- Waouh Claude, il est glauque le tableau de Goya…! Pourtant les cantates de Bach ne semblent pas funèbres…
- Tu as déjà vu un tableau de Goya rigolo, Sonia ? Tout a fait provoquant et bien adapté à l'introduction de la chronique ! Écouter à l'époque les cantates chroniquées ce jour tentaient d'éviter cette situation d'un mécréant face au jugement de son créateur. Les cantates de Bach en forme de grandes prières s'appuient sur la spiritualité ardente et lumineuse du compositeur…
- En effet. Cette semaine, nous revenons à l'un des grands maîtres,
période de Leipzig à voir les dates des compositions ?
- Philippe Herreweghe a réuni trois œuvres qui illustrent la crainte naturelle de la mort mais la confiance dans une vie éternelle et bienheureuse…
- S'agit-il de lamentations désespérées, de jérémiades… Des mini requiem ? Je crois que je vais aller me confesser dare-dare … Il faut un prêtre j'imagine… Il aura du boulot…
- Désolé Sonia, je n'assure pas ce genre de prestations… En attendant, imprègne-toi de ces cantates… sérénité garantie !
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Jeune fille en prière (R. Ferruzzi - 1870) |
|
Écoutez les premières mesures de la
Cantate BWV 8… Non, il n'y a pas d'erreur de lien vers
YouTube. Ce mini concerto virevoltant pour hautbois et flûte est bien le début
d'une des trois œuvres sacrées focalisées sur les thème de l'agonie et de
la mort dans cet album !
Pourtant, en aucun cas le discours instrumental et la ligne de chant
adoptent un style mortifère rencontré à l'écoute d'autres compositions sur
ces sujets angoissants. Je pense au sépulcral poème symphonique
Mort et transfiguration
de
Richard Strauss
(Clic)
où même
Metamorphosen
du même musicien face à l'Apocalypse en Allemagne en 1945
(Clic), un requiem pour la culture germanique,
Bach compris, ou à "l'enfer" dans la
Dante symphonie
de
Franz Liszt
(Clic).
Pour
Bach, l'agonie n'est qu'une épreuve, difficile à franchir, mais pas un
martyre si Dieu apporte son soutien, et la mort conduit à la délivrance et
la paix éternelle. Les trois cantates devront donc susciter recueillement,
prière, espérance et confiance, et aucun désespoir.
Bach
était né dans le duché de
Saxe-Eisenach, à Eisenach, région de confession luthérienne située en plein centre de l'empire
germanique. Si après la fin de l'époque baroque en 1750, date qui
coïncide avec celle de la mort de
Bach, les compositeurs commencent à occuper des postes très éloignés et à
sillonner l'Europe (record avec
Ferdinand Ries
le globe-trotter vedette de la chronique précédente). La carrière de
Bach
se déroule dans un périmètre plutôt restreint autour de ce centre de
gravité du territoire allemand :
Weimar (1703),
Arnstadt (1703–1707),
Mühlhausen (1707–1708),
Weimar de nouveau (1708–1717),
Köthen (1717–1723) et enfin la
longue période comme Cantor à
Leipzig (1723–1750), ville la
plus éloignée de Eisenach, mais que de 170 km environ 😊. Sur le plan, les villes marquées
? ont accueilli brièvement
Bach
jeune pour ses études.
Depuis la fin de l'effroyable guerre de trente ans (1618-1648 – 10 millions de morts dont 3 en Allemagne, le pays le plus ravagé), L'empire a basculé majoritairement dans la foi réformée luthérienne. La France peu concernée grâce à l'Edit de Nantes sort renforcée à l'arrivée du roi Louis XIV. En Espagne, l'absolutisme catholique des Habsbourg déchaîne l'inquisition et ses atrocités pour deux siècles voire plus… En 1675, Bach naît et vivra dans un pays apaisé où le catholicisme est toléré.
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La carrière de Bach |
Bach
occupera des postes où la pratique religieuse obéit au courant
luthérien. Pour l'anecdote, la brièveté de son séjour à
Mühlhausen comme organiste
et jeune compositeur s'explique par un conflit entre les
luthériens orthodoxes friands de musique sacrée et les
piétistes*, représentants d'un autre courant protestant
ultraconservateur qui considère l'art comme impie.
Bach, gêné d'être placé sous les ordre de l'un de ces puritains acceptera
rapidement un poste à
Weimar pour dix ans. Il y
compose cependant ses premières cantates qui portent les N° BWV 71
et
BWV 131.
(*)
Ces mouvements réformés professent la priorité absolue à l'étude
des Saintes Écritures, excluant de facto le divertissement. Leur
doctrine austère influencera les quakers et les
méthodistes, et d'une certaine manière des communautés
isolées comme les amishs.
- Waouh, ils ne sont pas des rigolos ces gens-là…
- Tss Tss Sonia, cette chronique précise des notions historiques. Nous n'avons aucun jugement à formuler… Une vie austère, certes, mais pas de violence, pas de pasteur officiel, tous les membres participent à l'élaboration de la doctrine, à l'interprétation des textes…
N'ayant jamais quitté la Saxe, Bach mettra son génie au service de nobles de confession protestante. Les compositions en latin pour des offices catholiques sont très peu nombreuses et suivent les textes officiels prescrits par le Vatican, citons : six messes brèves dans un accompagnement instrumental habituel moins varié que celui des cantates, deux sanctus, mais néanmoins deux chefs-d'œuvre absolu (oui, incontestablement) : le Magnificat et surtout l'immense Messe en si de 2 heures, synthèse sidérale de l'habilité mélodique, contrapuntique, lyrique et orchestrale du Cantor…
Bach ne composera aucune messe de Requiem en latin. Il en est des même pour l'un des fondateurs majeurs du baroque allemand, Heinrich Schütz (1585-1672,) qui écrira un concert en allemand pour des obsèques musicales (Musikalische Exequien) en 1636. Schütz l'écrit pour chœur dans le style polychorale italien à huit voix avec un continuo réduit à un théorbe. On y ressent une grande austérité car composé pendant les heures sombres de la guerre de trente ans. (Une idée de Chronique…)
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Goya : Saint François Borgia (1510-72) aidant un mourant impénitent |
Parmi un catalogue de plus de 1000 ouvrages,
224 cantates
nous sont parvenues. Des missives indiquent qu'il y en a eu plus de
composées, mais les partitions ont disparu, parfois un manuscrit émerge
d'un fond de bibliothèque.
Leur rédaction date essentiellement de la longue période de 27 ans
comme Cantor de Leipzig. Le musicologue allemand
Wolfgang Schmieder a établi le catalogue BWV entre
1946 et 1950. Il n'a pu suivre un ordre chronologique,
trop d'incertitudes sur les dates d'écriture et de création demeurent.
Une certitude, ces cantates sont destinées aux offices du dimanche ou
pour les fêtes officielles comme Pâques, l'Ascension, la
Trinité ou Noël (6 rassemblées dans l'Oratorio de Noël), d'autres inspirées des lectures du jour sur un thème théologique
déterminé, ainsi la préparation spirituelle à l'agonie et à la mort,
sujet du jour…
Contrairement à la doctrine catholique, toute liberté rhétorique est donnée au rédacteur du poème chanté. On retrouve la structure mêlant : chœurs, arias et récitatifs, magnifiée dans les deux passions, Saint-Mathieu ou Saint-Jean. Différence : les solistes n'ont pas de rôle défini. Bach ne s'impose aucune règle stricte quant à la durée et au nombre de parties. L'orchestration témoigne d'une lumineuse diversité.
On peut s'étonner que Bach, homme de grande piété, traite le sujet de l'agonie et de la mort sans l'ascétisme usuel. Je pense à Schutz, ou aux adagios empreints de religiosité des symphonies 5, 7, 8 et 9 d'Anton Bruckner, lui aussi animé d'un foi profonde qui le fit surnommé "le ménestrel de Dieu" et dédia son ultime symphonie "au bon Dieu", carrément !
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Eva Bonnier Reflet en bleu (1887) |
|
On peut s'étonner que
Bach, homme de grande piété, traite le sujet de l'agonie et de la mort
sans l'ascétisme usuel. Je pense à
Schutz, ou aux adagios empreints de religiosité des
symphonies 5,
7,
8
et
9
d'Anton Bruckner, lui aussi animé d'un foi profonde qui le fit surnommé "le ménestrel de Dieu" et dédia son ultime symphonie "au bon Dieu", carrément ! Par
opposition, on trouve des passages plus épanouis dans les messes des
confrères, citons certains Benedictus, ceux de
Mozart
dans la
Messe en Ut, de
Schubert, de
Beethoven
dans la
Missa Solemnis avec son céleste solo de violon… de
Bruckner, et oui, dans sa
Messe en fa.
Pour Bach, toute musique s'adresse au public, mais surtout au Très-haut. Dans sa bible, il annota "Dans la musique religieuse, Dieu est toujours présent avec sa grâce". Il pourrait préciser à mon sens "même dans d'autres ouvrages profanes". Deux exemples : l'aria de la 3ème suite pour Orchestre et l'art de la fugue dans son intégralité, son chef d'œuvre tardif d'une spiritualité sidérale ! (Diverses versions dans l'index). En résumé, les trois cantates ne nous attristent pas, elles nous accompagnent vers la béatitude.
Les illustrations ne sont pas choisies que pour la déco du billet. La fillette du peintre Ferruzzi, spécialiste du style "madone" nous montre une gamine qui prie avec simplicité et humilité, n'affichant pas le faciès déformé par l'extase d'une Sainte Thérèse D'Avila hallucinée (statue du Bernin pour les connaisseurs) 😊.
À l'opposé Goya en froid avec les excès inquisitoriaux de l'Église espagnole trop fanatisée (voir aussi les fantômes de Goya, film de Milos Forman) terrifie avec cette scène d'agonie où un Saint tente d'arracher la confession à un mourant tourmenté par les ombres plongées dans l'obscurité de démons ricanants. Vous aurez compris le message pictural 😊, Bach s'adresse à l'enfant et à l'adulte qu'elle deviendra… Il ignore l'univers morbide caractérisé par le tableau de Goya connu pour son nihilisme face aux forces des pouvoirs temporels et religieux.
Allégorie inverse, admirons la toile de 1887 d'Eva Bonnier, peintre suédoise mettant en scène une jeune soubrette faisant la lecture à une dame âgée sans doute près du trépas ou l'ayant dépassé (ambiguïté de l'œuvre) … pas de douleur déchirante, mais de l'affection…
~~~~~~~~~~~~~~~~~
J'ai choisi cet album pour deux raisons : la cohérence dans le choix des thématiques des cantates ; le titre de l'album "Mit Fried und Freud" n'est autre que le début d'un hymne de Martin Luther ("Je pars maintenant en paix et dans la joie") et la qualité de l'interprétation de Philipe Herreweghe.
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Philipe Herreweghe |
Cet artiste belge hors du commun a déjà été au centre de chroniques
pour plusieurs disques, ou comme auteur de versions alternatives. Pour
sa biographie voir
Chronique BWV 21.
Spécialiste de
Bach
et coauteur d'une intégrale des cantates en complicité avec
Nikolaus Harnoncourt
et
Gustav Leonhardt
avec le
Collegium Vocale Gent
que l'on retrouve de nouveau (un monument de 60 CD pour
Teldec), Herreweghe
a réenregistré de très nombreux albums à titre personnel.
Les solistes sont :
Deborah York
(soprano),
Ingeborg Danz
(alto),
Mark Padmore
(ténor),
Peter Kooy
(basse).
~~~~~~~~~~~~~~~~~
Les trois cantates ont été composées à
Leipzig. En 1724 pour la
BWV 8, en 1725 pour la
BWV 125
et en 1723 pour la
BWV 138,
Bach
venait de prendre son poste comme Cantor de l'Église Saint Thomas.
Certains textes sont de Caspar Neumann, un pasteur luthérien.
L'orchestre du
Collegium Vocale
comprend : 9 violons, 3 altos, 2 violoncelles, 1 contrebasse, 1 flûte, 2
hautbois (d'amour), 1 basson, 1 cor et un orgue positif. Le chœur
intègre 16 choristes (4 dans chacune des tessitures).
J'intègre exceptionnellement les traductions des textes en allemand en fin de chronique. Les luthériens s'adressaient avec simplicité aux croyants, chaque cantate étant un "petit recueil" des pensées et prières d'un fidèle confronté à l'agonie et à la mort à venir. Donc pas d'analyse cette semaine. Juste quelques commentaires sur l'ensemble des ouvrages…
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|
Valentine Godé-Darel agonisante (Muse de Ferdinand Hodler - 1914) |
|
Dans chaque cantate, un chrétien (chanteu.r.se ou chœur) tient le
rôle d'un fidèle interrogeant et priant son Seigneur. Pour celui de la
cantate
BWV 8, peut-on parler d'un personnage pittoresque oscillant entre un
théologien amateur ou plus simplement adepte de la "foi du
charbonnier" ? Il serait indécent de brocarder un texte sacré. Les
deux premiers vers nous renvoient vers le mystère fondamental de la
Bible concernant le jugement du défunt : "Cependant, personne ne sait ni le jour ni l'heure où ces choses
arriveront, ni les anges dans le ciel, ni le Fils lui-même. Seul
le Père le sait." [Mt 24-36]*. Verset
célèbre et conceptuel que notre fidèle résume humblement par "O mon Dieu, quand donc viendra ma dernière heure ? Mes jours ne
cessent de s'enfuir". (Nous en sommes tous là cher monsieur.)
Bach
s'éloigne bien entendu de Goethe dont son Dr
Faust cherchera à s'affranchir par sorcellerie du trépas. Tout
au contraire, d'airs en récitatifs, notre fidèle se pose bien des
questions un peu inquiétantes, mais trouvera des réponses apaisantes…
s'appuyant sur la perspective du pardon divin et de la vie éternelle
paisible…
(*) Sonia "Tiens, le Toon se prend de nouveau pour un témoin de Jéhovah
hihihi".
Dans la
cantate
BWV 125, le texte se veut encore plus optimiste. Les premiers vers semblent
un prolongement de la conclusion réjouissante de la cantate
BWV 8. Le récitatif (N°3) se révèle
encore plus explicite sur la certitude de la rédemption. Extrait : "Le Christ, vrai fils de Dieu, a fait ceci, / Le Sauveur fidèle, /
Qui même au lit de mort / Réjouit l'esprit avec la douceur du
ciel,".
Plus développée, la cantate BWV 138 débute en évoquant les affres du pécheur… Cet homme semble désespéré de son existence de mortel, voire par sa pauvreté morale et matérielle ! Le poème est littérairement très beau, notamment le duo alto-soprano mettant en exergue le sentiment étrange que Dieu accorde bienveillance aux oiseaux pour les nourrir et les aimer sans contrepartie de leur part, mais que l'homme ignore comment bénéficier spontanément de ce statut bienheureux… La réponse est simple : respecter l'autorité de Dieu et surtout faire confiance dans sa miséricorde.
Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée. Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…
|
|
INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool. |
Cantate BWV 8 [Playlist 1-6]
"Liebster Gott, Wenn Werd Ich Sterben" |
Cantate BWV 125 [Playlist 7-12]
"Mit Fried und Freud Ich Far Dahin" |
Chœur à quatre voix [S, A, T, B]
1 - Chœur et Soprano, Flûte traversière,
hautbois d'amour, violon I/II, alto, Continuo
O mon Dieu,
quand donc viendra ma dernière heure ?
Mes jours ne cessent de s'enfuir
Et les descendants du vieil Adam
Dont je fais aussi partie
Ont reçu en héritage de leur père
De ne pas passer un bref instant
Dans la pauvreté et la misère sur cette terre
Qu'ils ne doivent eux-mêmes devenir poussière.
2 - Air [Ténor] hautbois d'amour, Continuo
Pourquoi t'épouvanter, mon esprit,
Quand sonnera ma dernière heure ?
Mon corps décline chaque jour
Et la terre, où l'on porte tant de milliers,
Doit être sa dernière demeure.
3 - Récitatif [Alto] Violon I/II, alto, Continuo
Certes mon faible cœur ressent
La crainte, les tourments, la douleur :
Où mon corps trouvera-t-il le repos ?
Par qui donc mon âme
Du joug des péchés qui l'accablent
sera-t-elle déliée et délivrée ?
Mon bien sera dispersé
Et qu'en sera-t-il des miens
Dans leur affliction
Séparés et bannis ?
4 - Air [Basse] Flûte traversière, violon I/II, alto, Continuo
Effacez-vous donc, soucis vains et insensés !
Mon Jésus m'appelle :
qui ne se rendrait à son appel ?
Le monde ne possède
Rien qui me plaise.
Apparais-moi, matin bienheureux et béni
Où il me sera donné de comparaître devant Jésus.
5 - Récitatif [Soprano]
Continuo
Conserve mon bien, ô monde !
Tu prends déjà ma chair et mes ossements,
Prends donc aussi ma pauvreté ;
Il suffit que Dieu dans l'immensité de sa bonté
M'accorde le bien suprême
Il suffit que je sois riche et comblé dans son royaume.
Ai-je d'autre héritage
Que la paternelle fidélité de mon Dieu ?
Elle se renouvelle chaque matin
Et ne peut pas mourir.
6 - Choral [S, A, T, B]
Violon I, flûte traversière, hautbois d'amour, Cor
soprano
Maître de la mort et de la vie,
Accorde-moi une bonne fin,
Enseigne-moi à rendre l'âme
Avec un courage affermi.
Fais que je repose pur dans la tombe
Près de pieux chrétiens
Et que le mal sur le terre
Jamais plus ne m'atteigne ! *-*-* |
Chœur à quatre voix [S, A, T, B]
1 -
Chœur et Soprano, Flûte traversière, hautbois,
violon I/II,
Avec paix et joie je pars
Selon la volonté de Dieu.
Mon cœur et mon esprit sont réconfortés,
Calmes et tranquilles.
Comme Dieu me l'a promis :
La mort est devenue mon sommeil.
2 - Air [Alto]
Flûte traversière, hautbois d'amour, Continuo
Avec des yeux brisés,
Je te regarderai, mon Sauveur fidèle,.
Même si la structure de mon corps est détruite,
Pourtant mon cœur et mon espoir ne tomberont pas.
Mon Jésus veille sur moi dans la mort
Et ne permet qu'aucune peine ne m'arrive.
3 - Récitatif et Choral [Basse] Violon I/II, alto, Continuo
O miracle, qu'un cœur
Devant la tombe détestée par la chair,
Ne s'épouvante pas !
Le Christ, vrai fils de Dieu, a fait ceci,
Le Sauveur fidèle,
Qui même au lit de mort
Réjouit l'esprit avec la douceur du ciel,
Que toi, Seigneur, tu m'as permis de voir,
Pour qu'à l'heure finale un bras de foi puisse saisir le
salut du Seigneur ;
Et a fait connaître
Du Dieu tout-puissant, le créateur de toutes choses,
Qu'il est la vie et le salut,
Le réconfort et le partage de l'humanité,
Leur sauveur de la corruption
Dans la mort et aussi en mourant.
4 - Air (duo) [Ténor, Basse] violons I/II, Continuo
Une lumière inconcevable remplit toute la sphère de la
terre.
Elle fait résonner puissamment sans cesse
La parole la plus hautement désirée de la promesse :
Celui qui croit sera béni.
5 - Récitatif [Alto]
Continuo
O trésor non créé de bonté,
Ouvert donc pour l'humanité : le monde,
Chargé comme il est, de colère et blasphèmes,
Deviendra un siège de la grâce
Et la bannière de la victoire y sera plantée,
Et toute conscience fidèle
Sera invitée dans son royaume de grâce.
6 - Choral [S, A, T, B] Chœur et Soprano, violons II, cor soprano et ténor, Continuo
Il est le salut et la lumière bénie
Des païens,
Pour éclairer ceux qui te connaissent pas,
Et pour les mener paître.
Il est, pour ton peuple d'Israël,
La récompense, l'honneur, la joie et le plaisir.
*-*-* |
Cantate BWV 138 [Playlist 13-19]
"Warum betrübst du dich, mein Herz" |
|
1 -
Chœur [S, A, T, B] et récitatif [Alto]
hautbois d'amour I/II, violon I/II, alto, Continuo
Pourquoi te troubles-tu mon cœur ?
Te tourmentes-tu et subis-tu de la douleur
Seulement pour des biens périssables ?
Hélas, je suis pauvre,
De lourds soucis m'oppressent.
Du matin au soir
Ma chère misère dure.
Puisse Dieu avoir pitié !
Mais qui me secouera
Du corps de ce diabolique
Et cruel monde ?
Comme c'est misérable autour de moi !
Ah, si seulement j'étais mort!
Crois en ton Seigneur Dieu,
Qui a tout créé.
2 -
Récitatif [Basse] Continuo
Je suis méprisé,
Le Seigneur m'a créé pour le chagrin
Le jour de sa colère ;
Mes provisions, sur lesquelles je vis,
Sont assez petites ;
On m'a donné, au lieu du vin de joie,
Le calice amer des larmes.
Comment puis-je conduire mes affaires en paix,
Quand les soupirs sont ma nourriture et mes larmes ma
boisson ?
3 - Chœur et Récitatif [Soprano, Alto]
Continuo
Il peut et il ne t'abandonnera pas,
Il sait bien ce qui te manque,
Le ciel et la terre sont à lui !
Soprano:
Ah, comment ?
Dieu prend soin assurément de l'animal sauvage,
Il donne à l'oiseau son repas,
Il nourrit le jeune corbeau,
Seulement moi, je ne sais pas par quels moyens,
Moi, pauvre enfant,
Je vais avoir mon petit morceau de pain ;
Où y-a-t-il quelqu'un qui peut me secourir ?
Ton Père et ton Seigneur Dieu,
Qui se tient avec toi dans tous les besoins.
.../...
|
Alto:
Je suis abandonné,
Tout se passe
Comme si même Dieu me haïssait dans ma pauvreté,
Puisque sinon
Ah, soucis,
Serez-vous alors chaque matin
Et chaque jour renouvelés ?
Alors je me lamenterai sans arrêt ;
Ah, pauvreté, parole brutale,
Alors qui se tiendra près de moi dans mon angoisse ?
Ton Père et ton Seigneur Dieu,
Il se tiendra près de toi dans tous les besoins.
4 -
Récitatif [Ténor]
Continuo
Ah, doux réconfort ! Quand Dieu ne m'abandonne pas
Et ne me néglige pas,
Alors je peux dans le calme
Et dans la patience prendre mon courage à deux mains.
Le monde pourrait me haïr, soit,
Je lance mes soucis
Avec joie sur le Seigneur,
Et s'il ne m'aide pas aujourd'hui, alors il m'aidera
demain.
Maintenant je me couche de bon cœur et heureusement
Mes soucis sous mon oreiller
Et je n'ai besoin de savoir rien d'autre de plus pour mon
réconfort que ceci :
5 - Air [Basse]
violons I/II, alto, Continuo
En Dieu est ma confiance,
Ma foi le laisse régner.
Maintenant aucun souci ne peut me ronger,
Maintenant même la pauvreté ne peut me tourmenter.
Même pendant la plus grande peine
Il reste mon Père, ma joie,
Il me soutiendra merveilleusement.
6 - Récitatif [Alto]
Continuo
Eh bien !
Je me reposerai tout à fait en paix.
Vous soucis, prenez vos papiers !
Maintenant je peux vivre comme au ciel.
7 - Choeur [S, A, T, B]
Oboe d'amore I/II, Violino I/II, Viola, Continuo
Puisque tu es mon Dieu et mon Père,
Tu n'abandonneras pas ton enfant,
Toi cœur paternel !
Je suis une pauvre motte de terre,
Sur terre je ne connais pas de réconfort.
*-*-* |
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