Ou la rencontre d'un Rock Américain avec l'Australien
Voila un groupe de rock saignant avec de vraies chansons , des mélodies, des riffs, de la sueur et le tout sans fioritures; du brut de brut. Qui donne l'impression de retrouver certaines références de groupes ricains comme Aerosmith, Black Crowes, Ken MacMahan (des Dusters), The Four Horsemen, Guns'N'Roses, Cheap Trick également par certain côtés, avec une facette Anglaise comprenant le meilleur et le plus furieux d'Humble Pie (notamment par un petit quelque chose qui évoque l'énergie et la fougue de feu-Steve Mariott) et Led Zeppelin, en passant par du plus récent comme Waysted. Mais surtout, il y a cette touche que l'on ne retouvait qu'avec les Australiens de Kings Of the Sun, Angel City, Johnny Diesel & The Injectors, AC/DC ; Rose Tatto où chaque interprétation était (est ?) réalisée comme si c'était la seule et dernière : débordante d'énergie, à la limite de la rupture, mais toujours musicale !
Et un pur son de heavy rock (sans faux-col) : basse, batterie, guitares Gibson et Fender, ampli-lampes, un frontman. Basta. Ici, pas de son de grattes noyées par des tonnes d'effets, ni de touches de synthés ; seuls quelques incursions de Hammond B3 ou de piano pertinents (joués par Mark Melchiorre Jr, le guitariste rythmique), et/ou de Wah-wah viennent agrémenter le tout.
Que du bonheur. Une excellente production équilibrée qui a su donner au son de l'ampleur, sans pour autant donner l'impression de crouler sous une tonne d'effets, de multi-pistes, ou de rafistolages divers. Non, on se croirait presque devant la scène, les cheveux décoiffés, repoussés en arrière par le souffle de la sono (« S.F.C. »). Le genre de truc qui donne irrémédiablement l'impulsion d'aller tripoter le potentiomètre de l'ampli de la Hi-Fi, pour le pousser à la limite de ses ressources (et, par la même occasion, du seuil de tolérance du voisinage).
Deux guitaristes - Un Mr. Gibson only (lead) – Firebird, SG, Flying & LesPaul -, Nick Perri, & un Mr. Fender Telecaster only (rythmique), bien identifiable, Mark Melchiorre. Un bassiste convaincant de l'école des John Paul Jones, Gary Thain & Greg Riddley, Brian Weaver. Un batteur cogneur, Kevin Franck, et un chanteur qui a beaucoup appris de Steven Tyler & de Steve Marriott, en passant par Chris Robinson, qui ne confond pas crier et chanter, Walt Laffy.
La paire de guitaristes est totalement complémentaire. Dans le style de Brad Whitford-Joe Perry, ils jouent rarement à l'unisson, préférant apporter chacun sa contribution personnelle à l'édifice, avec donc deux sonorités distinctes de grattes (et même d'ampli, puisqu'apparemment Nick utilise des Marshall et Mark des Fender et des Orange). Pas de soli démonstratifs et/ou égocentriques, au profit d'interventions concises et pertinentes, ancrées dans la chanson, faisant appel à la gamme pentatonique et quelques licks typés 70's.
De plus, un guitariste qui pousse le vice jusqu'à se faire tatouer "Les Paul" et une Gibson SG comme profession de foi, ne peut pas être totalement mauvais, au contraire. Évidemment un commentaire ne remplacera jamais une écoute (heureusement), mais si vous accrochez à la scène Australienne nommée ci-dessus et aux Quireboys, Little Caesar, Jaded Sun, Oh La La, Humble Pie et consorts. En gros les "Heavy Kick-Ass band" sincères, qui se foutent de savoir si leurs chansons sonnent Pop, Blues, Heavy, ou truc-muche-bidule-chouette, qui jouent avant tout du Rock avec les tripes et le cœur - Foncez !
Quarante cinq minutes de bonheur, onze chansons ayant chacune sa propre personnalité, allant du pur Heavy ébouriffant à la ballade power-pop (mais pas de slow), rien à jeter. Sans hésitation, à placer dans le top 10 des meilleurs albums Rock (donc au sens large) de l'an 2004. Voir même carrément sur le podium.
Hélas, trois fois hélas, Silvertide semble avoir disparu à jamais dans le néant. Après une tournée américaine bien fournie, le groupe prit une pause méritée. Une pause qui s'éternisera avec l'annulation de la tournée 2006 (!?). Peu après, le groupe rentre en studio, et aurait enregistré 25 démos pour le second album, dont on peut voir sur le net des séquences filmées. A ce jour, rien n'est jamais sorti. De plus, Perry a intégré Shinedown (proche de Nickelback), puis est parti accompagner Farrell.
Un nouveau groupe s'est formé autour du chanteur, Walt Lafty et du bassiste Brian Weaver, « Automatic Fire », dont le style est proche d'un Rock-alternatif, Nü-Metal, avec quelques touches d'électro. Leur site en désuétude prouverait que ce Silvertide là est, hélas, bien fini.
Pour moi, l'équivalent du "Appetite for destruction" des Guns'n'Roses en terme de claque sans compromis. Rien à jeter ! Non, vraiment rien. En un mot comme en cent: IMMENSE.
RépondreSupprimerYeeesss !!! L'ami Vincent. Du Grand, du Gros, du Lourd, en un mot IMMENSE !
RépondreSupprimerRock'n'Roll.
Ce qui me surprend encore plus, c'est qu'à l'âge qui est le mien (+ de 40 avec tout ce que cela peu sous entendre), il m'arrive encore (très exceptionnellement) de me retrouver dans un état proche de l'euphorie (de celle que l'on a d'ordinaire lorsque l'on est encore ado, faute de références).
RépondreSupprimerJe remercie encore celui qui m'aura fait découvrir cet unique album des Silvertide, tout bonnement dément.
Dernièrement, les vieux briscards du tout frais Chickenfoot ne m'ont pas laissé de marbre non plus cela dit.
Rock is no dead, sure !