Extreme à la puissance 3.
Au moment où Extreme fit paraitre III Sides To Every Story, successeur du multi-platiné Pornograffitti, peu d'entre nous auraient osé parier sur cet album. Pourtant, à l'écoute de cette pièce "Maîtresse", nos doutes et notre scepticisme allaient vite être balayés, face à la richesse musicale et orchestrale de ce quasi "Concept Album".
III Sides To Every Story est un très grand album. Un album rare, complexe, d'une richesse musicale étourdissante. Je dis complexe car le groupe a choisi de nous proposer une oeuvre (oui ! Une œuvre), découpée en trois parties très distinctes, et que nous n'appréhenderons pas tous avec facilité et de la même façon.
La première d'entre elles s'appuie sur l'aspect que l'on connait le mieux d'Extreme : Hard Rock plutôt sauvage, version Cocktail multi-vitaminé.
Cinq morceaux (de fruits) plus tard, Extreme nous convie cette fois vers un registre plus intimiste, plus interrogatif, plus grave aussi peut-être, à l'instar du poignant, et au combien puissant, Peacemaker Die, qui clôt cette première partie.
Le deuxième chapitre poursuit là où Peacemaker Die s'était arrêtée. Les Américains y jouent souvent la carte de l'émotion, en s'enfonçant cette fois-ci dans un registre nettement plus nuancé, plus acoustique... Plus calme donc. Dans ce cas précis, et je le dis tout haut, nombreuses auront été les formations qui se seront gaufrées dans cet aspect parfois pompeux et chiant que peut revêtir ce type d'exercice. Pas Extreme de toute évidence.
Autre évidence également, Extreme nous apparait ici comme moins accusateur et moins cynique que sur le faussement jovial Pornograffitti. Ce dernier y dépeignait, avec une juste férocité, le puritanisme, l'hypocrisie et la violence d'une certaine Amérique réellement décadente et outrancière.
D'avantage construit sur le témoignage ou le constat de nos erreurs (horreurs) passées, Extreme se montre cette fois nettement plus grave dans ses propos, alors que paradoxalement, l'espoir et la beauté qui émanent de III Sides To Every Story, constantes sur toute la durée de l'œuvre, demeurent comme le fil conducteur de l'album. La troisième partie de l'album synthétise d'ailleurs parfaitement cette impression d'ensemble: l'espoir face au découragement. La richesse de ces compositions, face à la gravité du propos.
III Sides To Every Story est un disque précieux, parce qu'audacieux et à contre courant de cette musique "Fast food" dont les Majors n'auront de cesse de nous gaver jusqu'à la fin... Plus pour longtemps me direz-vous, puisqu'il parait que la musique ne se vend plus.
Même pas celle là (??).
Pour terminer, mon seul bémol s'appliquera (comme souvent chez moi) à sa production. Un peu trop produite justement. Le mix batterie aurait ainsi mérité d'avantage de punch et de dynamique. Soft détail pour un tel disque.
Un bon disque, en effet. Pas vraiment commercial (à part le clip présenté), de très bonnes choses, mais parfois un peu présomptueux avec quelques longueurs. C'était l'époque où il fallait en mettre un max sur le skeud, au détriment de la qualité. Celui-ci fait quand 76 minutes ! Avec 2 titres en moins, le triptyque final à peine raccourci, il n'en aurait été que meilleur (j'aurais pas mis la note maxi).
RépondreSupprimerMais que vaut donc le dernier ?
J'adore ce disque !!! Je l'ai écouté en boucle à l'époque. Et en plus, le titre est une leçon de philosophie : "3 sides to every story : Mine, Yours, the Truth".
RépondreSupprimerComme quoi, on peut être rocker et pas vraiment con.
Si, si.
Bruno: je pense que le groupe a tenter à l'époque d'écrire son "At night at the Opera". L'album est certes un peu long, mais, indépendamment les uns des autres, je ne trouve pas que les morceaux soient trop long.
RépondreSupprimerA propos de ta remarque BBP, je confirme tes dires. C'est d'ailleurs l'un des aspects qui m'avait aussi séduit chez Extreme.
Merci du passage et à bientôt... Ici ou ailleurs.