jeudi 25 septembre 2025

Ferdinand RIES – Symphonies N°3 & 5 (1815/1812) - Howard Griffiths (2006) – par Claude Toon


- Nouveau compositeur à inscrire dans l'index Claude… Les dates de création suggèrent un contemporain de Beethoven ? Vrai ou faux ?

- Vrai et même un élève et ami du grand Ludwig, Sonia… Une musique à écouter pour changer des chefs-d'œuvre connus par cœur. Comme on dit, Ries avait du talent mais Beethoven avait du génie…

- Oui mais tu insistes souvent sur le fait qu'il ne faut jamais ignorer les élèves du deuxième rang de la classe, hihi…

- Heu je n'ai jamais dit exactement cela Sonia, mais je trouve l'expression tout à fait dans le ton du blog et de ces découvertes de musiciens oubliés…

- le label CPO une fois de plus, record-ricord des répertoires originaux, et le chef Howard Griffiths comme Ries entre au Deblocnot…

- Oui et avec un orchestre de chambre, formation adaptée à la redécouverte de ces musiques du début du romantisme… Record-ricord, rigolo le jeu de mots !


On sera surpris de la longueur de la Biographie à propos d'un compositeur a priori "mineur". La vie rocambolesque de Ries reflète un périple survolté dans toute l'Europe musicale du début du romantisme. Ries apparaîtra comme un trait d'union entre une légion de compositeurs et un univers musical en pleine mutation, le passage du classicisme au romantisme. 


Ferdinand Ries (1784-1838)
 

Il y a deux semaines, en partageant avec vous la présentation de mon ouvrage à paraitre pour les fêtes : "Devenir musicologue amateur… pour les Nuls"* (Clic), j'expliquais par quel stratagème involontaire je découvrais des compositeurs a priori connus ni d'Ève ni d'Adam… ni du Toon… Le fait même que la collection de vidéos YouTube issues de disques leur étant consacrés soit illimitée, soulignait les lacunes à combler dans ma culture musicale, et l'intérêt à porter à ces "petits maîtres" sortis de l'oubli par des artistes et labels aux projets novateurs. Initiative qui renouvelait ainsi un répertoire pour les uns et un catalogue pour les autres saturés par d'énièmes interprétations et captations des Quatre saisons de Vivaldi ou de la 5ème de Beethoven.

Pour être tout à fait franc, initialement, cet article sur mes écrits servait d'introduction au billet de ce jour dédié à Ferdinand Ries, donc précisément l'exemple idéal de l'alliance entre recherche et hasard qui constituent le quotidien de votre rédacteur depuis une quinzaine d'années. Évalué par Sonia, Nema et Maggy Toon comme beaucoup trop détaillé, le texte narrant mes aventures dans la jungle de la musicologie et le bonheur offert par d'incessantes découvertes devint ainsi une chronique particulière. Changement de programme à l'instigation des copines et de madame qui craignaient me voir rédiger de manière longuette et confuse une étude mélangeant deux thématiques différentes même si vaguement liées.

(*) Mince, l'imprimeur annonce du retard ! Report au 1er avril 2026 😊.


Franz Ries père ( 1755-1846)

Âge classique, en Rhénanie, 28 novembre 1784, Bonn accueille le petit Ferdinand Ries, premier fils de Franz Ries, virtuose et professeur de violon et, pour l'anecdote, Franc-maçon (Illuminati puis autres loges). Un petit frère, Hubert suivra en 1802, il sera également musicien.

Précisons que la ville sur le Rhin a déjà donné à la postérité un autre compositeur, en 1770, un certain Ludwig van Beethoven (pas un méconnu du lecteur j'espère 😊) qui suivra lui aussi les cours de violon de Franz Ries entre 1785 et 1786. Beethoven sera le professeur de piano de Ferdinand au début du XIXème siècle (1802-1803). Le monde est petit. Beethoven n'a pas d'autre élève à l'époque. Une amitié s'en suivra et même une admiration sans limite de Ferdinand pour son mentor. Sa musique reflète le style beethovénien, mais sans l'admirable inventivité de son maître, il faut avouer. N'oublions pas que Beethoven apparaîtra pour la plupart des musiciens du romantisme comme un compositeur au génie inatteignable, même par des concurrents fort talentueux comme Brahms.

Ce paragraphe trouve ses sources dans divers articles Wikipédia… On n'invente pas le livret de famille Ries, le grand père Johann de Ferdinand était trompettiste et violoniste… Et, souci d'exhaustivité, Franz Ries fut le père de dix enfants 😊.

- Trouvé dans Wikipédia ou dans le bottin mondain cette info, Claude ? hihihi…

L'existence de Ferdinand Ries fait songer à celle d'un globe-trotter, pas moins de huit résidences dans toute l'Europe, Russie et Angleterre comprise. Je vais suivre le découpage chronologique proposé par Wikipédia (article en allemand) faute de documentation dans mes rayonnages… Pour ceux qui souhaitent l'intégrale : (Clic) Pour les non germanophones comme moi, préférer le traducteur Chrome.


Beethoven vers 1803-1805
 

Ferdinand Ries en huit étapes…

1- de Bonn à Munich en passant par Arnsberg. L'adolescent a 14 ans. En 1798, il achève son apprentissage du piano avec papa et du violoncelle avec Bernhard Heinrich Romberg (1767-1841), encore un petit maître à découvrir. Les armées napoléoniennes ont mis à mal la vie musicale allemande animée par le prince-archevêque Maximilien François, un mécène et un soutien de Beethoven. Ferdinand n'ayant aucun espoir de carrière part pour Arnsberg en 1798 puis Munich où il s'installe en 1802. Il tire le diable par la queue comme simple… copiste…

2- Vienne : Muni d'une recommandation de Carl Cannabich 🌿(autre lignée de "petits maîtres"), Ferdinand reprend son périple en 1803, direction Vienne. Andreas Streicher, pianiste et facteur de piano forte le reçoit donc. C'est un confident et ami du grand Beethoven. Ce dernier accepte d'aider le jeune fils de son ancien professeur de violon à perfectionner son jeu de piano, une exception. Ludwig fascine Ferdinand qui devient son secrétaire et sera invité à jouer en août 1804 le merveilleux 3ème concerto de son professeur qui lui laisse la liberté d'improviser ses propres cadences (solos en fin des mouvements) !!!

3- Vienne – Bonn – Paris : 1805 : En pleine ascension dans la capitale musicale européenne, pépin : Ferdinand doit retourner à Coblence pour répondre à sa conscription 😒. Réformé, il se rend à Bonn au sein de sa famille. Il compose son premier concerto pour piano (devenu le 6ème). Les perspectives de carrière sont minces, il décide de venir à Paris en 1807. L'Empire ne s'intéresse pas à ce tout jeune rhénan qui, déçu, envisage d'abandonner la musique pour la fonction publique (?) et retourne à Vienne.

4 – Vienne puis Bonn derechef : En 1808, il se brouille un temps avec Beethoven dont la surdité a évolué défavorablement… rendant le fondateur du romantisme officiel dépressif et aigri. Poursuivi avec un zèle obstiné par la soldatesque, dans l'armée autrichienne cette fois, il retourne jusqu'en 1810 à Bonn où il composera sa 1ère symphonie et deux concertos, l'un pour piano, l'autre pour violon… 


Johann Peter Salomon 
 

5- Bonn – Europe – Russie – Stockholm : (N'oublions pas que le train n'existe pas encore). Le marché du travail pour instrumentistes à Bonn  est toujours aussi limité… Ferdinand décide en 1811 de s'offrir une tournée européenne jusqu'en Russie, une série de concerts s'organise via Hambourg, Copenhague, Stockholm, puis Saint-Pétersbourg, son ami Bernhard Romberg l'accompagne ; destination finale prévue : Moscou . C'était sans compter Napoléon, sa grande armée et ses grognards qui en 1812 ravagent Moscou déserté et en feu. Le pillage généralisé et le terrible froid conduisent à la retraite de Napoléon et à sa chute (tout le monde connaît, la Bérézina, etc.) et Ferdinand qui, lui, part se réfugier à Stockholm à l'invitation de l'Académie royale de musique de Suède. On peut supposer que l'homme a une santé de fer…

- Dis Claude, ce n'est plus une carrière, c'est le guide du routard du clavier !!!

- Excellente Sonia…

- Arrivera-t-il enfin à se fixer, Ferdinand ? à se marier, avoir des enfants, un vrai job ?

 6 - Londres : Je réconforte Sonia inquiète à propos du périple odysséen épuisant de Ferdinand, la réponse étant : la capitale britannique. Si avant le XXème siècle l'Angleterre accuse un déficit notable de compositeurs, elle a su accueillir des maîtres venus d'Europe continental, et pas uniquement Haendel. Ferdinand arrive en 1813 et ayant tissé des relations avec maints musiciens, surtout grâce Beethoven, il retrouve le violoniste Johann Peter Salomon (natif de Bonn 😊) qui fut le professeur de son père. Salomon vit à Londres depuis 1781 comme organisateur de concerts et a invité par deux fois Joseph Haydn qui séjourne à Londres en 1791/92 et 94/95. Salomon vient de créer la Royal Philharmonic Society regroupant des musiciens de talents qui s'autoproclameront presque tous directeurs… Ries compris. Source de conflits inévitables, cette organisation conduira Ries à quitter Londres en 1824, fâché car estimant que ses œuvres ne sont pas suffisamment inscrites aux programmes.

Plus important, pendant ces longues 11 années (on peut le dire) il composera l'essentiel de son catalogue : six symphonies sur huit et une multitude d'ouvrages variés pour piano, de la musique de chambre (quatuors à cordes), des airs de concert, etc. Sur ce Sonia, arrive 1824, on fait les valoches et on part pour… Bonn ! Non ? Si ! 

Dernier détail (de taille), on doit à la Royal Philharmonic Society la commande la 9ème symphonie de Beethoven en 1817. Et pour terminer, une pincée people : en 1814 il a épousé Harriet, née Mangeon, jeune Londonienne fortunée. Les Ries tiennent salon. Ainsi, en 1819, ils reçoivent Louis Spohr*, compositeur de renom (1784-1859), et son épouse Dorette, harpiste. Encore une amitié à vie entre les deux créateurs…

(*) Tiens, il a échappé au blog, ce n'est que partie remise…


Ferdinand et Harriet Ries
 

7 – Bonn ou plutôt la proche cité de Godesberg : 1827, Ferdinand a atteint le sommet de son art et de la célébrité en Europe, principalement dans le domaine de la musique instrumentale. La musique lyrique semble un genre dont il se désintéresse, notamment la musique sacrée. Il écrit néanmoins trois opéras et deux oratorios au souffle biblique. Sont-ils influencés par ceux de Mendelssohn, Elias et Paulus ? Possible mais ils s'avèrent de faible intérêt. Il dirige l'orchestre du festival estival, compose des quatuors et s'ennuie ferme dans cette ville trop étroite pour satisfaire ses ambitions. Ultime départ pour Francfort-sur-le-Main

8 - Francfort-sur-le-Main et bourlingue en Europe : Denier domicile officiel. La ville dispose d'un opéra renommé, une opportunité pour Ferdinand qui souhaite aborder le genre. Il composera trois opéras, débutant par la Fiancée du brigand, un bon succès en 1827 joué dans toute l'Europe jusqu'en 1930Howard Griffiths l'a fait renaître au disque, je vous propose l'ouverture tempétueuse qui fait songer au style vigoureux d'un Mendelssohn, là encore. Résider à Francfort ne met aucun frein à ses tournées : l'Italie, Londres, Paris… (Voir bougeotte dans un dico). Entre deux voyages, il complète son répertoire. Il meurt brutalement en 1838, sans doute d'épuisement à seulement 53 ans. Il legue 300 œuvres dans tous les genres, principalement instrumentaux et orchestraux, plus les trois opéras. Le XXIème siècle le redécouvre, la discographie s'enrichit sans cesse…

Hasard : quand je parle lors de mes recherches de découverte imprévue de compositeurs ignorés : Après l'ouverture de la Fiancée du brigandYouTube vient enchaîner sur une symphonie de Christoph Ernst Friedrich Weyse, un danois (1774-1842). Sonia, "Au secouuuuurrrrs".


Howard Griffiths
 

L'histoire musicale n'exclut pas les rivalités et les jalousies.  À l'exaltation éphémère du public peut succéder la notoriété déclinante puis l'oubli … Ferdinand Ries connut la popularité. Son catalogue avait été publié et bien conservé et pourtant il disparaitra pendant deux siècles des salles de concert. L'explication est simple. Son existence coïncide avec celles des génies insurpassés comme Haydn, Beethoven et même Mendelssohn. Quasiment tous les compositeurs du XIXème siècle composeront en ayant le sentiment que l'œil sévère de Beethoven surveille leur travail. La crainte d'écrire des ouvrages dérivés mais banalisés du géant angoisse les nouvelles générations. Les symphonistes novateurs comme Bruckner n'existeront que de manière fantomatique. Wagner affirmera à propos de la 9ème symphonie  "la dernière des symphonies" et avouera l'influence notable de l'écriture révolutionnaire de ce monument sur la composition de Parsifal (ce que je trouve honnête, mais un tantinet excessif en consultant le chromatisme complexe aux timbres ésotériques imaginé par Wagner qui préfigure le dodécaphonisme). Soyons objectifs, la musique de Ferdinand Ries né trop tôt ou trop tard en cet âge d'or du classicisme n'atteint que rarement de tels sommets, et pourtant....

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Je suggère l'écoute de deux symphonies extraites d'une intégrale des huit opus du genre gravée sur 3 CD par Howard Griffiths pour CPO en 2006. J'ai retenu les N° 5 et N° 3 pour respecter l'ordre sur un disque paru de manière isolée. Le maestro qui a pris cette heureuse initiative est d'origine britannique et est né en 1950 mais il vit en Suisse. Il a enregistré 150 disques pour différents labels. Pour cerner cet artiste, il faut préciser qu'il se passionne pour la musique de notre temps ; citons les plus connus :  Arvo PärtMauricio Kagel et Hans Werner Henze.

Invité par de nombreuses phalanges, il a principalement dirigé de 2007 à 2018 l'Orchestre d'État de Brandebourg à Francfort-sur-l'Oder, et de 1996 à 2006, il a été directeur artistique de l'Orchestre de chambre de Zurich (ZKO). Il s'investit passionnément dans la formation musicale pour les enfants, écrivant plusieurs livres d'initiation non disponibles en français, hélas 😔. 


Beethoven - Motif Symphone 5
Ries symphonie 5 - Mesures 6-8

Symphonie N ° 5 en ré mineur op. 112 (1812/13) – Playlist 1-4

L'orchestration est inhabituelle à l'époque, pas de clarinettes mais trois trombones (ténor, alto, basse), donc 1/2/2 – 2 cors, 2 trompettes, trombones, timbales et cordes.

Nota : la 5ème symphonie de Beethoven fut créée le 22 décembre 1808. Le concert dirigé par Ludwig déjà sourd ne marquera pas les mélomanes présents. Dans le théâtre non chauffé, le public grelotte pendant quatre heures. Le motif introductif: pam pam pam paaaaam, l'une des idées les plus incroyables et éternelles par sa férocité de l'histoire de la musique passe inaperçue. En 1810, le critique E.T.A. Hoffmann rédige un panégyrique de l'œuvre et l'on prête à Beethoven cette métaphore pour définir le motif : "Le destin frappe à la porte". Une seule certitude, ce motif d'une simplicité désarmante et d'une force singulière a frappé certains admirateurs, dont Ries.

Je ne commenterai pas outre mesure ces symphonies. Mais l'admiration a-t-elle inciter Ries à reprendre ce thème, insérer une citation musicale ? J'illustre cette affirmation en m'appuyant sur les partitions

1 - Allegro : Après cinq mesures portant trois accords syncopés (supprimées sur mon exemple), dès la mesure 6, Ries énonce puissamment le premier thème : trois croches pointées (soit un staccato incisif) suivies d'accords blanche-croche-noir en tutti par tous les pupitres. Les deux structures solfégique sont quasiment identiques en comparant les deux allegros concurrents, nonobstant des variantes chez Ries. Rien à ajouter concernant l'inspiration à la limite de la transcription, presque un hommage de Ries à son ami et mentor. (Partition 1 & partition 2). Les cordes interviennent et le développent de manière nuancée. On savourera le dialogue guilleret des bois. L'originalité de l'allegro repose sur la variété du discours, les couleurs instrumentales. Le récit musical adopte sans controverse le style viennois. Quand j'évoquais les musiques qui coulent de source et n'exigent pas de commentaires complexes (hormis la curiosité thématique), voici un exemple parfait de rigueur structurelle permettant l'adhésion immédiate de l'auditeur.

2 - Larghetto Con Moto. Quasi Andante : Le mouvement lent reconduit le style mélodique aisé à suivre. Allégresse et tendresse s'enlacent, les solos instrumentaux, les vents bien distincts ne font que renforcer mon interrogation à propos du dédain observé pendant deux siècles face à cette musique.

3 - Scherzo. Allegro Assai – Trio : Le scherzo se révèle endiablé et martial, un soupçon humoristique. Des solos de cors nous entraînent sur la piste d'une chasse à courre. Le bref trio aux accents chorégraphiques évoque une fête villageoise.

4 - Finale. Allegro : Avouons que le final cherche un fil conducteur sans vraiment le trouver. Sa vivacité et un second thème cantabile ne parviennent pas à conclure très logiquement, en écho à l'allegro initial. On notera néanmoins quelques solos pétillants dans ce mouvement moins inspiré. 



Symphonie N ° 3 en mi bémol majeur op. 90  (1815) – Playlist 5-8

Bernhard Romberg

Petit micmac fréquent dans les catalogues ; on constate que la 3ème symphonie est postérieure de deux ans à la 5ème ! Quant à la 4ème, on la date de 1818… N'oublions pas qu'en 1815, Ries a trouvé refuge trois ans plus tôt et pour dix ans à Londres où il composera la plupart de ses symphonies publiées dans le désordre. Curieusement avec sa durée de 35 minutes, la 5ème symphonie semble plus ambitieuse et proche (par sa thématique) de la production beethovenienne. La 3ème plus concise et trépidante affiche un petit air des "londoniennes" de Haydn. Après tout, il est licite de satisfaire le public londonien en lui remémorant les concerts des années 1790Joseph charmait les britishs 😊. Pourtant, il est moins que certain que pour Ries le succès fut au rendez-vous…

La 3ème symphonie comprend quatre mouvements et le climat général de la composition me fait songer à un divertimento pour soirée mondaine. Côté orchestration, encore une facétie : les clarinettes sont de retour mais les hautbois ont pris congé ! Sauf l'allegro introductif, les trois autres mouvements sont courts, ce qui confirme ma théorie rapprochant la partition du style de celles de Haydn.

1 - Grave – Allegro [Playlist 5] : Comme dans les symphonies de Haydn N°101 "l'horloge", N°103 "Roulement de timbales" et quelques autres, Ries fait précéder l'allegro d'une introduction lente et dramatique. Se succèdent une sombre mélodie aux cordes, un tutti, un air mélancolique à la clarinette, des trilles aux timbales… [1:00]. L'allegro s'élance élégamment aux cordes et se développe avec lyrisme dans une forme sonate assez libre. Ries agrémente la pièce de diverses interventions espiègles des vents, tels les trémolos de la flûte… Inutile de chercher la philosophie tragique de l'"héroïque" de Beethoven, il règne dans cette page purement divertissante un climat bucolique. Petit détail insolite, la coda est prise au pas de charge 😊.

2 - Quasi Andante [Playlist 6] : Le mouvement lent, poétique, ne dure que cinq minutes. Le développement central, guilleret, laisse la clarinette nous offrir une tendre élégie cantabile.

3 - Menuetto. Moderato [Playlist 7] : Pas de scherzo mais un menuet traditionnel avec de jolis airs des bois. L'écriture assez banale est sauvée par une verve. Le trio, plus inattendu fait dialoguer le violon solo avec l'orchestre de manière concertante.

4 - Finale, Allegro vivace [Playlist 8] : Le final, lui aussi bref, enchaîne des solos fantasques : clarinette, flûte. Mouais, je maintiens le mot divertimento. L'effectif de l'orchestre de Howard Griffiths étant assez réduit, on gagne en clarté et en bonhomie.


Écoute au casque ou avec des enceintes additionnelles plus que conseillée.

Le son des PC, sauf exception, est vraiment une injure à la musique…


INFO : Pour les vidéos ci-dessous, sous réserve d'une écoute directement sur la page web de la chronique… la lecture a lieu en continu sans publicité 😃 Cool. 





2 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas le bonhomme, en plus de ta chronique très détaillée et de tes extraits, j'ai voulu en savoir plus sur sa musique et j'ai écouté ses concertos pour piano n°1 et 2. Les chiens ne font pas des chats, tu entends bien son inspiration dans celui qui à été son professeur

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  2. Merci Pat. Un personnage et un artiste fascinant...
    Je pense m'intéresser aussi aux concertos, notamment le N°7 mi beethovénien mi Chopin et de grande facture écrit à son départ de Londres en 1824. Une idée pour 2026 notée dans ma liste....

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