mardi 18 novembre 2025

Paul McCartney : ”RAM“ (1971) - par Pat Slade

 


Deux ans après la disparition des Beatles, Paul McCartney enregistre déjà son deuxième album solo.



Macca et les balbutiements de Wings




Du point de vue discographique, Paul McCartney restera le plus prolifique avec pas moins de dix-huit albums, sans compter les albums live et les différentes contributions, que ce soit en musique expérimentale ou en musique classique. Il n’est pas le premier des Fab Four à avoir entamé une carrière solo. George Harrison avait déjà déserté les rangs de Beatles par deux fois, en 1968 et 69 jusqu’à sortir en 1970 le classique “All Things Must Pass“. La même année Paul sortait son premier album ”McCartney“, un album qu’il fera sans aide extérieure, un des premiers albums de rock créditant un seul artiste pour tous les instruments. C’est à sa sortie en avril 1970 qu'il annoncera la séparation des Beatles. L’album prendra la première place au État Unis, on y trouvera déjà un classique ”Maybe I'm Amazed“. On pouvait aussi y trouver deux titres travaillés par les BeatlesJunk“ et ”Teddy Boy“.

Treize mois plus tard sort ”Ram“ Le seul album qu’il cosignera avec sa femme Linda malgré des soucis judicaires qui l'opposent aux autres membres des Beatles au sujet de la dissolution du groupe. Pour échapper à la pression, il va se retirer avec sa famille dans sa ferme en Écosse et va composer les chansons de ”Ram“. Il va former un groupe et composera les bases des futur Wings. Hugh McCracken guitariste de studio américain, Denny Seiwell qui sera le premier batteur de Wings jusqu’à ”Red Rose Speedway“. Linda n'intervient que comme choriste et lors d'un un duo avec son mari. C’est à cette période que Paul lui apprendra à jouer des claviers. Dans les chœurs on peut aussi trouver Heather McCartney la première fille de Linda (elle avait 9 ans) que Paul adoptera et pour finir, ne faisant jamais les choses à moitié, on trouvera l’Orchestre Philarmonique de New York sur deux morceaux.

A cette époque le torchon brûle entre Macca et John Lennon. Certains trouveront que plusieurs textes du bassiste gaucher visent méchamment Lennon ; celui-ci y répondra par le violent ”How Do You Sleep ?“ sur l’album ”Imagine“ et pour enfoncer le clou un peu plus, la pochette de ”Ram“ représente Paul tenant un bélier par les cornes, John va inclure dans son album une carte ou il tient un cochon par les oreilles.

Ram“ c’est douze titres un peut bancal, on y trouve déjà la marque de McCartney tout en y entendant parfois un écho de Beatles. ”Too Many People“ : Ce ne sera pas le meilleur morceau mais il y a un bon solo de guitare, ça marche encore un peu sur trois pattes. ”3 Legs“ : je parlais de trois pattes et avec trois jambes on commence à entendre Wings déployer ses ailes, un morceau qui sonne comme ”Spirits of Ancient Egypt“ en plus lent. 

Ram On“ : une petite ballade au ukulélé, Sir Paul très à l’aise dans ce genre d’exercice. ”Dear Boy“ : une chanson autobiographique sur la relation de Paul avec sa femme Linda. Un des titres ou Lennon pensait que la chanson parlait de lui. Certaines phrases comme ”She was just the cutest thing around“ (Elle était juste la plus mignonne) pourraient faire référence à McCartney lui-même, souvent considéré comme le "Beatle mignon". Alors, allusions subtiles à lui-même et à Yoko ou délire paranoïaque ? ”Uncle Albert/Admiral Halsey“ est un patchwork de chansons inachevées de Paul collées les une aux autres. On y entend des effets sonores et aussi un instrument de musique qu’il affectionne particulièrement : le bugle. ”Smile Away“ : un morceau très boogie rock qui sonne très Status Quo. ”Heart of the Country“ : On retrouve Paul dans ses ballades à l’époque des Beatles, douce et simple. ”Monkberry Moon Delight“ : Encore du Wing au devenir. ”Eat at Home“ un hommage à Buddy Holly qui ne sortira en single qu’en France. ”Long Haired Lady“ : En duo avec Linda, une très belle composition avec l’orchestration qui va avec. ”Ram On (reprise)“ : Un bouche trou de cinquante six secondes. ”The Back Seat on my Car“ : ce n’est plus du Beatles ni encore du Wings, c’est juste une jolie chanson de Sir Paul McCartney.

Ce sera un succès commercial, en tête des classements britanniques et en deuxième place aux États-Unis. La critique de l’époque va fraichement l’accueillir mais quatre décennies plus tard, il est considéré comme son meilleur album. La suite, ce sera l’envole de Wings avec ”Wilde Life


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