lundi 26 juillet 2010
CHICKENFOOT (2009) par Bruno
Réunion de cracks pour Heavy-Rock plombé
Ouch ! Ca défouraille. Voilà un super-groupe qui n'est pas là pour faire de la figuration ou encore se complaire dans l'autosuffisance. Il est clair que ces 4 lascars n'ont plus rien à prouver ; tous riches d'une carrière et d'une reconnaissance internationale, de disques multi-platines, et, encore actuellement de concerts « sold-out ». C'est donc en toute décontraction qu'ils ont réalisé un disque de Heavy-rock puissant, énergique, exutoire et salvateur, appuyé de riffs plombés et de virevoltants patterns de batteries, transpirant en toute logique le Rock de Sammy & Satriani (surtout), Van-Halen, et puisant dans celui des pointures des 70's, tel Led Zep, Montrose (des deux 1ers Lp), ainsi que Aerosmith et Cheap-Trïck (certes moins évident), avec le gros son en bonus. Assez brutal dans l'ensemble. Il y a même un clin d' œil à RATM sur « Soap a Rope », et un autre une partie funky (genre Red Hot avec Navarro ou de « Back in the Saddle » de l'Aero) sur le titre de clôture, « Future in the past » ; sans omettre « Sexy little thing » qui fait foncièrement penser à AC/DC.
Ce qui est certain, c'est qu'à l'écoute, on ressent nettement le plaisir de jouer de ces musiciens de talent, qui ont su garder leur style personnel tout en s'impliquant, s'investissant dans le groupe ; d'où une osmose non feinte.
Dire que Chad Smith (batteur des Red Hot) se lâche est un euphémisme. Dès « Avenide Revolucion », on est saisi par sa puissante frappe et son jeu élaboré. Michael Anthony (ex-Van Halen) reste fidèle à son jeu, mais en bénéficiant d'un son plus riche en médium, qui lui permet ainsi de s'extirper de la furie sonore de Chad et Joe (il semble même avoir progressé). Sammy Hagar, quant à lui, l'âge ne semble pas avoir de prise ni sur sa personne, ni sa voix ; toujours crédible en tant que hurleur, le « Red Rocker » sait éviter de se mettre inutilement en avant, et chante avec justesse.
Et Joe Satriani... et bien il semble autant à l'aise dans un groupe qu'en solo. Bien naturellement la guitare rythmique a pris le pas sur la Lead ; les interventions en solo sont concises et percutantes, moins aventureuses, préférant l'efficacité à la technique (c'est relatif), jamais intempestives, en adéquation avec la chanson. Bien que la place de la guitare sont prépondérante, on a jamais l'impression d'avoir affaire à Satriani plus Chickenfoot. Mais cela n'empêche nullement Satch de briller par des riffs « de chez Creusot-Loire » ou crunchies, des soli incisifs, une Wah-wah mordante, des harmonies en arpège. Joe fait même usage de solo plus conventionnel (bien moins alien), mais doté d'une sensibilité qui fait souvent défaut aux forçats de l'application et de l'esbroufe. C'est sûr, ce gars est un mutant.
Aux premières écoutes, l'ensemble pourrait paraître carré, assez Big Rock US (attention c'est du brut, aucunement question de Hard-Fm), alors qu'une écoute attentive laisse apparaître un travail de fond impressionnant ; à moins qu'il ne s'agisse que du résultat indubitable, prégnant, de la conjonction de manifestes talents.
On pourrait leur reprocher de ne pas avoir été plus aventureux, (expérimentaux ?), mais cela n'a jamais été le but du projet. Pour cela, il suffit de se pencher sur leur carrière respective. Chickenfoot recherche avant tout à se délecter, en jouant ensemble, d'un Rock franc et direct, pas pour autant simpliste, pouvant transcender les foules.
Du coup, on pourrait croire que les protagonistes n'avaient plus joué sur un aussi bon disque depuis longtemps (mais cela restera à confirmer avec le temps). 2006 (Super Colossal) pour Joe, bien plus tard pour les autres. De même pour Chad, malgré ses bonnes, (et recommandables), collaborations avec Glenn Hughes.
Le DVD live sorti récemment confirme l'aisance et la probité des protagonistes : pas besoin de quelconques tricheries en concert, ni de sample, ni de musicien complémentaire pour épaissir le son. Non, les titres sont interprétés sans perdre de leur fraîcheur ou de leur force. Au contraire, c'est même parfois un tantinet plus puissant ; et ils s'octroient également des reprises de bon goût (Sammy en est friand, et ne s'en prive pas dans son club « Cabo Wado »). Bien loin d'une représentation de Rock-Star décaties, imbues d'elles-même ; il s'agit d'une représentation de pur Heavy-Rock, à l'esprit festif et communicatif.
On a pu lire, surtout sur la toile, de nombreux commentaires négatifs. Si cela avait été une réalisation de jeunes (un mot important, car on ne pardonne pas aux musiciens qui ont dépassés la trentaine), on aurait crié au génie ("la relève est arrivée", "les nouveaux truc-muches revival des machin choses" et tout le tatsoin). Mais lorsqu'il s'agit de pointures comme ces gars là, les gens attendent l'album du siècle (et puis l'album du siècle, ça veut dire quoi ?). Alors qu'en quittant Van-Halen, Sammy avait mis les points sur les "i" : "avant tout, je vais faire du Rock'n'Roll pour m'éclater et prendre du bon temps" ; il enfoncera d'ailleurs le clou avec les Waboritas. Satriani a également annoncé en intégrant Chickenfoot que son jeu reposerait avant tout sur la rythmique. Quant à Chad, on sent depuis un moment qu'une participation à part entière dans un combo de Heavy-rock (en fait ses 1ers amours) lui démangeait les baguettes (voir Glenn Hughes). Qu'aurait t'il fallu de plus ? Des soli tout droit sortis des forges de l'Enfer avec moult effets pyrotechniques ? Des descentes de basses à la Manowar ? Ou alors des plages plus planantes, approchant le rock-progressif ? L'un comme l'autre auraient eu aussi leur lot de mécontents et de grincheux.
Chickenfoot est avant tout un groupe de Rock'n'Roll (dans l'esprit) composant avec ses tripes plutôt qu'avec l'intellect. D'ailleurs la production est "Live", donnant un son relativement "sale" pour une atmosphère organique, chaude et viscérale. Il y a même quelques "pains" de Satriani, et un de Chad, qui prouveraient qu'il y a eu peu d'overdubs ; comme un enregistrement "à l'ancienne" : on rentre, on joue à donf' en donnant tout ce que l'on a (sur certains titres, Sammy est réellement déchaîné), et on emballe le tout !
P.S. : Chickenfoot a reçu un « Classic Rock Award » pour le meilleur nouveau groupe en 2009.
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Comment ça ? Même le Caniche blond en spandex rouge assure ?
RépondreSupprimerAlors, là, les bras m'en tombent !!!
(brlom-brlom...)
Ha ! Ha ! Effectivement, à part que Sammy, lui, c'est le spandex rouge qu'il a laissé tomber, au profit des chemises Hawaïennes, des bermudas et des tee-shirts. Le tour de taille peut-être, mais c'est sûr qu'au Mexique, le spandex, cela doit faire un peu étuve...
RépondreSupprimerM'en fous !
RépondreSupprimerCa reste quand même un Caniche !
Hop !
(Pour info, j'ai eu le 2ème prix de la Mauvaise Foi à Marseille en 1976, remis par Gaston Deferre lui-même)