mercredi 23 juin 2010

SHARON JONES – “I Learned The Hard Way” ( 2010) par Rockin-jl


La nouvelle Queen of Soul

"I Learned The Hard Way" est le quatrième album de Sharon Jones et des Dap-Kings après "Dap-Dippin’" (2002)," Naturally" (2005) et "100 Days 100 Nights" (2007).
On pourrait traduire le titre éponyme par "j’ai appris à la dure" ou avec un langage moins châtié "j’en ai chié pour en arriver là" et en effet Sharon n’a pas eu la vie facile, elle naît en 1956 dans l’état de Georgie, à Augusta, ville qui vit également naître un certain James Brown, puis suit sa famille à New York en 1970. Adolescente elle grandira dans le Bronx, voila qui doit vous forger un caractère… Comme James ou Aretha elle commence à chanter des gospels dans les églises, puis comme choriste, entre autres des Four Tops, Macéo Parker ou Lee Fields tout en pratiquant divers jobs, de gardienne de prison à convoyeur de fonds en passant par assistante dentaire... Ce n’est qu’au début des années 2000 qu’elle va se consacrer à plein temps à la musique et que sa carrière va décoller en même temps que le label indépendant Daptones, puisque "Dap-Dippin’" sera le premier album du label. L’album "100 Days 100 Nights" sera lui la meilleure vente de Daptones avec plus de 150.000 ventes à travers le monde, score remarquable par les temps qui courent pour un indépendant.






Belle histoire au passage que celle de Daptones crée par des passionnés et axé sur le soul /funk, écoutons son cofondateur et saxophoniste Neal Sugarman définir le son Daptones : "Brut, plein de soul et honnête". Un label à l’atmosphère familiale qui mise plus sur le qualitatif que le quantitatif. Tout est fait sur place de A à Z, de l’enregistrement à l’emballage, la photo de la jaquette du présent CD est d’ailleurs prise dans la cour du bâtiment.
Le disque d’Amy Winehouse "Back To Black", enregistré en compagnie des Dap-Kings fut un formidable coup de projecteur vu le succès mondial du disque de la jeune présidente de la ligue anti-alcoolique anglaise...
Écouter en 2010 Sharon Jones c’est voyager dans le temps, vers les sixties, la Motown, Stax, Muscle Shoals, certes les grincheux objecteront que c’est bien beau tout ça, mais qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil. A ceux là je répondrai que …et puis non je ne leur répondrai pas car je me fiche pas mal de leur avis.
Pourquoi ne pas écouter simplement la musique qu’on aime sans se soucier des modes, des époques, ou de ce qu’en pense tel ou tel journal branché ? Bref, vous faites comme vous voulez mais moi la soul comme ça écoutée au petit déj a le don de me mettre en joie pour la journée. On ne peut que se réjouir de ce "Soul Revival" qui nous vient d’Angleterre (Amy, Joss Stone, James Hunter...) ou des States (Eli Paperboy Reed, Sharon Jones ou Naomi Shelton , de l’écurie Daptones aussi).
Ce dernier album est moins axé funk, on y trouve aussi bien de la soul raffinée "The Game Gets Old" et sensuelle "Give It Back", "Mama Don’t Like My Man", le bluesy "Window Shopping", des titres plus enlevés et puissants "I learned The Hard Way", "Better Things", "She Ain’t A Child No More" sans oublier le funky "Money".
Cordes, cuivres, flûtes percussions accompagnent Sharon qui chante chaque titre avec ses tripes et s’impose avec ce disque comme la nouvelle "Queen Of Soul".

J’oubliais, si d’aventure elle tourne par chez vous, prévoyez un extincteur:
Sharon: "Je suis comme une flamme qui brûle album après album et sur scène je prends carrément feu".





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