, il est devenu célèbre en publiant ses vraies/fausses mémoires A MILLION LITTLE PIECES en 2003.
Ah ! J'ai adoré aussi cette plongée dans les univers de LA. Malgré ses 500 pages et une lecture en VO, je n'ai pas décroché.
RépondreSupprimerEvidemment, c'est encore mieux quand on a eu la chance de séjourner dans la Cité des Anges.
Je reconnais bien là ton flair d'excellente lectrice. Grâce à ce blog, je suis heureux de pouvoir bénéficier à nouveau de tes conseils. Cool !
Bises
Florent C.