mercredi 1 septembre 2010

BIGELF "Cheat the Gallows" (2008) par Bruno


Heavy-Glam-Rock-Progressif Revival


     Bigelf est un quatuor, mené par Damon Fox (Professor Diablo, compositeur, chanteur et claviériste). Totalement égocentrique (du moins en apparence), il s'évertue à ressusciter un Glam-Rock fortement imprégné de Heavy-rock grandiloquent, souvent d'obédience progressive, et de Strong-Rock (appellation des 70's désignant forme de Rock puissant, du style de « School's out » par exemple). Celui de son âge d'or, soit de la première moitié des 70's.

     Ainsi, Bigelf interprète une musique qui pioche sans scrupules dans Uriah-Heep, Alice Cooper (71-75), Queen (des trois 1ers opus), David Bowie ère Mick Ronson, T.Rex, Black Sabbath, Mott the Hoople, Budgie, Pink-Floyd (de Syd à « Dark Side »), Alex Harvey Sensational Band, Cheap-Trïck, et même Deep-Purple. On pense parfois même à Five Fifteen (groupe finlandais très intéressant qui se réclame également d'inspiration 70's), un peu à Monster Magnet. Un Glam plutôt Gothic, sombre, que festif, fortement chargé en accents Stoner, ou Heavy-rock progressif. Toujours dans une ambiance plus lourde (une surenchère ?) que dans les 70's.

     D'une certaine manière également, il restitue les ambiances propres au producteur Bob Ezrin (qui fit des miracles avec Alice Cooper), avec moult effets sonores, introduction d'ambiances diverses, n'hésitant pas à incorporer des orchestres « classiques » plus ou moins importants. En fait, ici, chaque titres à au moins, un passage enrichi d'instruments à cordes, à vent, de cuivres. Ce qui entraîne inévitablement quelques instants pompeux, surchargés. Certains titres auraient gagné à se dispenser du « Gallows Orchestra », l'orchestre de 19 musiciens (violons, altos et violoncelles). A noter que Fox se plait à trafiquer sa voix par divers bidouillages, ou en la superposant, afin d'apporter une couleur théâtrale (genre Queen, A.Cooper, Floyd, Bowie même).

     Pour remonter le temps, jusque donc dans les earlies 70's, Bigelf a sélectionné le bon matos : basse Rickenbaker 4001, Fender Jazz Bass, Gibson SG, Gibson Flying V, pédales d'effets vintages (grosse fuzz genre Big Muff), amplis Orange, orgue Moog, Mellotron, Hammond C3.

Les claviers sont assurés par le leader, Professor « Fox » Diablo, qui bien que flanqué de ces instruments sur scène, évite soigneusement d'en faire des tonnes avec des soli inadéquates et gonflants. L'apanage des soli est plutôt réservé à Ace « Commodore Kreivi IV » Mark, qui a apparemment une préférence pour les plans de Tony Iommi.

     Hélas parfois, cela donne l'impression de beaucoup d'efforts pour un résultat, somme tout, pas vraiment probant. Un disque inégal, à cause de titres grandiloquents, noyés par une sur-orchestration (le mieux étant, parfois, l'ennemi du bien). Et puis, une composition moyenne ne pourra jamais être rattrapée par un cataplasme de couches sonores diverses. Ici, le bon côtoyant le passable.

     Damon Fox est doté d'une bonne culture musicale, qui lui permet d'y puiser allègrement pour élaborer sa musique. Cependant l'aboutissement n'est pas toujours original pour ceux qui connaissent bien cette période et les groupes et artistes susnommés. Habile faussaire ? fervent admirateur ? Qu'importe puisqu'au final, une alchimie qui fonctionne.

« Money, it's pure Evil », « The Evils of Rock'n'Roll », « Superstar » sortent du lot ; suivit de près par « Blackball », « No Parachute », « The Game » et « Hydra ». Alors que les 11 min de « Count Sheep », en clôture, finissent pas être pénibles.

     Linda Perry se prête au jeu de la choriste sur « Superstar » et « Race with time ». L'album est publié sur son label : Custard Records.

56 min 36 – 10 titres



"Money, It's Pure Evil"

4 commentaires:

  1. Shuffle master2/9/10 10:57

    Ah..., la première moitié des années 70...Tu parles de Budgie: je n'ai rien d'eux. Tu conseillerais quoi pour un seul CD?

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  2. Mon Budgie préféré est "Never turn your back on a friend". Disque inégal (avec un sympathique "Baby please don't go", hélas quelque peu gâché par des cris d'orfraie un peu risible, et un solo de batterie gonflant en ouverture de "You're the biggest thing..."). A mon sens, la 2sde face est la meilleure, avec notamment un superbe "Parents" de 10 min, plus Heavy-progressif que Hard-Rock. Le moins lourd est 4 premiers. Je ne connais pas les suivants. Mais attention, la voix de Shelley peut être rebutante aux 1ères écoutes (cela a été mon cas) ; bien plus à l'aise sur des ballades, ou du progressif que sur du Hard-Rock. A mon sens, leurs titres Hard-Rock préfigurent celui des 80's. Je ne suis pas sûr que cela te branches vraiment. Essayes d'écouter des titres sur YouTube de cet album.
    Les avis sur ce groupe sont très partagés.

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  3. Le moins lourd est 4 premiers -> Le moins lourd des 4 premiers.

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  4. Shuffle Master3/9/10 13:50

    Bon. Merci docteur. Je pense que je vais me dispenser de cet achat.

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