lundi 12 juillet 2010

PEARL - "Little Immaculate White Fox " (2010) par Bruno




Hérédité chez les rockers


     Bonne petite surprise que cette Pearl là.
     Un bon petit groupe (sorti de nulle-part ?) distillant un burné Heavy-rock échevelé, s'accommodant parfois d'accents Power-Pop ou Southern, au gros son de grattes, de basse et de batterie bien lourde, le tout majestueusement servit par une voix féminine capable de feuler, de soupirer comme de tonitruer.
   

       Cela attaque fort pas un Hard-Rock belliqueux suivit d'une reprise du «
Nutbush City Limit » façon Bob Seger brutalisée par une Wah-wah saturée. De quoi headbanger comme un damné. (La chanson de Tina Turner est référencée en troisième position, mais il s'agit d'une erreur).     Les deux titres suivants, toujours dans le Hard-Rock décoiffant, sont néanmoins un cran en dessous ; malgré la présence de Ted Nugent sur "Check Out Charlie" (ce dernier avait déjà collaboré avec Scott Ian pour un reality-show rock'n'roll, "Super Group", avec Sebastian Bach, Jason Bonham, et Evan Seinfeld).

    Puis, arrive« Mama », et là, on côtoie les anges. Dithyrambique ? Peut-être, mais c'est tout simplement splendide. Ce titre a la carrure d'un manifeste, d'un classique indémodable, inusable et impénétrable (et ce, bien que les paroles se résument au stricte nécessaire). Un titre coincé entre un Southern-Rock (le rythme) appuyé et une ballade Heavy-rock musclée. Cela débande à peine avec « My Heart Isn't In It » où la chanteuse fait preuve d'une suavité à faire fondre tous les cœurs « de rockers ». Interlude de douceur, avant de reprendre avec « Nobody », qui pourrait évoquer Pink ; oui la chanteuse Alecia Moore mais à la sauce Heavyyy...

   « Worth Defending » flirte avec les Blackberry Smoke, Tishamingo et Catawonpus (voire Hogjaw). Tout comme « Lovepyre », où l'on retrouve le riff du « Dark Light » des Beat Farmers (c'est juste légèrement plus rapide, plus appuyé et surtout on a considérablement grossi le son).
   Final évanescent, après la reprise punkoïde du « Whore » de Mother Superior, avec « Anything », bénéficiant de la présence de Jerry Cantrell
On pense souvent aux titres mid-tempo de Mother Superior. A cela, rien d'étonnant puisque les trois lascars du groupe jouent sur la majorité des chansons, et que surtout, Marcus Blake & Jim Wilson composent la plupart de la musique.

   Entre
Mother Superior (évidemment donc), Kid Rock, Birtha, The Bellrays, Soul Doctor, Jaded Sun, Supagroup, Brother Cane, (Pink ?) et Blackberry Smoke ; un mélange détonnant où la voix de Pearl fait nettement la différence, avec Scott Ian qui mouline dure d'un côté, et Jim Wilson qui fait plus dans l'orfèvrerie-métallique.

      Pearl, c'est avant tout la chanteuse Pearl Aday, fille de Meat Loaf, et épouse de Scott « Not » Ian (le pois sauteur d'Anthrax). Elle possède une voix sûre, expressive, pouvant rappeler certaines chanteuses oubliées des années 70, comme Rosemary Butler, Lynn Carey, Elkie Brooks, auxquelles on pourrait rajouter Sass Jordan (en plus claire, sans éraillement naturel), et Alecia Beth Moore. Des chanteuses sachant faire autant preuve de maîtrise et de talent dans la douceur que dans l'agressivité, et ce, toujours avec une touche de lyrisme innée qui fait toute la différence.

     Une question demeure, pourquoi avoir attendu 35 ans pour pondre un disque ? Peur de ne pas aussi bien faire que Papa ?






🎼🎶♩

1 commentaire:

  1. Excellent ! Je me coucherai moins bête ce soir !!!
    Merci de faire découvrir cette "Pearl"

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