jeudi 8 juillet 2010

GUILLAUME MUSSO - La fille de papier (2010) par Foxy Lady


Quand Musso rime avec McDo...

Ce dernier roman de Guillaume Musso est à la littérature ce qu’est le hamburger à la gastronomie : vite consommé, mal digéré, vite oublié, avec la sensation assez désagréable de perdre son temps et son argent…. Vous me trouvez dure ? Il n’en est rien, croyez-moi sur parole… Car en vérité, même si je suis une lectrice exigeante, je ne boude pas un bon petit roman sympathique à lire les soirs d’été, du type " La vie est un arc-en-ciel " de Cecelia Ahern, petite merveille de livre qui ne paie pas de mine mais qui a le mérite de sonner juste, d’être actuel et écrit avec sincérité, légèreté et dynamisme.

J’ai pourtant lu l’ensemble des livres de Musso, à l’exception de l’avant dernier " Que serais-je sans toi " (2009) qui n’augurait rien de bon, et je ne peux que reconnaître que la plume de cet auteur pourtant prometteur à ses débuts, pour preuve des romans tels que " Et après " (2004) ou " Sauve-moi " (2005) est, hélas, en train de s’essouffler. La faute à qui ? A une société de consommation trop capricieuse qui veut tout, tout de suite ? Aux éditeurs qui préfèrent demander à un écrivain de produire ou de surproduire sans ce soucier d’avoir une véritable histoire, avec un contenu et une âme… Car en vérité il ne s’agit pas ici de critiquer avec virulence, je m’efforce d’être réaliste et objective, car j’appréciais Musso ,mais je suis en phase de désamour avec cet auteur et je crois sincèrement que je ne prendrai plus la peine d’ouvrir un de ses futurs livres.

En quelques mots, voici l’histoire de " La fille de papier " : un écrivain en plein chagrin d’amour et en mal d’inspiration (tiens ?! la réalité a-t-elle rejoint la fiction ?), voit un jour débarquer dans sa vie l’héroïne de ses romans. Cette dernière est " tombée " d’une phrase mal imprimée et s’il se ne remet pas à écrire, l’héroïne en question va mourir…

Voilà donc la trame principale de cette histoire, sans grand intérêt, qui flirte très largement avec le roman de type " harlequin ", et de type " fantastique " pour personnes en mal d’imaginaire. Car ce roman est cousu de fil blanc, on voit très rapidement ou tout cela va nous mener, je n’ai pas été tentée (comme cela m’arrive souvent), de me lever en pleine nuit pour feuilleter une page ou deux, à la dérobée, le cœur fébrile, une simple petite veilleuse pour complice de ma gourmandise littéraire…
Il est pourtant dommage de n’avoir pas de réelle " substance ", car le roman aurait pu avoir quelques qualités, comme notamment la notion de livre qui n’appartient à personne et à tout le monde tout a la fois… Dès lors qu’un roman est publié, il existe grâce à la force des lecteurs qui le font vivre, et dès lors le livre possède une âme, il n’appartient plus au romancier, il appartient au lecteur… j’ai aimé cette idée, mais force est de constater que Musso n’a rien inventé car cette notion existait déjà dans le roman hors du commun de Carlos Ruiz Zafon " L’ombre du vent " (2001).
Musso aurait pu développer ses personnages, surtout les secondaires, les rendre attachants, leur inventer un vécu plus consistant, mais il ne va pas au fond des choses. Dès qu’une idée pointe le bout de son nez, on se dit " ça y est, on tient quelque chose ", et finalement, tout retombe instantanément dans la banalité et la platitude. Les situations décrites dans le livre sont à la limite du ridicule et du téléphoné.
Jusqu’à présent, je trouvais les critiques littéraires dures envers Musso, qui m’inspire de la sympathie de par l’univers qui est le sien et également du respect pour son parcours professionnel. Malheureusement, et malgré toute la meilleure volonté du monde, je ne recommanderais pas ce livre, même en cas de grosse déprime estivale !
Sincèrement, il existe chez nos contemporains de véritables petits bijoux d’écriture comme l’original et fantasmagorique " La mécanique du cœur " (2007) de Mathias Malzieu.

Je me rappelle cette réplique du film " Le cercle des poètes disparus " : " on lit ou on écrit de la poésie non pas parce que c’est joli, on lit ou on écrit de la poésie parce que l’on fait partie de l’humanité et que l’humanité est faite de passions… "
J’aurais tendance à dire à Musso, très humblement et en toute amitié, qu’il n’oublie pas qu’un jour il était un jeune homme prometteur, qui avait créé un style de roman qui s’inscrivait dans son temps et qui se lisait avec plaisir. J’aimerais lui dire de ne pas oublier que l’écriture est faite de " passions " et qu’on ne peut gruger impunément ses lecteurs ...



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