samedi 3 juillet 2010

WATERLOO BRIDGE ( La valse dans l'ombre) - Mervyn Leroy (1940) par Foxy Lady


Vivien Leigh rayonne dans le brouillard londonien



"Waterloo Bridge" (La valse dans l’ombre) est un film américain en N & B de Mervyn LeRoy sorti en 1940, c’est le remake d’un film de 1931 de James Whale.

Avant de parler de ce film, j’aimerais évoquer cette actrice exceptionnelle qu’était Vivien Leigh, morte à 54 ans (1913-1967), qui m’a toujours fasciné. Actrice britannique née en Inde, épouse de Laurence Olivier, elle est l’inoubliable Scarlett de "Autant en emporte le vent ", mais également une Blanche époustouflante dans " Un tramway nommé désir ", une Lady Hamilton émouvante, une splendide Anna Karénine , mais surtout une Myra fragile et à fleur de peau dans le film dont il est question ici. .


Louée pour sa grande beauté qu’elle considéra comme un handicap dans sa carrière, Vivien Leigh souffrait de trouble bipolaire, mais c’est surtout sa tuberculose chronique qui aura raison d’elle en 1967. J’ai depuis toujours une grande admiration pour cette actrice aux multiples visages, capable d’incarner les ingénues, les amoureuses, les intransigeantes, les exaltés ou les aliénées avec la même conviction et la même authenticité, tellement investie dans ses rôles qu’elle en était troublante. Magnifique figure du cinéma, elle est et demeurera toujours une des plus grande actrice de sa génération.

Couronnée d’un Oscar pour son rôle de Scarlett en 1939, Vivien Leigh nous livre ici un de ses plus beaux rôles (le préféré de sa carrière).




Synopsis : 1939, sur Waterloo Bridge, le pont londonien qui enjambe la Tamise, le Colonel Roy Cronin se souvient : il y a 22 ans, Myra, la femme de sa vie, se jetait sous ses yeux sous un camion.
Ainsi commence leur histoire : jeune ballerine dans une compagnie menée de main de maître par un professeur rigide, la ravissante Myra rencontre par hasard lors d’un raid aérien un jeune soldat, le capitaine Cronin ( joué par le séducteur Robert Taylor) dont elle s’éprend immédiatement.

Tombé sous son charme et sa grâce, il lui demande sa main. Alors qu’elle quitte son ballet et nage en plein bonheur, elle apprend dans un journal au cours du dîner ou elle doit rencontrer sa future belle-mère la mort de celui-ci. Sous le choc, elle donne à cette dernière une piètre image d’elle-même . Peu de temps après, croyant qu’elle a tout perdu, elle sombre dans la prostitution pour subvenir à ses besoins. Alors qu’elle se rend à la gare à la recherche de client potentiels, elle aperçoit celui qu’elle n’a jamais cessé d’aimer…

Ce film bouleversant est le récit d’un amour absolu, ou l’héroïne, idéaliste et pure ne se pardonnera jamais sa déchéance et préférera le suicide à la honte d’avoir, pendant un temps, trahit l’homme qu’elle aimait. Déchirante interprétation de Vivien Leigh, dont la silhouette gracile laisse deviner un destin tragique, Waterloo Bridge navigue entre bonheur et détresse, amour et culpabilité… Comment affronter le regard de celui qu’on aime alors qu’on se sent avilie et indigne de son amour ?


Avec une musique magnifique signée Herbert Stothart, les jeux et lumières, la photographie signée Joseph Ruttenberg, le film baigne dans une ambiance poignante et brumeuse où le spectateur est comme captif des destins qui se jouent sous ses yeux. A noter la présence de seconds rôles exceptionnels tels que Lucille Watson, dans le rôle de Lady Cronin, Virginia Fields dans celui de Kitty ou encore l’incomparable C. Aubrey Smith dans celui de l’Oncle de Roy.
Vivien Leigh irradie le film de sa présence, d’un simple regard, elle nous transmet toutes les émotions de son personnage, et le couple qu’elle forme avec Robert Taylor est certainement un des plus beaux du cinéma des années 40.

Chef d’œuvre inaltérable, Waterloo Bridge est la quintessence du mélodrame hollywoodien ; cinéphiles, âmes sensibles et grands romantiques vous n’oublierez pas de sitôt la séquence mythique ou Roy et Myra valsent ensemble sur la mélodie " ce n’est qu’un au revoir" …
Le titre français " la valse dans l’ombre " fait d’ailleurs référence a cette scène mythique .

Si vous avez la chance de pouvoir voir ce bijou dans une cinémathèque (ce fut mon cas), surtout n’hésitez pas ! Autrement, vous pouvez toujours essayer de le trouver dans une bonne médiathèque, le film n’a, à ce jour (et à mon grand désespoir), pas été réédité en DVD Zone 2 (si vous avez un lecteur mutlizones, le dvd zone 1 de la MGM propose un sous titrage en français).










la fameuse valse dans l'ombre


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